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Little « Percheron couché depuis 48 heures »

mardi 18 avril 2017 par Mylene Lemaire

Little, contrairement à ce que son nom indique est un cheval Percheron. Il a 17 ans et est à la retraite au pré. Il couché depuis 2 jours. Les propriétaires voulant tout tenter, il est référé en consultation ostéopathique en « urgence » par le vétérinaire traitant.

Anamnèse

D’après les propriétaires, il souffre d’arthrose depuis quelques années : difficultés pour se déplacer, postérieurs sous lui. Il a l’habitude de se couche tous les soirs, mais ne s’est pas relevé depuis 48h. Le vétérinaire traitant est venu la veille et le jour-même. A l’examen clinique, il n’a rien trouvé et suspecte un « lumbago ». Il a été mis sous traitement anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS, flunixine méglumine, Finadyne®) depuis la veille, auquel a été ajoutée, le jour-même, une injection intraveineuse d’anti-inflammatoire stéroïdien (AIS, dexamethasone, Voren solution®).

Le matin de la consultation ostéopathique, Little a été relevé au palan, mais n’a tenu debout qu’un quart d’heure.

Déroulement de la première consultation ostéopathique le 06/03/2015

Little est couché en décubitus latéral gauche dans l’étable qui lui sert d’abri. Il arrive à peine à lever la tête pour la poser immédiatement sur son antérieur gauche. Les postérieurs sont tendus. Néanmoins, Little apparaît être en bon état (poids estimé à 850 kg). L’appétit semble conservé. Il a également uriné et déféqué. La température rectale est normale et la fréquence cardiaque est un peu plus élevée (62 battements/minute, corticoïdes et/ou douleur ?). Il ne présente pas de signe de déshydratation (pli de peau et temps de remplissage capillaire normaux). Les sabots, par contre, très abîmés et trop longs en pince, nécessiteraient un bon parage. Les propriétaires signalent des difficultés de parage, liées à son « arthrose ».

Dans l’ensemble, Little apparaît faible et épuisé.

A l’examen rapproché, Little présente une impossibilité à la rétraction du membre postérieur droit. La jonction lombo-sacrée est très sensible à la palpation. L’antérieur droit est raide et présente peu de mobilité (dans tous les plans, mais plus particulièrement vers l’avant). On note également une restriction de mobilité en rotation de la tête vers la gauche avec point de contracture sensible au niveau de la nuque à gauche. L’examen du bipède gauche est difficile vu la position du cheval, mais aucune lésion apparente n’est notée.

L’écoute ostéopathique révèle un MRP de très faible amplitude et de très faible fréquence. Une perte d’écoute du MRP est notée au niveau du bassin à partir des dernières lombaires.

Les dysfonctions ostéopathiques relevées sont :

 une force de traction médullaire modérément augmentée, avec au niveau crânien une traction caudale de la faux du cerveau et de la tente du cervelet,

 Un ilium droit en conversion supérieure avec une articulation sacro-iliaque droite en restriction

 L6 en flexion FRSg

 Muscles ilio-psoas en tension et densité augmentée (avec droit > gauche),

 T18 en ERSd,

 T5-T6 en tension avec densité augmentée,

 L’antérieur droit en rotation externe,

 C7 en ERSd,

 C1 en rotation droite et C0 en FSdRg

 Et au niveau viscéral, le foie bloqué en position latéro-ventale

Du point de vue fonctionnel, quatre zones clés du rachis se trouvent en dysfonction : la nuque, le garrot, la charnière thoraco-lombaire, et la charnière lombo-sacrée.

La dysfonction prépondérante, se situe en L6, avec pour hypothèse diagnostique une névralgie sciatique (racines du nerf sciatique L6-S1-S2). Ce n’est pas forcément la dysfonction primaire, mais c’est cette dysfonction sur la jonction lombo-sacrée, qui empêche Little de tenir debout très longtemps et qui rend difficile le lever.

La névralgie sciatique est certainement ancienne. Au départ, il y avait probablement un ilium droit en conversion supérieure avec un étirement du ligament sacro-iliaque à droite à proximité de l’émergence du nerf sciatique. En station debout, la contraction des muscles fessiers en comprimant le nerf sciatique a entraîné une fatigue du cheval, qui l’a conduit à se coucher tous les soirs. La déformation des ligaments du bassin a entraîné la dysfonction en L6 qui, s’est aggravée au cours du temps et a fini par comprimer les racines du nerf sciatique. Ces dysfonctions se sont répercutées sur les muscles de cette région et plus particulièrement les ilio-psoas (Giniaux, 2000). La contracture du muscle ilio-psoas a touché ses insertions proximales à la face ventrale des dernières thoraciques. Les tensions sous-lombaires ont gagné l’insertion des piliers du diaphragme et le foie par ses attaches diaphragmatiques.

Elles se sont répercutées sur le fascia iliaca, le fascia endothoracique (T5, T6), puis via le fascia cervical profond jusqu’à C7 et C1-C0. La dysfonction du membre antérieur droit peut être expliquée par la dysfonction en C7 (compression des racines nerveuses du plexus brachial à droite). Tout ceci a provoqué des tensions dure-mériennes qui, à partir du bassin, se sont répercutées jusqu’au crâne.

Traitement ostéopathique

Le traitement a commencé par un travail fonctionnel sur l’articulation sacro-iliaque droite. Lors du travail par technique myotensive indirecte sur L6, Little réagit par quelques signes d’apaisement (soupirs). Ensuite un travail tissulaire est réalisé sur les muscles ilio-psoas,..


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