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L’Ostéopathie : un modèle, trois anatomies, deux touchers, la santé.

Créé le : mercredi 24 avril 2024 par Dr Patrick Jouhaud

Dernière modificaton le : mercredi 24 avril 2024

 L’Ostéopathie est une médecine manuelle s’intégrant dans un ensemble dénommé « Interventions Non Médicamenteuses » (INM).
 C’est une méthode de santé référencée, efficace, non invasive et encadrée par des qualifications professionnelles. Son outil est le toucher.
 Elle trouve ses racines modernes dans des principes vitalistes énoncés par un médecin américain au début du XXe siècle, A.T. Still, MD, DO.
 Parmi ces principes, la définition de l’ostéopathie se décline sous trois appellations : l’anatomie, l’anatomie, et, l’anatomie.

Cette dernière allitération se doit d’être détaillée.

Une anatomie d’avant garde du début du 20 ième siècle, celle de D’arcy thompson.

L’anatomie numéro 1 est celle de la connaissance de la position, des formes et volumes et des rapports entre eux, des organes constituant le corps.

L’anatomie numéro 2 est celle de la connaissance des mouvements du corps. Les plus simples sont nommés mouvements majeurs et décrivent les activités visibles telles flexions, extensions, rotations, etc… Plus fins sont les mouvements mineurs car ils sont palpables par un toucher éduqué, ils ne sont pas visibles ; ils sont indispensables à une activité normale des mouvements majeurs. Encore plus subtils, sont les mouvements consécutifs à l’activité respiratoire ; environ 20 000 fois par 24h, l’inspire et l’expire rythment la vie du corps et, tout en permettant les échanges O2/CO2, ils provoquent une activité mécanique perceptible par un toucher ostéopathique éduqué dans toutes les parties du corps. Dire qu’il s’agit de la connaissance des principes physiologiques du vivant est un pléonasme.

L’anatomie numéro 3 est celle de la connaissance de la construction et de la croissance du corps. Il s’agit de l’embryologie dont l’étude permet de comprendre la mise en place des fonctions au travers des constructions structurelles d’un organisme vivant. Cette connaissance permet de chercher quand, comment et pourquoi une anomalie fonctionnelle vient perturber la santé.

Cette connaissance des « anatomies » donne à l’ostéopathe la possibilité d’un diagnostic qui lui fera décider, soit de référer son patient vers des produits et dispositifs biomédicaux (un autre praticien plus en rapport avec la pathologie suspectée, ou en vue d’examens complémentaires), soit d’établir un processus thérapeutique manuel.

Ce processus est un ensemble de gestes ou techniques appris au cours des études et des formations avancées. Ces gestes sont adaptés à la complexité physiologique de l’organisme. Les techniques dites articulaires sont les plus connues car elles sont craquantes ; les techniques tissulaires, plus discrètes, sont, elles aussi utilisées. Elles sont dites directes ou indirectes et s’adaptent aux différentes structures tissulaires, y compris celles des liquides du corps.

La préoccupation centrale de l’ostéopathe est celle de la santé. Elle est un équilibre de toutes les fonctions physiologiques du corps, au creuset de mécanismes chimiques et physiques gestionnaires de l’alchimie de la vie.

Le toucher ostéopathique est réparateur : association de la palpation et de la perception.

Le toucher est une sensibilité extéroceptive principalement véhiculée par les mains. Il fait partie d’un ensemble appelé organes sensoriels ou sensori-moteurs. La fonction de ces organes est de capter les informations extérieures au corps, et les transmettre au cerveau qui déclenche des réponses d’interprétations puis de décisions (cognition et mobilité).
Dans le cadre des professions de santé et de soins, le toucher est largement utilisé. Son objectif est différent en fonction de son exploitation. Par conséquent la façon de disposer de la main sera différente en fonction de la pratique de santé.

La palpation est un apprentissage de tout soignant qui objective ainsi des reliefs, des volumes, des zones souples, d’autres denses, révèle des douleurs ou des tensions. Toute palpation ouvre à des sensations de perception donc d’interprétation qu’il convient d’encadrer.

C’est dans cet espace que le geste trouve sa justesse diagnostique et son efficacité thérapeutique.

Le toucher de l’Ostéopathe s’adresse principalement aux mouvements mineurs de toutes les structures. Ils ne sont pas forcément visibles mais toujours perçus par la main. Ce sont les mouvements de glissements des structures les unes par rapport aux autres, mais également, toute l’activité mécanique du corps transmise par l’activité des poumons lors de l’inspire et de l’expire. Cette activité se propage pendant l’inspire grâce à la transmission de pressions positives en dessous du diaphragme thoracique, et négatives en dessus. Le corps étant principalement constitué d’eau, le toucher ostéopathique pourra aussi capter des informations spécifiques transmises par les propriétés physiques et chimiques de celle-ci. Ces perceptions permettent une évaluation diagnostique spécifique à l’Ostéopathie. Cette évaluation est décisionnelle, soit par exclusion (le patient est alors référé vers un Médecin), soit par élaboration d’une stratégie de gestes thérapeutiques.

Cela signifie ainsi que la main de l’Ostéopathe capte des informations, on dit communément qu’il s’agit d’une écoute manuelle. Le cerveau décide ensuite de la conduite thérapeutique. Si celle-ci est manuelle, le toucher devient réparateur. Il aide à toutes les cicatrisations.

Le toucher de l’Ostéopathe s’associe à un état d’attention, et, à un état d’intention. Ces deux attitudes concernent les deux protagonistes de la consultation – soignant et soigné – et crée entre eux une interface d’informations responsable du fait que le toucheur touche avant le contact avec la peau. Cette liaison est à considérer d’importance car elle est comme une porte, d’entrée comme de sortie, de passage comme de halte. Ses qualités et sa perception consciente donnent au toucher de l’Ostéopathe ses propriétés de réparation.

L’attention du thérapeute à toutes les sensations et informations perçues augmente la qualité du toucher qui ajoute alors une capacité intéroceptive à son extéroception initiale. L’ensemble corporel devient attentif aux perceptions en provenance de l’intérieur du corps.

La conséquence est que l’intention de soigner démarre avant le geste, comme une force intérieure, comparable au chi des arts martiaux. Elle est génératrice d’une attitude intérieure, d’une posture, qui prépare le geste, le pense avant qu’il s’exprime et rassemble toute sa puissance dans l’immobilité d’un état d’être avant de faire. Cette précession donne également à la main la capacité de toucher avant le contact et donc la possibilité de gérer instantanément la vitesse d’approche comme sa destination.
L’association, précise et subtile, de toutes ces qualités, élargit les champs du possible de l’utilisation du toucher ostéopathique afin qu’il soit orfèvre dans l’art de réparer un corps.

La connaissance des anatomies et la conscience des dimensions du toucher concourent à la réparation d’un état d’équilibre de santé.

Cet état concerne les aspects de santé physique, psycho-émotionnelle et spirituelle. Cette dernière complète et dynamise les précédentes. Elle peut être définie ainsi : une force englobante et pénétrante, une présence à l’intérieur de chaque corps qui transcende les connaissances et la compréhension, les décisions et la réalisation du geste réparateur, sont l’expression de l’existence du sacré dans tout acte thérapeutique. Cette présence sacrée est inspirante et directrice. Elle multiplie les liens et dynamise les espaces entre les êtres.

Simultanément, chaque croyance, avec quelque entité spirituelle que ce soit, trouve un accent, une intimité nouvelle qui accentue encore la force des liens de santé.

Les conséquences immédiates infusent la relation thérapeutique de beauté, de lumière, et font qu’aucun effet délétère ne puisse se produire.

Si le mental a toujours besoin d’images, de symboles, d’explications même poétiques, le silence est l’expression de la gratitude du cœur. C’est probablement ainsi que se créent les conditions d’un miracle.



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