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Le Pr Jean Pierre Relier nous a quittés

Créé le : mardi 26 juin 2018 par Jean Louis Boutin

Dernière modificaton le : mardi 13 décembre 2022

Le Professeur Jean Pierre Relier nous a quitté

Pr. Jean Pierre Relier

Damien Relier, ostéopathe DO nous fait part du décès de son père Jean Pierre Relier le 16 Février 2018. Né le 16 Mai 1935, le docteur J.P Relier a consacré sa vie à la pédiatrie et la néonatologie. Chef de service de médecine néonatale à l’hôpital Port Royal de Paris de 1987 à 2000, il était également Professeur émérite des Universités depuis 2003. Il s’était intéressé très tôt au développement sensoriel fœtal, à ses conséquences et aux causes de la prématurité. Il nous parlait de l’aventure des « Cahiers du nouveau né » puis de la publication de « L’aube des sens » en 1981 chez Stock. Une version est disponible sur Internet [1].
Grace à Jean Jubine DO, J P Relier a participé au formidable développement de l’ostéopathie autour de la naissance. Présent dans de nombreux congrès européens d’ostéopathie, il expliquait comment le nouveau-né était un voyageur cosmique, parlait de transmigration des âmes et de la finalité de la vie (voir entretien ci joint).
Ses principaux livres sont : « L’aimer avant qu’il naisse » chez Robert Laffont 1993. « Adrien ou la colère des bébés » chez Robert Laffont 2002 ; J P Relier y décrit dans un chapitre mémorable les sensations d’Adrien lors d’une visite chez l’ostéopathe Jean Jubine !

[1] Les cahiers du nouveau-né, n° 5


Témoignage de Bruno Ducoux DO :

« Cher Damien, j’apprécie beaucoup ton papa et son départ ne change rien à l’affection que j’ai pour lui, la reconnaissance pour tout ce qu’il a partagé avec nous et l’hommage qui doit lui être rendu pour sa vision de la vie intra-utérine qui change l’approche médicale de la néonatalogie et de la vie. Il avait soutenu la création de la FROP www.frop.fr en 2009, le projet de DU d’ostéopathie pédiatrique avec le Dr Christophe Elleau et Laure Beustes DO (voir image) et y donnait régulièrement ses cours passionnant sur les étapes du développement sensoriel fœtal.

2011 : Xavier Raffali, J P Relier, C. Elleau, L. Beustes, B. Ducoux

Le nouveau-né : un voyageur cosmique

Jean-Pierre Relier, professeur réputé, directeur d’une maternité pilote, nous parle de transmigration des âmes, d’écoute de l’incarnation en cours, du destin fœtal, de la finalité de la vie, quoi, finalement, de plus normal ? Les temps changent...

La maternité de Port-Royal (Paris) est l’une des plus célèbres de France - elle y joue un rôle clé dans l’enseignement de l’obstétrique et de la pédiatrie néonatale. Cette maternité dispose d’un service ultra-perfectionné pour les prématurés.
S’occuper de bébés souvent conçus depuis moins de trente semaines et pesant moins de mille grammes est une mission des plus délicates, qui exige un talent très spécial. On se trouve là à l’amont extrême de l’humain, face au processus mystérieux, vertigineux même, infiniment délicat, de l’incarnation. Or il s’agit souvent d’y intervenir à l’aide de technologies lourdes ! Créé en 1966 par Alexandre Minkovski, le service néonatal de Port-Royal est aujourd’hui dirigé par l’ancien élève de ce dernier, le professeur Jean-Pierre Relier. La vision du monde de celui-ci, sa manière de travailler avec toute son équipe « en fonction des besoins de ce voyageur cosmique qu’est le nouveau-né », nous ont énormément intéressés. Ne s’inspire-t-il pas explicitement des Védas hindous ? Qu’il existe des hommes comme Jean-Pierre Relier au cœur même de la forteresse médicale nous donne à penser que le monde est réellement en train de se métamorphoser.

Nouvelles Clés : À quoi pense-t-on lorsqu’on tient dans ses mains un bébé prématuré de 800 ou de 900 grammes ? Est-ce bien d’un humain qu’il s’agit ? Le processus d’incarnation n’est-il pas encore en plein cours ?

Jean-Pierre Relier : Face à un prématuré, surtout de moins de mille grammes, on n’a pas toujours le loisir de méditer. Il y a urgence, il faut se décider vite. Pourtant, le sentiment d’émerveillement est toujours présent. Même après trente ans de pratique, l’incarnation d’une âme demeure un mystère extraordinaire. On peut définir différentes étapes dans ce processus. Ce que les biologistes et particulièrement les embryologistes appellent la « vie » ( dans un sens beaucoup trop restrictif à mon avis) commence au moment de l’union de l’ovule et du spermatozoïde, union qui débouche, on le sait, sur la formation d’un « embryon ». La croissance de ce dernier est d’abord d’une puissance physique formidable - si elle se prolongeait telle quelle pendant les neuf mois de la grossesse, le crâne du nouveau-né neuf mois plus tard aurait à peu près le volume de la Terre ! Heureusement, dès la neuvième semaine, début de la période dite « fœtale », l’environnement, les stimulations périphériques - olfactives, tactiles puis auditives -, autrement dit l’acquis, interviennent pour moduler, pondérer, différencier l’explosion créatrice de l’inné, conduisant à la formation des différents organes. Alors à quel moment peut-on dire que l’âme s’incarne ? La réponse ne va pas de soi. Depuis des siècles, les théologiens de toutes les religions nous disent que l’âme (encore faut-il savoir ce qu’on appelle ainsi) pénètrerait le corps physique nouvellement créé à un moment précis. Pour certains, cela se passerait au moment de la conception ; pour d’autres, à tel ou tel moment de la grossesse (selon Ambroise Paré, à douze semaines pour les garçons et à quatorze pour les filles !) ; pour d’autres encore, au moment de la naissance, ou même après la naissance.

Personnellement, je serais enclin à penser que l’incarnation de l’âme se fait de manière progressive, en liaison étroite avec l’environnement, dont le plus immédiat est évidemment la mère, base primordiale. Puisque la neurobiologie a brillamment prouvé que, dès la huitième semaine, le fœtus se construit en fonction de ce qu’il perçoit par ses fenêtres sensorielles, et que son développement dépend donc en grande partie des stimulations extérieures, pourquoi ne pas en déduire qu’on tient là une voie d’accès aux différents « corps » dont parlent les traditions, ces corps que l’âme est censée revêtir pour pouvoir s’incarner ?

Le « corps physique » démarrerait dès la conception. Le « corps astral », qui est celui des sensations et des perceptions (et donc du « bien-être » lié aux sens), ne commencerait qu’à la neuvième semaine. Suivi, quelques semaines plus tard, par le « corps mental », domaine de la pensée, de la réflexion, de l’organisation de la création qui ne devient possible qu’à partir des premières jonctions synaptiques. Etc. L’essentiel dans tout cela est de découvrir notre grande responsabilité dans l’incarnation des âmes de nos enfants.

N. C. : Parce que nous pouvons jouer sur l’« environnement » dont dépend l’épanouissement du fœtus ?

J.-P. R. : Et ceci avant même de concevoir l’enfant. Certaines cultures insistent d’ailleurs énormément sur la nécessité de préparer consciemment le terrain (physique, émotionnel, spirituel) où le futur enfant sera conçu. On nous a souvent parlé d’une tribu du Gabon où, à partir du moment où un homme et une femme ont décidé de faire un bébé, tout un rituel se met en place - par exemple l’homme s’oblige, pendant plusieurs jours, à ne marcher que sur les talons (cherchant ainsi à se détacher de la terre et à se rapprocher du ciel). La civilisation indienne a développé un savoir immense sur la question, insistant particulièrement sur l’environnement où baigne le couple qui conçoit un enfant. Certains traités ayurvédiques évoquent dans le détail les effets bénéfiques (sur la femme, l’homme et leur futur enfant), d’éléments de beauté comme les bijoux, les parures, les fleurs, les musiques, les parfums. Pour les fondateurs de l’hindouisme, beauté, harmonie et amour étaient indispensables pour faciliter au maximum la nouvelle incarnation - je dois dire que les Védas me sont une source d’enseignement inépuisable dans l’exercice de mon métier.

Les Occidentaux connaissent bien, évidemment, l’importance du placenta dans la croissance fœtale, l’importance de la bonne santé de la mère, le danger des maladies, des médicaments, des intoxications... En revanche, ils ont tendance à ignorer l’importance d’une pensée lumineuse, de l’harmonie, ou tout simplement de l’amour dont la mère et le père nourrissent leur futur enfant. Tellement d ’humains naissent par hasard, au gré d’étreintes tièdes, ou occasionnelles, ou routinières, bref inconscientes !

N. C. : Et quand l’union a lieu dans un tube à essai ?

J.-P. R. : C’est un sujet de préoccupation. J’ai souvent demandé à mes confrères qui pratiquent la fécondation in vitro s’ils suivaient de près l’évolution de leurs enfants. Ils m’ont toujours assuré que oui, mais je n’ai jamais lu le moindre rapport sur le sujet. Je pense que ces nouveaux moyens de procréation doivent être utilisés avec une extrême prudence et qu’il ne faut jamais négliger de conseiller à la femme (dans le ventre de qui on va implanter un œuf fécondé) de se mettre dans un contexte de recueillement, dans un état d’affectivité particulier. Certains conseillent même aux parents de faire l’amour après l’opération, « comme si » ils étaient en train de concevoir leur enfant normalement.

N. C. : Tout cela est vraiment beau. Pourtant, une conception mûrement menée peut éventuellement déboucher sur un enfant débile, et le fruit d’un viol ou d’une fornication lamentable sur un génie, non ?

J.-P. R. : C’est parfaitement imaginable. Et l’on découvre alors que la question est en réalité : « Quel but poursuit cette âme qui s’incarne ? » Ici, très vite, les mots vont nous manquer. Tout ce que nous venons de dire n’aurait guère de sens dans une vision purement matérialiste du monde, mais même dans une vision spiritualiste, nous sommes contraints de rapporter à notre façon terrestre de raisonner une logique sans doute toute autre, dont nous ne savons rien, ou presque. Les choix d’une âme en évolution se situent, je crois, à un autre niveau que celui que nous élaborons avec nos intellects. Heureusement, dans la pratique, la question peut se poser autrement : comment nous mettre à l’écoute de ce bébé en gestation ?

Nous le rappelons souvent dans nos réunions de l’ANEP (Association nationale d’éducation prénatale), surtout quand, sous l’influence d’un courant de pensée assez américain, nous entendons parler d’une possible « éducation du fœtus » (notamment par le biais de musiques et de rythmes, qui pourraient par exemple accélérer les liaisons synaptiques dans le système nerveux du foetus et le rendre « plus intelligent ») et il faut le répéter : il ne s’agit pas tant d’influer sur l’incarnation en cours, c’est-à-dire de la manipuler, que de se mettre à son écoute - ce qui est très différent.

Heureusement, même à notre époque un peu déséquilibrée, beaucoup de femmes enceintes savent tout cela, plus ou moins consciemment : un moment de repos, un sourire intérieur, la lecture muette d’une comptine, toutes sortes de petits dialogues avec l’enfant qu’elles portent en elles, sont largement aussi bénéfiques que, par exemple, une perfusion de bétamimétiques pour éviter un accouchement prématuré ! L’objectif est de les aider à rendre cette « vague intuition » de plus en plus consciente. L’haptonomie, la sophrologie, le yoga ne visent pas à autre chose. Je ne crois pas qu’il y ait une technique meilleure qu’une autre ; tout l’intérêt de ces approches réside dans la prise de conscience par la mère de son rôle essentiel dans la croissance harmonieuse du bébé qu’elle porte et qui n’est pas « son objet », mais un être cosmique qui l’a justement choisie, parmi les milliards de femmes qui peuplent la pla­nète, pour être sa mère.

N. C. : Vous croyez que l’âme choisit toujours son « point de chute » ?

J.-P. R. : À un degré ou à un autre, oui. Peut­ être ce choix s’établit-il parfois à très long terme - comme un plongeon comportant plusieurs réincarnations, en ricochet, dont chacune ne sera pas totalement lucide sur le coup, mais dont l’ensemble aura été voulu à un moment donné. Précisons au passage que la réincarnation me semble une évidence - ce qui m’a valu jadis les foudres de mon maître Minkovski, pionnier totalement matérialiste. Moi, franchement, je ne vois pas comment une âme pourrait évoluer si elle ne se réincarnait pas une myriade de fois. Il doit certes exister une infinité d’autres plans d’existence que le plan matériel terrestre, mais notre bonne vieille Terre me semble une planète-école digne de plus d’un séjour !

N. C. : Toutes ces notions vous sont-elles présentes à l’esprit lorsque vous vous occupez d’un prématuré ?

J.-P. R. : Oui. Cela rend notre métier d’autant plus passionnant. Et d’autant plus délicat. Surtout, bien sûr, quand il s’agit d’un prématuré très petit (moins de mille grammes, voire moins de sept-cents grammes), ou quand apparaissent des signes de délabrement cérébral majeur. Plutôt que de nous retrancher derrière « la loi » qui, en Occident interdit d’interrompre la « vie » (au sens matérialiste moderne), nous réfléchissons alors à ce que représente véritablement la mort ou la survie physique dans des conditions de handicap catastrophique. Lorsqu’on en arrive à ce stade de réflexion, il nous semble impossible de ne pas faire intervenir la finalité de cette vie venue se confier à nous, médecins-réanimateurs. Cette âme a en quelque sorte accepté de « vivre sur terre" quelque temps, grâce à ce corps physique qu’elle a choisi, vraisemblablement en parfaite connaissance de ce qui se préparait. Et voilà qu’apparaît, dès la naissance, un dysfonctionnement grave. Se pose alors toute une série de questions difficiles. Si certaines âmes pourraient bien bénéficier d’un handicap pour évoluer de façon positive - vous vous rappelez cette phrase d’un « ange » en conversation avec Élisabeth Kubler-Ross : « Je me réincarnerai en enfant mourant de faim, afin d’agrandir ma compassion » - beaucoup d’autres semblent terriblement gênées par le même handicap... Faut-il poursuivre les soins ?

N. C. : On conçoit dans quel embarras vous et votre équipe devez souvent vous trouver. Que fait-on alors concrètement ?

J.-P. R. : Sans doute pourrions-nous simplement en référer à un comité d’éthique, comme il est d’usage dans certains pays, en particulier aux États-Unis.

Cette attitude nous semble trop rigide et assez mal adaptée aux besoins du nouveau-né en détresse. Certains comités d’éthique ont l’habitude, sinon l’obligation, de demander aux parents le consentement pour poursuivre ou arrêter les soins. Cela me paraît inhumain. Il est impossible pour des parents d’apprécier froidement tous les facteurs qui interviennent dans la décision, et il me semble impensable de leur faire supporter, toute leur vie, le poids d’avoir décidé soit de faire survivre un handicapé grave, soit de tuer leur enfant. Celui-ci doit donc être d’emblée considéré comme un être humain à part entière, avec son propre corps et sa propre âme qui, du fait de sa maladie, est confié, ou plutôt est venu se confier aux soins d’un groupe de soignants apte à apprécier au mieux de la décision à prendre.

Concrètement, toute l’attitude du personnel « responsable » de l’enfant sera dictée par le principe de base : « Faire ce qu’il y a de plus approprié pour faciliter l’évolution de cette âme devenue actuellement, et pour un temps plus ou moins long, un être humain. » Toute la difficulté est donc d’évaluer, de connaître les « besoins » de cette âme, besoins différents d’individu à individu. L’homme occidental a essayé de simplifier cet aspect de la vie en faisant de chaque fœtus ou nouveau-né un « citoyen à part entière » avec ses droits et ses obligations dans une société le plus souvent matérialiste, avec une vision très étroite de « la vie ». Il est probable que les « besoins » de cette âme, à ce stade de son périple, dépassent nos imaginations d’adulte, limitées par une éducation restrictive.

Pour nous aider dans notre tâche, nous disposons de trois canaux de communication :

1 - le dialogue avec les parents, évidemment fondamental ;
2 - l’examen médical de l’enfant, notamment au niveau du cerveau - les données électroencéphalographiques et échographiques révélant parfois des dégâts qu’un examen clinique souvent inutile et une relation personnelle médiocre avec le nouveau-né ne permettaient pas de soupçonner ;
3 - enfin, et surtout, la communication avec l’enfant.

Les infirmières de Port-Royal vous diront que cette communication ne peut s’établir d’une manière directe qu’une fois passée la phase aigüe de la maladie, car celle-ci épuise l’enfant et interdit le contact. C’est une communication qui s’établit peu à peu au fil des jours. Il y a un autre type de communication avec l’enfant, une relation que je dirais « abstraite ».

Elle est plus courante, bien que plus subtile. C’est parfois une pensée : celle de cette maman qui réussit à faire bouger son fœtus de cinq mois dans son ventre, juste en lui disant : « Tu me fais mal tu sais, ça serait bien si tu changeais de position. » C’est parfois une intuition : celle de cette infirmière qui, à l’arrivée d’un prématuré malade chuchote : « II n’est pas encore vivant ! » Nous abordons ici un aspect de la relation où la sensibilité de chacun est totalement variable. Beaucoup, surtout les médecins, se refusent à reconnaître cette possibilité de communication et de perception, obsédés qu’ils sont par les machines, la biologie, l’imagerie diagnostique qui, sans doute, fait des progrès tous les jours, mais qui ne dit rien sur la souffrance, la détresse, ou au contraire l’optimisme, l’enthousiasme, la volonté de vivre à tout prix. Quoi qu’il en soit, cette communication existe et beaucoup en tiennent compte.

N. C. : Quand elle amène l’équipe de soignants à conclure que le nouveau-né n’a pas l’intention de s’attarder sous forme humaine, n’y a-t-il pas une impression de gâchis, de non-sens épouvantable ?

J.-P. R. : Pas forcément, non. Vous savez, la vie fœtale représente une existence en soi, une existence fantastique, plus extraordinaire, peut-être, que l’existence que nous connaissons ensuite entre le moment de notre « naissance » et celui de notre « mort ». Imaginez ça : en neuf mois, nous passons du stade du protozoaire à celui de l’humain !

On peut donc fort bien concevoir qu’une âme ait besoin, à un moment de son évolution cosmique, de passer par le ventre d’une femme, pour connaître une incarnation fœtale, mais que cette âme n’ait pas l’intention de pousser le jeu plus loin. On peut donc imaginer des morts de nouveau-nés qui ne soient pas absurdes. Cela ne fait certes pas partie de la vision que les Modernes ont des choses. Il arrive que tel ou telle de nos contemporains ait sa vie littéralement détruite par un enfant mort-né. D’autres parviennent à traverser le même enfer en transfigurant la leur. Laquelle des deux issues est absurde ?

Il n’y a d’ailleurs pas que les familles que le fulgurant passage d’un prématuré non viable peut aider à évoluer. Les équipes médicales aussi reçoivent d’incroyables leçons. Quand vous voyez le branle-bas que cela peut représenter : une équipe obstétricale, une équipe de transporteurs du Samu, une équipe d’accueil, une équipe de surveillance de l’enfant en réanimation néonatale, avec infirmières, médecins, aide-soignants et tout le tralala... et au centre de tout ça, quoi ? Un vermisseau de moins d’un kilo qui, au bout d’une semaine, vous tire sa révérence. Quelquefois, la leçon est tellement extraordinaire qu’on a l’impression que c’est le prématuré en visite qui a tout manigancé.

N. C. : Comme s’il avait une mémoire ?

J.-P. R. : Je crois qu’il en une ! A la convergence du génétique et du spirituel, là où la liberté passe par la porte mystérieuse de la soumission.

Chef du service de néonatalogie (soins des nouveau-nés) de la maternité de Port-Royal, à Paris, Jean-Pierre Relier a publié L’aimer avant qu’il naisse et Hadrien, éd. Robert Laffont.

Bobby Lœwenstein

Nouvelles Clés est une revue trimestrielle en vente en kiosque et sur abonnement.



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