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Le Shiatsu

Isabelle Valarché
 
Créé le : samedi 26 septembre 2015 par Isabelle Valarché

Dernière modificaton le : vendredi 3 novembre 2023

Le Shiatsu


 L’auteure


Isabelle Valarché est certifiée pour la pratique du shiatsu par la Fédération France Shiatsu. Elle a suivi la formation à l’Atelier du Shiatsu et de la Médecine Chinoise, Luynes, où elle a été initiée à la médecine traditionnelle chinoise.
Isabelle Valarché est membre de la Fédération France Shiatsu, du Syndicat Professionnel de Shiatsu et du réseau Actéa Santé
Avant de devenir praticienne de shiatsu, Isabelle Valarché était salariée d’une société de biotechnologie. Elle a travaillé pendant plusieurs années sur le développement de médicaments chimiques et auparavant sur le développement de bio-médicaments. À présent, le shiatsu lui permet de solliciter la pharmacie la plus appropriée pour chacun : son propre organisme.


 Introduction


Shiatsu est un mot d’origine japonaise, signifiant pression (atsu) des doigts (shi).

Cette traduction littérale nous informe déjà sur la technique. « Le Shiatsu est une technique qui utilise les doigts et les paumes des mains, pour exercer des pressions en des points déterminés, avec l’objectif de corriger des irrégularités de l’organisme, de préserver et d’améliorer l’état de santé et de contribuer à l’amélioration d’états morbides spécifiques », (Théorie et pratique du Shiatsu, Ministère japonais de la Santé, 1957). En 1955, sous l’impulsion de Tokujiro Namikoshi (1905-1999), fondateur de l’École japonaise de Shiatsu et dirigeant de l’Association Japonaise de Shiatsu, le Ministère japonais de la Santé reconnaissait officiellement le Shiatsu. En 1964, il distinguait Shiatsu et massage sur la base des différences des résultats obtenus par les pressions.

Le Shiatsu est une approche holistique qui considère la personne dans ses dimensions physique, psychique et émotionnelle : ses aspirations, sa culture, ses croyances, ses sentiments, ses valeurs… Il se pratique sur une personne habillée, allongée ou assise. Le Shiatsu aide à gérer et réduire les troubles fonctionnels (fatigue chronique, difficulté de concentration…), émotionnels (anxiété, stress, …) comportementaux (irritabilité…) et les troubles psychosomatiques (certaines dorsalgies, problèmes cutanés, problème de sommeil…). Il permet d’aborder les difficultés par le soma (le physique), plutôt que par le mental. Cela peut permettre de faire céder la « carapace » dont nous nous entourons parfois pour affronter les difficultés, qui nous enferme, nous empêche de réagir de façon appropriée et à laquelle une approche par le mental peut se heurter.

Les pressions exercées avec les paumes des mains, les doigts, et parfois les coudes, permettent de détecter sur le corps entier (tête, bras, tronc, ventre, jambes, face avant et face arrière) les « irrégularités » de l’organisme. Ces « irrégularités » se traduisent par des différences de température, de tonicité, des tensions, des zones sensibles ou douloureuses. Ce sont autant d’indications de nœuds, de blocages et des signes d’avertissement de dysfonctionnements notamment du Système Nerveux Autonome qui gère, en dehors de notre volonté, les fonctions réflexes de l’organisme notamment les réactions de défense du corps face aux stimuli externes.


 Mécanisme d’action du shiatsu


Au-delà de cette seule lecture, le Shiatsu est aussi là pour lever les blocages, qui, s’ils persistent peuvent, à la longue, conduire à la pathologie. Les pressions agissent :

- directement au niveau périphérique, en provoquant un relâchement tendino-musculaire : les muscles se détendent, les tendons et les articulations s’assouplissent. Les vaisseaux sanguins et les terminaisons nerveuses sont également « décomprimés » ce qui favorise les circulations sanguine et lymphatique.

- indirectement, par l’intermédiaire du Système Nerveux Autonome (SNA). La stimulation, des récepteurs cutanés et tendino-musculaires génère des informations qui sont transmises au système nerveux central. Celui-ci envoie, en retour, des informations à l’origine de modifications fonctionnelles dans l’organisme (sécrétion de sucs gastriques, sécrétions hormonales…).

Cette action passant par le SNA a permis à Tokujiro Namikochi de faire reconnaitre le Shiatsu comme une branche de la neurophysiologie.

L’effet obtenu est double : la détente ainsi que la répartition et la circulation harmonieuse de ce que l’on appelle de façon générique « les énergies » ou Qi selon la terminologie de la médecine traditionnelle chinoise. Le Qi est une notion complexe en médecine traditionnelle chinoise, si bien que le terme est difficile à traduire. Il s’agit à la fois des flux vitaux (influx nerveux, liquides organiques…), mais aussi de la respiration des cellules, de l’activité vitale de l’organisme, globalement de tout ce qui est nécessaire à la vie. La santé est un état dynamique, instable et notre organisme lutte en permanence pour le maintien de son équilibre (postural, hormonal, nerveux, thermique, homéostatique….). Une mauvaise circulationune mauvaise production du Qi ou un déséquilibre énergétique, engendrent la maladie et/ou la douleur. La disparition du Qi correspond à la mort.

Les différents styles de Shiatsu, qu’ils soient basés sur l’anatomie, les méridiens ou les points d’acupuncture, ont tous en commun d’utiliser la pression des doigts pour améliorer l’équilibre énergétique, stimuler les défenses naturelles de l’organisme, favoriser la dissipation des douleurs et l’état de santé.


 Shiatsu et Médecine Traditionnelle Chinoise


La période Meiji (1868 – 1912) marqua l’ouverture du Japon et l’introduction de la médecine occidentale. Les disciplines manuelles de recherche d’un état de bien être par des vibrations, percussions et étirements perdirent de leur importance, au profit de techniques curatives comme la chiropraxie, l’ostéopathie et les « massages occidentaux ».Malgré une nouvelle poussée de la médecine occidentale à la fin de la seconde guerre mondiale visant àisoler le Japon de l’influence chinoise,son rattachement à la neurophysiologie assura, au Shiatsu, sa reconnaissance et sa pérennité.

Pourtant Shiatsu et Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) sont indissociables. Le Shiatsu est inspiré de techniques chinoises de massage et fondé sur les principes de la Médecine Traditionnelle Chinoise. Les techniques de massage représentent d’ailleurs l’une des cinq disciplines avec l’acupuncture, la diététique, la phytothérapie et la gymnastique (Qi Gong, Tai Chi), que doit maîtriser un médecin traditionnel chinois. Le shiatsu s’appuie sur les fondamentaux de la MTC (théories des cinq éléments, des cinq organes et des six entrailles, du yin et du yang) qui établissent la nature des relations physiologiques complexes de l’organisme, les causes et la genèse des maladies, les principes du diagnostic et les stratégies de traitement.

Le praticien de Shiatsu raisonne en terme d’état général du corps (terrain en MTC), de constitution, de fonction / état de santé et d’interrelations entre les grands ensembles énergétiques pour identifier celui sur lequel la maladie pourrait ou a pu prendre racine. Les ensembles énergétiques, aussi dénommés Organes, sont des systèmes complexes. Ils intègrent la réalité anatomique d’un organe (cœur, rate, poumon, rein, foie), celle d’un viscère (vésicule biliaire, estomac, intestin grêle, gros intestin, vessie, triple réchauffeur ou système parasympathique), d’un tissu, qu’il influencera et qui reflétera l’état de l’Organe, et d’un organe des sens dont la santé et l’acuité dépendront de sa nutrition par l’Organe auquel il est lié, et dont il reflétera l’état. Ainsi l’acuité visuelle par exemple, dépendra-t-elle de l’état de l’ensemble énergétique auquel appartient le foie.

Chaque Organe exerce une influence sur une partie spécifique du corps (ongles, cheveux…) qui en retour reflète l’état de l’Organe auquel elle est rattachée. L’une des fonctions des Organes est d’assurer la production, la conservation, le renouvellement, la transformation et la circulation des substances vitales (Qi, sang, liquides organiques) qui leur sont associées. C’est ainsi que les larmes par exemple seront rattachées à l’ensemble énergétique auquel appartient le foie. Chaque Organe est également lié spécifiquement à une couleur, une odeur, une tonalité et hauteur de voix, une saveur, un facteur climatique, une émotion, une faculté mentale.

Les couleurs liées aux Organes s’observent essentiellement au niveau du teint et sont utilisées pour l’établissement du bilan énergétique ainsi que les odeurs corporelles et la tonalité et hauteur de voix.

Les saveurs (acide, amère, sucrée, piquante et salée) sont importantes dans le traitement par la diététique et la pharmacopée chinoise et peuvent également traduire un trouble de l’Organe auquel elles sont liées.

La médecine traditionnelle chinoise considère que les conditions climatiques peuvent influencer ou même nuire aux Organes. Les fortes chaleurs, par exemple, peuvent être dangereuses pour le cœur.

Enfin, toujours selon la MTC, la gestion des émotions (colère, peur, joie, inquiétude, réflexion) est influencée par l’état de l’Organe auquel elle est rattachée. Ainsi, par exemple, la colère s’exprimera-t-elle plus « sereinement » si l’ensemble énergétique auquel appartient le foie est équilibré. Réciproquement, des émotions trop fréquentes, trop violentes peuvent déséquilibrer énergétiquement l’Organe auxquelles elles sont associées. L’intégration dans les ensembles énergétiques des émotions et des facultés mentales illustre bien l’idée que, en médecine traditionnelle chinoise, le corps et l’esprit sont indissociables.

L’accès à « l’état » des ensembles énergétiques est possible grâce aux relations qui existent entre leur physiologie et les manifestations visibles à la surface du corps. La couleur de la peau, comme nous venons de le voir, mais également les points d’acupuncture et les méridiens (assimilables à des canaux de transport du Qi sur lesquels sont situés les points d’acupuncture) par exemple,sont l’expression, à la surface du corps, des organes internes auxquels ils sont associés. Des « irrégularités » situées au niveau des points d’acupuncture et des méridiens nous renseignent sur l’état des organes internes. Il en est de même pour les troubles cutanés pour ne citer que ces deux exemples.


 Conclusion


Le Shiatsu, comme toute pratique s’appuyant sur la Médecine Traditionnelle Chinoise, consiste en une « lecture » de la personne différente de celle de la médecine occidentale. Il n’est, par conséquent, et ne doit, à aucun moment, être en concurrence ou en conflit avec elle. Le praticien en Shiatsu aide la personne en demande à garder ou à retrouver un équilibre sur les plans physique, émotionnel et psychique. Cette visée intègre et dépasse l’action du bien-être. Afin de prendre soin et à préserver au mieux sa santé,l’idéal est de pratiquer le Shiatsu de manière préventive : aux intersaisons, avant une période de surmenage, aux premiers symptômes de troubles.


 Le statut du shiatsu


Le Shiatsu est une des médecines énergétiques officiellement établies au Japon.

Le 29 mai 1997, une résolution votée par le Parlement Européen reconnaissait le Shiatsu ainsi que 7 autres approches comme « médecine non conventionnelle digne d’intérêt ».

Depuis le 17 juillet 2015, le Shiatsu est devenu un titre professionnel reconnu par le gouvernement français. La certification professionnelle est délivrée par le Syndicat Professionnel du Shiatsu (SPS).

La formation est assurée par des centres de formation habilités par le SPS. Elle est de 900 heures réparties sur trois années minimum. Elle comprend l’enseignement de connaissances théoriques en énergétique appliquée au shiatsu, en anatomie/physiologie, des études de cas, un rapport professionnel, des séances de shiatsu reçues par des professionnel, un travail personnel de pratique hors du centre de formation et l’obtention du brevet de premier secours. L’examen final se compose d’une épreuve théorique et d’une épreuve pratique. Les praticiens de Shiatsu approuvent et signent un code de déontologie qu’ils s’engagent à respecter.

Le SPS œuvre pour la création d’un Diplôme Universitaire de Shiatsu.

À côté du SPS, coexistent différentes fédérations, association et institut de Shiatsu : la Fédération française de Shiatsu Traditionnel, la Fédération France Shiatsu, la Fédération française de Shiatsu Traditionnel Japonais, l’Association Internationale de Shiatsu Traditionnel, l’Institut français de Shiatsu pour ne citer que ceux-ci.


 Pour en savoir plus


Liens divers

Quelques publications

  • Le livre complet de la Thérapie Shiatsu, T. Namikoshi, Ed. Trédaniel
  • Initiation au Kenko Shiatsu Traditionnel, H. Eugène, Ed. Chiron
  • Perfectionnement au Kenko Shiatsu Traditionnel, H. Eugène, Ed. Chiron
  • Le diagnostic en Médecine Traditionnelle Chinoise, Y-W. Chen, Ed. You Feng.
  • La médecine énergétique chinoise, M. Souvanlasy Abhay, Ed. Dangles
  • Les principes fondamentaux de la médecine chinoise, G. Maciocia, Elsevier.
  • Recueils d’Acupuncture Traditionnelle Chinoise, Institut Yin-Yang
  • - Atlas illustré d’acupuncture, Y-L. Lian, C-Y. Chen, M. Hammes & B.C. Kolster, Ed. H.f. Ullmann.
  • The evidence for shiatsu : a systematic review of Shiatsu and acupressure, N. Robinson, A. Lorenc & X. Liao, BMC Complementary and Alternative Medicine 2011, 11:88.
  • Neurophysiologie, F. Duprat, https://www.ipmc.cnrs.fr/ duprat/documents/coursneurophy.pdf
  • - Intérêt du shiatsu chez des patients cancéreux traités par chimiothérapie, D. Chevalier, Kinesther Rev 2007, (62) :27-31

Le Site de l’Ostéopathie remercie Isabelle Valarché pour son article



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