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Encore trop peu connue à ce jour, l’ostéopathie animale est facilement réservée aux chevaux ou petits animaux de compagnie. Très peu de travaux ont été effectués dans le domaine des animaux de rente. Grande passionnée de la ferme et des bovins, j’avais à cœur de présenter une étude qui leur était réservée. Je vis à côté du berceau de la race charolaise, belle vache blanche dont la viande est appréciée dans plusieurs pays. Il m’a donc semblé évident de choisir cette race pour mon sujet d’étude. Ce travail présente un intérêt en termes de connaissances de cet animal pour les praticiens ostéopathes, mais également pour un intérêt économique pour les éleveurs.

La période de mise-bas (vêlage) est sans doute le moment de l’année le plus important dans la vie d’un éleveur. Ainsi, j’ai souhaité étudier les dysfonctions ostéopathiques chez le veau charolais âgé de 0 à 7 jours, en me demandant : Quelle est la nature des différentes dysfonctions ostéopathiques sur le veau charolais suite au vêlage ? Et dans quelle mesure l’intervention d’un ostéopathe sur le nouveau-né peut-elle être préconisée ?

Dans une première partie, il semblait nécessaire de parler de l’ostéopathie : ses principes, son vocabulaire spécifique, les différentes techniques utilisées par la suite etc, afin que même les lecteurs non ostéopathes puissent comprendre le contenu de ce travail. Egalement, des informations concernant les charolaises, leur gestation et le déroulé de la mise-bas, étaient importantes pour poser les bases de l’étude.

La partie expérimentale impliquait 24 veaux issus de deux exploitations différentes. Chacun d’entre eux ont bénéficié d’une séance d’ostéopathie à un mois d’intervalle, dans le but de recenser leurs éventuelles dysfonctions. Les veaux ont été classés aléatoirement dans deux groupes : le premier groupe représentait uniquement des animaux testés, tandis que dans le deuxième groupe, les veaux étaient testés et traités si nécessaire, afin de pouvoir suivre leur évolution en fonction d’un traitement ou non.

Les résultats de cette partie ont montré que 37,5% des veaux présentaient une dysfonction nucale, ce qui en faisait la dysfonction la plus récurrente. Elle était souvent associée à un trouble de fluctuation du liquide céphalo-rachidien dans le rachis. A contrario, un quart des animaux ne présentaient aucune dysfonction ostéopathique. Il a aussi été révélé que les dysfonctions se trouvaient presque à parts égales sur des veaux nés seuls, et sur ceux nés avec une assistance humaine (traction par vêleuse ou à la main).

Lorsqu’au bout d’un mois nous comparons l’évolution du schéma corporel de chaque veau, il a été remarqué que le groupe des animaux non traités présentait une augmentation de 14% des apparitions dysfonctionnelles ; la majeure partie avait conservé ses dysfonctions depuis la première séance, voire en présentait de nouvelles. Contrairement à cela, le groupe des animaux traité présentait une baisse de 63% des dysfonctions ; les veaux traités lors de la première consultation, ne présentaient quasiment plus de dysfonction ; seule la nuque persistait vraiment.

Ce travail présente des bases préliminaires quant à la pratique de l’ostéopathie dans les élevages bovins allaitants (viande). Plusieurs pistes ont pu être exploitées et réfléchies, quant aux troubles récurrents que peut rencontrer le praticien en travaillant sur les très jeunes veaux. Cela nous permet également de mieux comprendre cette espèce, dont les nouveaux-nés sont beaucoup plus résistants que chez les chevaux ou chez nos petits animaux de compagnie. Le traitement ostéopathique avant sept jours d’âge, a démontré toute son importance et il convient d’en informer au mieux les éleveurs qui, bien souvent, en ignorent les nombreux bénéfices.

Roffé-Malonga Céline