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Échos des conférences du Dr Still

Traduction Emmanuel Piquemal
lundi 4 mars 2019 par Emmanuel Piquemal

Échos des conférences du Dr Still à la promotion de 1896 (1)- Traduction : Emmanuel Piquemal

1. H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still’s Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, pages 48 à 51.

« Le fondateur de l’ostéopathie s’adresse directement à nous. Voici ses premiers mots : Ayez confiance dans le patient et dans sa capacité à aller mieux... »

 Présentation

Le Dr H. H. Gravett (2) était un ostéopathe issue de la promotion de 1896 (3) de l’American School of Osteopathy. Il a exercé à Piqua dans l’Ohio (4). Pendant des années rédacteur en chef (5) du Journal de l’American Osteopathic Association, il a été de 1919 à 1921 Secrétaire de l’AOA, et a laissé de nombreux écrits reflétant la pensée ostéopathique de cette période (6). H. H. Gravett définit ainsi l’ostéopathie : « Avec le Dr Still, l’Ostéopathie est la Science de la Guérison par l’Ajustement (7) et l’Alignement. » (8). Voici l’un de ses articles.
Présentant de nombreuses citations peu connues de Still, il est possible qu’il soit à l’origine des phrases telles que « La structure gouverne la fonction » (9) et « Trouvez-la, traitez-la et laissez-la tranquille » (10). En effet, nous ne les retrouvons pas telles quelles dans les quatre livres de Still ni dans ses articles, mais nous pouvons les discerner dans cet article. La transcription au format numérique n’ayant pas été toujours exacte, nous avons recoupé ces informations lorsque cela a été possible et nécessaire (11).

Parce qu’il faut parfois puiser dans le passé pour établir notre présent, il nous semblait important de partager cet article.

 Échos des conférences du Dr Still à la promotion de 1896 (12)

Compte-rendu des discours du Dr Still

En discutant avec un jeune diplômé en Ostéopathie, je lui parlais du premier discours que le Dr Still donna devant la promotion de janvier 1896 et dont je faisais partie – nous étions 25. Ce groupe pensait que nous, les étudiants plus âgés, devions faire un enregistrement de ses discours au bénéfice des étudiants plus jeunes, bien que je doute que cela ne serve aucun bon objectif parce que je pense que la plupart de ses discours ont été consignés dans ses différents écrits. D’après l’opinion de ce groupe, notre école n’attache pas autant d’importance à ses enseignements qu’elle le devrait. Il dit : « La plus grande partie de leur temps est pris pour maîtriser les sujets qu’ils doivent connaître pour leur permettre de réussir devant les différents Conseils Médicaux de l’État. »

Mais il me semble qu’il n’y a jamais eu un moment dans l’histoire de l’Ostéopathie où les écoles ont été si bien préparées qu’aujourd’hui pour donner à l’étudiant une profonde compréhension des structures, du fluide, et des forces qui gouvernent les mécanismes physiologiques et structurels du corps, ce qui en soi constitue l’Ostéopathie.

Pour une raison quelconque, beaucoup d’entre eux (13) pensent que l’Ostéopathie est quelque chose de différent de toutes ces notions, et qu’à un moment ou à un autre la chose appelée Ostéopathie va leur être servie toute bien ficelée dans un joli petit livre en édition de poche.

Par conséquent, je vais faire un compte rendu des discours du Dr Still et laisser quelqu’un d’autre être juge de leur valeur. Je ne serai pas capable de les présenter comme un raisonnement avec une suite logique ; je vous les livre comme ils me viennent :

1. Il dit : « En ostéopathie, la première étape est la confiance dans notre propre corps. »

2. « L’étape suivante consiste à faire évoluer cette confiance vers une compréhension intelligente. »

3. « Vous apprendrez que le corps se créé lui-même, se développe, s’entretient, cicatrise, se rétablit, se propulse, s’ajuste, et fait toutes ces choses par ses propres moyens. Il n’utilise que les choses qui relèvent du domaine alimentaire. » Continuant son discours, il dit : « Je veux marquer votre esprit au début de vos études d’Ostéopathie avec les choses que vous devez connaître si vous voulez les réussir. Premièrement, l’Ostéopathie n’est pas un ensemble de techniques (14) ; deuxièmement, ni l’Ostéopathie ni ses applications au patient ne peuvent être servies sur un plateau. Il faut creuser (15) et approfondir ces notions par soi-même. Troisièmement, son application aux patients doit se faire de manière raisonnée (16) et non en suivant des règles. »

4. « Les médecins ostéopathes doivent être capables de justifier le traitement qu’ils prodiguent, non pas tant pour le patient mais pour eux-mêmes. »

5. « Je ne dirige une école ni pour enseigner à des perroquets ni juste pour fabriquer d’autres médecins. »

6. « Le monde est déjà surpeuplé de médecins qui depuis un siècle ont traité leurs patients en suivant des règles plutôt que leur raison. »

7. [Les médecins sont] « Apparemment satisfaits de remuer ciel et terre à la recherche d’un quelconque mystérieux remède qui, une fois donné au patient, ira on ne sait comment le débarrasser de la chose qui est autant un mystère pour le médecin que pour le patient lui-même. »

8. « Sans jamais penser, sauf en cas d’accidents et d’empoisonnement particulier, qu’ils trouveraient la source aussi bien de la cause que du remède dans le corps lui-même. » (17)

9. « Pour étudier l’ostéopathie, je veux des hommes et des femmes qui raisonnent et pensent par eux-mêmes. »

10. « Ce n’est pas tant la question de ‘’qu’est-ce que le remède ou le traitement va faire au corps”, mais plutôt " qu’est-ce que le corps va faire avec le remède ou le traitement ". »

11. Poursuivant, il dit : « Vous découvrirez que la loi naturelle qui lorsqu’elle est entravée va entraîner la maladie ou lui permettre d’exister, est celle-là même qui une fois rétablie la fera partir. »

12. « Le savoir-faire ou le manque de savoir-faire pour rétablir cette loi naturelle fera que vous réussirez ou que vous échouerez. »

13. « Vous découvrirez que l’ajustement des os est l’aspect le plus facile de l’ostéopathie. Tout ce que vous avez à faire c’est de les amener vers leur amplitude de mouvement physiologique normale sans forcer ni blesser, en gardant à l’esprit que toute articulation amenée de manière forcée au-delà de son amplitude normale de mouvement verra ses ligaments endommagés de façon irréparable. »

14. « L’aspect le plus difficile de l’Ostéopathie réside dans l’acquisition de la connaissance et de la compréhension profonde des structures, du fluide et des forces qui gouvernent leur fonctionnement. »

15. « Vous découvrirez que c’est seulement quand, par la connaissance, la vue et le toucher vous serez devenu familier avec ce qui est normal, que vous serez capables de reconnaître et de normaliser ce qui est anormal ». Ses patients de la Clinique étaient toujours ceux qui allaient bien, jamais ceux qui étaient malades. « Tout d’abord, faites-vous une idée de la normalité » aurait-il dit.

16. « A partir du moment où vous connaissez le contour des os, la relation qu’ils ont entre eux, l’origine, l’insertion, les rapports, l’action, l’innervation et la vascularisation de chaque muscle, organe, tissu, et de chaque structure du corps, et que vous avez l’aptitude mécanique pour la mettre en pratique en sachant comment, quand et où ajuster, vous serez capables de donner au patient tout ce que l’Ostéopathie a à offrir. »

17. Il dit, au sujet de l’examen en Laboratoire : « Ce sera une part essentielle de votre entraînement. Mais gardez à l’esprit que même s’il peut vous indiquer à quel point la maison est en feu, il ne vous dit pas toujours ce qui démarra le feu et ce qui le fait continuer de brûler. » En quantité et en qualité, vous pouvez trouver l’afflux sanguin normal tels que les tests en laboratoire le révèlent, mais s’il ne s’écoule pas normalement, c’est le début des troubles et le trouble est le début de la maladie, parce que la règle de l’artère est suprême. Nos amis du monde médical comparent maintenant ce flot à la Rivière de la Vie (H. H. Gravett).

18. Au sujet de la dissection, il dit : « Vous ne pouvez pas en avoir trop. Cela vous aidera à vérifier votre conception mentale des structures corporelles. Mais je veux que vous vous rappeliez que les structures ont un aspect et procurent une sensation complètement différents selon que le tissu est mort ou vivant ». « C’est celui qui peut trouver et réparer les choses qui ne vont pas pendant que le patient est vivant, non pas après que le patient soit mort, dont les services seront sollicités. »

« 19. Ni le système circulatoire ni le système nerveux n’ont une stabilité parfaite ; les deux ont un équilibre très subtil par nécessité, et il doit en être ainsi, pour faire face aux conditions de vie changeantes. »

20. « Le cœur, a-t-il dit, n’est qu’une partie de l’arbre circulatoire général. Il ne tire pas et ne pousse pas. Il donne seulement à la circulation son impulsion initiale. Ainsi, c’est bon ou c’est mauvais, en fonction des perturbations tout le long de l’arbre circulatoire ; et celui qui a appris juste assez à ce sujet pour écouter le cœur du patient et lui dire à quel point il est handicapé, ne va pas faire grand-chose pour un patient quel que soit son trouble cardiaque ». Mais celui qui apprend comment préserver les branches de cet arbre des lésions et qui assiste la nature en faisant en sorte que les fluides et les forces continuent d’aller et de repartir du cœur dans les temps, sauvera beaucoup de mauvais diables qui ont été sélectionné sur la pile des patients laissés à l’abandon, et c’est juste ce qu’il fit pour moi il y a cinquante-deux ans (18).

21. « La nature ne fait pas de bonds en arrière de l’anormal vers le normal. Elle se rétablit étape par étape, c’est la raison pour laquelle les cas chroniques mettent du temps à guérir. Veillez à ce que vous patients le comprennent. Plus ils connaissent l’ostéopathie, plus ils y font appel ». « A moins que vous ayez quelque chose de mieux à offrir et que vous puissiez faire un meilleur travail que celui qui est actuellement réalisé, vous n’avez aucune raison d’exister (19) ; à moins que vous ne l’enseigniez, la recommandiez, et que vous ne le pratiquiez, ni vous ni l’Ostéopathie ne pourra survivre longtemps ».
« Le maximum que puisse faire tout médecin pour un patient est de rendre opérationnelles les forces présentes à l’intérieur du corps. »

22.« Pour chaque force dans le corps, existe une force qui s’y oppose. La cause de la cause qui est responsable d’avoir entraînée cette force opposée en dehors de l’équilibre doit toujours être recherchée. »

23. « Il est important que vous la trouviez, et il est tout aussi important de savoir quand vous l’avez corrigée et de la laisser tranquille, la nature fera le reste. »

24. « La seule aide que peuvent vous apporter les autres est une meilleure compréhension des principes fondamentaux sur lesquels l’ostéopathie est fondée. »

25. Ils ne peuvent pas vous montrer comment l’utiliser. Si vous voulez être un imitateur, étudiez dans un établissement thermal. »

26. « Mais n’essayez pas d’ajuster les structures osseuses en imitant la manière de faire de vos collègues. Elles s’assemblent comme un puzzle, et vous, vous seul, devez résoudre l’énigme. »

27. « Le claquement et le craquement des os ne sont pas une preuve que l’ajustement (20) a fonctionné. C’est seulement lorsqu’ils sont alignés et avec leurs rapports anatomiques normaux qu’ils fonctionneront tels que la nature l’a prévu. »

28. « Le claquement et le craquement est dû à l’écartement rapide d’une articulation fermée. »

 Comparaison du corps à un moteur

Concluant son discours en commentant une technique appelée « mouvements » durant cette période, il compara le corps à un moteur en disant :

« Si vous connaissez l’agencement d’un moteur, les relations entre les différentes parties, les fluides, et les forces qui gouvernent son fonctionnement, vous n’avez besoin de personne pour vous montrer comment utiliser la clé anglaise et le tournevis pour le réparer. »

« Un ajustement ostéopathique est et doit être un ajustement précis. »

« A mesure que vous avancez dans votre compréhension, vous découvrirez que ce sont toujours les structures les plus profondes qui sont responsables du maintien des parties en lésion une fois qu’elles se sont formées, et ce ne sont pas de nombreux massages des tissus superficiels qui ajusteront une lésion osseuse. »

« Et lorsqu’il existe une irritation excessive des nerfs qui innervent les structures qui gouvernent les articulations, vous devez d’abord les normaliser ; sinon, l’ajustement ne tiendra pas. »

Je le savais capable de prendre des semaines et même des mois pour faire ça, surtout quand les articulations ayant les plus grades amplitudes de mouvement étaient impliquées et son ajustement tenait quand il le réalisait.

« Par votre propre compréhension des structures, du fluide et des forces qui gouvernent leur fonctionnement, vous saurez quand et où contacter les lésions, l’orientation à donner à la force, et la quantité de force nécessaire pour réaliser l’ajustement. »

A moins que vous ne gardiez à l’esprit que ni l’Ostéopathie ni son application au patient ne peuvent être servies sur un plateau, vous n’irez pas loin en Ostéopathie.

Vous serez comme tous les autres qui disent que l’Ostéopathie a besoin d’une multitude d’autres choses en plus. Et quand ce quelque chose lui est ajouté, c’est autant d’ostéopathie qui sort.

Je pense que le Dr Byron Laycock (21) corrobore l’avis de Still lorsqu’il déclare : « Un soin manuel n’est pas un soin ostéopathique à moins que les mains qui officient ne soient guidées par la compréhension et le raisonnement ostéopathiques. »

En ce qui me concerne j’ajouterai : je crois qu’il est possible pour un homme ou un groupe d’hommes d’avoir des opinions différentes de la mienne et d’avoir raison, sinon nous aurions atteint la limite de tout progrès ; mais pour organiser notre futur, il est bon d’être guidé par les choses du passé qui ont fait leurs preuves.

À moins que l’on pense au futur dans un esprit de progrès et d’optimisme, et en faisant des suggestions constructives plutôt que de critiquer ce qui est ou a été fait, ils devraient en rester là ; mais, tristement pour nos écoles et notre profession, il me semble que bien souvent les choses ne penchent pas dans ce sens.

En fait, cela les anéantirait si nous laissions l’Ostéopathie devenir la queue plutôt que le cerf-volant lui-même, ou tenter d’en faire une routine standardisée, une routine manuelle ordonnée et préconçue.

 La manipulation, un massage ?

Dans l’esprit des masses, la manipulation équivaut à un massage qu’ils peuvent avoir dans n’importe quel établissement thermal. Dans l’esprit des masses, « médecine » signifie « médicaments », qu’ils soient prescrits par un allopathe, un homéopathe, un thérapeute pratiquant l’éclectisme ou un médecin ostéopathe. Ceux qui sont familiers avec l’ostéopathie n’auront aucun mal à distinguer l’ajustement d’un médecin ostéopathe d’une manipulation prodiguée par un agent d’établissement thermal ; mais il y a encore beaucoup de gens qui ne connaissent pas l’Ostéopathie. Les patients qui cherchent à s’informer me demandent souvent "quelle est la différence entre la médecine ostéopathique et la médecine prescrite par les médecins des autres écoles ? ”, car pour la plupart la réponse est qu’il n’y en a aucune.

Un marchand avisé ayant créé une demande supérieure à ce qu’il pourrait fournir pour une gamme de produits, et ayant l’exclusivité sur la vente, penserait donc à deux fois avant de lui donner un autre nom, ou de le stocker avec les gammes de produits que tous ses concurrents traitent. Ceci est, bien sûr, un problème dont les deux écoles ont dû s’accommoder.

Pour être à même de prescrire intelligemment n’importe lequel parmi tous les médicaments, on doit d’abord apprendre le principe fondamental qui régit leur prescription. A savoir : il doit exister à l’intérieur de l’organisme un dysfonctionnement physiologique contre lequel le médicament est donné. Sinon, il devient un poison au lieu d’être curatif et apprendre ce travail demande une vie pour tout homme ou toute femme.

En Ostéopathie, c’est tout aussi important d’apprendre les principes fondamentaux qui gouvernent la pratique avec un patient d’un point de vue aussi bien physiologique que structurel, parce qu’en ostéopathie vous devez examiner le patient sous ces deux aspects.

Partant du concept ostéopathique, le corps humain ne fonctionne pas en unités séparées mais seulement comme un tout harmonieux, et celui qui le maîtrise découvrira ainsi qu’il est le SPÉCIALISTE de tous les SPÉCIALISTES, et que cela demande une vie de travail pour tout homme ou toute femme.

On se fait des illusions en imaginant que l’Ostéopathie puisse un jour tout soigner sans devenir comme une rivière qui, ayant quitté son lit, submergerait ses berges et inonderait toutes les terres environnantes, terminant sa course en s’évaporant ou en laissant une marre d’eaux stagnantes ; l’Ostéopathie subirait alors le même sort que les autres écoles de médecine, dont l’une est morte et l’autre est mourante.

Vers 1912, le Secrétaire du Conseil d’État Médical de l’Ohio a déclaré qu’aussi loin que ça le concerne, il souhaiterait délivrer aux ostéopathes de l’état une licence pour pratiquer la médecine dans toutes ses branches s’ils abandonnaient le terme Ostéopathie. (Mc Hulett)

Il est pour le moins problématique de constater que trop de gens disent que la chose la plus difficile à obtenir dans le cabinet de tant d’ostéopathes est l’Ostéopathie. Que lorsqu’ils ont besoin d’un ajustement ostéopathique, ils vont chez le chiropracteur, et dans l’esprit du public, un chiropracteur est un semi-ostéopathe, et dans l’esprit des masses la plupart des ostéopathes sont seulement des semi-médecins, et personne n’aime les demi-mesures.

Nous sommes-nous oublié dans notre position entre le marteau et l’enclume, avec la profession médicale nous éclipsant par devant, et les chiropracteurs nous évinçant par derrière. Devons-nous réapprendre au public que l’Ostéopathie est encore l’Ostéopathie et qu’il y a ceux qui croient en l’Ostéopathie et qui la pratiquent, ou avons-nous aussitôt après son départ arrêté de l’enseigner, de la recommander et de la pratiquer ?

Il me semble que depuis que le Dr Still trouva nécessaire de faire appel aux autres pour l’aider à enseigner et à pratiquer l’Ostéopathie, il y a eu une tendance à l’adapter pour la rendre conforme aux méthodes orthodoxes (22) courantes.

Une chose importante alors qu’il était encore en vie réside dans le fait qu’il s’est efforcé de la préserver d’être cela (23) et a dit qu’autrement elle n’avait aucune raison d’exister.

Si l’on souhaite conserver la demande du public en Ostéopathie et en nos services (sans lesquels nous ne pouvons pas exister) nous devons continuer à étudier, à enseigner, à recommander l’ostéopathie, et à pratiquer ce sur quoi elle est fondée : « La Sagesse de la Nature et de notre corps », plutôt que « La sagesse de l’Homme et des choses qu’il croit avoir découvert quand à son fonctionnement. » (24)

C.F. Kettering, un ingénieur chez General Motors, dit : « Tout la connaissance de l’Homme moderne a été acquise quand quelqu’un a trouvé la bonne manière d’interroger la nature. Elle répondra quand vous saurez comment demander. »

Quand les ostéopathes de l’Ohio ont obtenu la création de leur comité d’examen indépendant qui leur donnait le contrôle sur leurs propres affaires, le rédacteur fut félicité par un bon ami, médecin homéopathe, qui déclara qu’ « à moins que les ostéopathes ne soient assez malins (et je doute que vous le serez) pour conserver ce que vous avez obtenu, je vous prédis que d’ici 50 ans la profession médicale aura absorbé l’Ostéopathie et je peux suggérer cette inscription sur votre pierre tombale, basée sur l’évolution de l’Homéopathie : " Indépendant comme vous l’êtes nous le fûmes ; tels que nous sommes aujourd’hui il y a des chances que vous deveniez” ; et d’un point de médical vous suivrez notre chemin. » Les 50 ans ne sont pas encore tout à fait terminé, peut-être que sa prédiction sera fausse. Je l’espère.

L’Ostéopathie, sans restriction, se limitera-t-elle elle-même jusqu’à ce qu’il n’en reste rien sinon le nom, au point d’être enseignée comme un simple ensemble de techniques pratiquées par imitation ?

Je suis lié à l’Ostéopathie depuis le 1er décembre 1895 (25), et j’ai appris au fil des années que lorsqu’elle est intelligemment et bien employée, c’est le meilleur chemin vers la santé.

Il est probable que notre plus gros problème (s’il y en a un) soit que nous avons grandi trop vite pour être bien formés et conseillés en ostéopathie, avec tout le monde en général et personne en particulier à blâmer, mais nous ne pouvons pas mettre l’accent sur une partie de l’ostéopathie au détriment d’une autre sans détruire l’ensemble (26).

 Notes

1. H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still’s Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, pages 48 à 51

2. H. V. Hoover, The purpose of this technic course, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1950, page 48

3. H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still’s Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, pages 48

4. Liste des membres, The osteopathic manipulative therapeutic and clinical research association affiliated with the American Osteopathic Association, 1942, page 136

5. Selected osteopathic papers, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, pages 11

6. H. H. Gravett, The Gravett Papers, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, pages 36

7. « L’ostéopathie se fonde sur la perfection de l’ouvrage de la Nature. Lorsque toutes les parties du corps humain sont en ligne, nous avons la santé. [...] Le travail de l’ostéopathe consiste à ajuster le corps de l’anormal vers le normal », A. T. Still, Ostéopathie, Recherche et pratique, édition Sully, 2009, pages 12-13

8. Lettre du Dr H. H. Gravett au Dr Northup, juin 1941, The osteopathic manipulative therapeutic and clinical research association affiliated with the American Osteopathic Association, 1941, page 67

9. « L’aspect le plus difficile de l’ Ostéopathie réside dans l’acquisition de la connaissance et de la compréhension profonde des structures, du fluide et des forces qui gouvernent leur fonctionnement. », H. H. Gravett, citation n°14 de ce document

10. « Il est important que vous la trouviez, et il est tout aussi important de savoir quand vous l’avez corrigée, et de la laisser tranquille ; la nature fera le reste. », H. H. Gravett, citation n°23 de ce document

11. Nous avons recoupé cet article avec deux autres documents : une lettre du Dr H. H. Gravett au Dr Northup, juin 1941, The osteopathic manipulative therapeutic and clinical research association affiliated with the American Osteopathic Association, pages 67 et suivantes ; ainsi que The Gravett papers, Academy of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, pages 36 et suivantes

12. H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still’s Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, pages 48 à 51

13. Le Dr Gravett fait ici référence aux nouveaux étudiants

14. Le terme anglais est « system of movements » que l’on pourrait traduire par « méthode (ou système) de mouvements », mais qui aujourd’hui se comprend mieux par « ensemble de techniques ». Ici, les techniques ne sont pas à reproduire sans réfléchir ; au contraire, Carol Trowbridge précise : « C’est dans l’approche individualisée que fait Still de chaque patient que l’on découvre l’ « art » de l’ostéopathie. Utilisant des techniques pratiquement impossibles à copier, Still ne put jamais se résoudre à écrire un « manuel » de techniques ostéopathiques, insistant sur le fait que chaque cas est unique. Cette approche individualisée signifiait qu’un principe directeur philosophique général était très important, ainsi, Still cherchait-il à faire de l’ostéopathe un philosophe autonome » ; Carol Trowbridge, Naissance de l’ostéopathie, édition Sully, 1999, pages 228-229. Dans un autre texte, H. H. Gravett précise : « Ne cherchez pas à faire correspondre chaque cas particulier avec un idéal anatomique normal. Chaque cas est une loi en soi. Il n’y en a pas deux pareils, donc vous ne pouvez pas avoir une routine manuelle ordonnée et préconçue dont un groupe pourrait montrer les applications à un autre groupe. », H. H. Gravett, article rédigé à Piqua le 8 décembre 1952, extrait de The Gravett Papers, Academy of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, page 46, traduction libre

15. À l’époque Still encourage ses étudiants avec l’expression « Dig On » signifiant Creusez !, A. T. Still, An appeal from Dr Andrew Taylor Still to thinking osteopaths, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, page 14, traduction libre. Concernant les lois de la Nature, R. E. Trulhar nous dit : « Une loi naturelle est toujours omnisciente, [...] omniprésente, [...] [et] omnipotente ». Il propose une autre définition des initiales « DO » en se référant à la vocation de l’ostéopathe : « Démontrant l’Omniscience – Démontrant l’Omniprésence – Démontrant l’Omnipotence. Voilà la vraie signification de D.O. telle qu’elle a été montrée et enseignée par notre bien-aimé fondateur le Dr Andrew Taylor Still », R. E. Truhlar, citations de Doctor A. T. Still in the living, His concepts and principles health and disease, auto-édition, Cleveland, Ohio, année inconnue, page 8, traduction libre

16. Si les patients étaient tous identiques, nous pourrions suivre des règles établies : dans la mesure où chaque patient et chaque consultation sont différents, il convient d’avoir une approche adaptée à chaque situation.

17. Dans The Gravett Papers, les citations 5, 6, 7 et 8 font parties du même paragraphe.

18. Il fait probablement référence aux soins qu’il reçut du Dr Still à Kirksville. Dans un autre document, le chiffre de 53 ans est avancé ; H. H. Gravett, The Gravett Papers, Academy of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, pages 38 et 41

19. Le texte de cet article est présenté autrement dans The Gravett Papers : « A moins que l’Ostéopathie ait quelque chose de mieux à offrir et qu’elle puisse faire un meilleur travail que celui qui est actuellement réalisé, elle n’a aucune raison d’exister. », H. H. Gravett, The Gravett Papers, Academy of AppliedOsteopathy, Year Book, 1954, page 36, traduction libre

20. Ce terme d’ « ajustement » est souvent employé par Still, dans le sens de rendre juste, droite, une structure : l’aligner.

21. Le Dr B. E. Laycock était un ostéopathe ; extrait de The log book, Des Moines Still College of Osteopathy, janvier 1945, volume 23, numéro 1, page 1 et suivantes

22. A ce sujet, H. H. Fryette conseille dans le préambule de Principes de la Technique ostéopathique : « Ose être différent. Beaucoup préfèrent l’orthodoxie à la vérité. », édition Frison-Roche, 1983, page 12

23. Une approche thérapeutique comme les autres, qui donc n’apporterait rien de plus au monde médical de l’époque

24. À ce sujet, le Dr H. H. Gravett explique dans un autre texte : « si vous n’êtes pas capable de faire en sorte que la nature se serve d’elle-même à sa manière, il VOUS sera très difficile de lui faire utiliser ce dont vous croyez qu’elle devrait se servir. », H. H. Gravett, Lettre du Dr H. H. Gravett au Dr Northup, juin 1941, The osteopathic manipulative therapeutic and clinical research association affiliated with the American Osteopathic Association, 1941, page 69, traduction libre

25. Cette date correspond à la consultation qu’il reçut du Dr Still à Kirksville. H. H. Gravett, The Gravett Papers, Academy of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, page 38

26. H. H. Gravett fait ici référence aux deux aspects, pratique et théorique, de l’ostéopathie


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