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Hommage à Franck GILLY

Créé le : mercredi 10 février 2016 par Jean Louis Boutin

Dernière modificaton le : mardi 13 décembre 2022

Hommage à
Franck GILLY

Cela fait maintenant plus de 25 ans que Franck Gilly nous quittait. Le Site de l’Ostéopathie se devait de lui offrir cet hommage.


 Patience


La vie n’a pas besoin de définition, pas besoin d’analyse, elle ne conçoit ni commencement, ni fin ; elle est l’immédiat véhiculé par un infini sans cruauté, ni tendresse, l’ici et maintenant avant qu’il n’émerge à la conscience.
Elle est comme un espace-temps fragile entre le “ça” qui l’habite et le “je” qui l’observe.
Qui “sait” la vie, est présent aux confins de l’Univers.
Celui qui soigne, ou plus exactement celui qui aide, a tout à recevoir de la vie, tout à apprendre de ce présent éternel autour duquel s’enroulent par milliards des spirales d’existences.
“Celui qui aide doit être à la naissance de ce qui sera” a dit l’Ange.
Mais qui est à la naissance de ce qui sera ?
Mon patient est mon terrain de jeu, la matière avec laquelle j’observe l’Univers, la drogue qui m’aide à m’oublier moi-même, à me perdre aux limites de la rencontre avec l’autre.
Il est à la naissance de nombreux instant de mon évolution, il aide à la fabrication de mon devenir.
Sa fragilité, son humilité, sa dépendance en font inconsciemment une “ puissance d’Amour ” vis-à-vis de laquelle ma conscience d’aimer ou d’offrir parait dérisoire.
Il est le thérapeute “ absolu ” de notre relation.

Frank GILLY


 À Franck GILLY


Certains d’entre vous découvrent aujourd’hui, d’autres savent déjà, que Franck nous a quittés le 19 juillet dernier (1990)
Ce jour là, il a embarqué pour achever le voyage qu’il avait entrepris il y a six ans lorsqu’il était tombé malade.
S’il s’était arrêté en chemin, c’est peut-être qu’il lui restait une tâche à accomplir, un travail de méditation et de réflexion sur lui-même.
Il ne faut pas être triste car sa vie a été bien remplie. Il a bien combattu et a tenu en respect la maladie pendant ces dernières années. Il a donné sans compter et a beaucoup reçu. son insatiable soif de connaître l’entraînait à chercher inlassablement les réponses aux innombrables questions qu’il se posait.
Il a sans doute maintenant obtenu la grande réponse.
Un ami m’a dit : " En partant, il nous a laissé un cadeau à chacun". Sans doute y en a-t-il plus d’un.
Un de mes cadeaux est cet afflux d’amitié qui vient me réconforter et m’aide chaque jour à surmonter les difficultés du chemin.
Merci à vous tous, à vous qui avez accompagné Franck avec votre cœur, à vous qui penserez à lui, à vous qui témoignez de votre amitié, et à vous qui restez silencieux parce que vous ne savez comment exprimer vos sentiments.

Tania


 À Franck


Dire quelques mots sur Franck est facile car des milliers de souvenirs se bousculent, c’est aussi difficile car il faut faire un choix.
C’est à l’hôpital d’Eaubonne où il travailla de longues années que je fis sa connaissance.
Il se partageait alors entre l’hôpital, le dispensaire, Blumenthal de la Croix-Rouge et son cabinet de masseur-kinésithérapeute.
D’emblée, sa chaude générosité forçait la sympathie ; et la camaraderie du départ devint vite une fraternelle amitié. C’est alors que j’appris à le connaître et à découvrir ses ennemis intimes, dont le principal était le doute.
Non pas le doute qui immobilise et rend impuissant, non pas le doute qu’on subit, mais le doute moteur : celui qui pousse à chercher plus loin, à comprendre, tant sur le chemin de thérapeutique que celui de la Conscience et de la Spiritualité. Mais s’agit-il de chemins bien différents ?
C’est à la croisée de ces chemins que nous rencontrâmes l’ostéopathie, avec Tania son épouse et Alain un autre ami très cher.
Dieu sait le nombre de soirées de travail et de réflexion passées ensemble.
Les thèmes en étaient la thérapeutique, le thérapeute, la spiritualité ; ce qui nous conduisait parfois vers la musique ou la littérature ; une idée en amenant une autre, nous finissions souvent bien tard, d’autant que nous avions ajouté l’Acupuncture, et la pensée Chinoise à nos études.
Franck sentit très vite la nécessité de partager le sens de ces soirées :

"Apprendre n’a de valeur que si l’on redonne ",

et sa générosité l’obligeait à transmettre, à faire partager son vécu, son senti, à enseigner.
Pouvait-il garder pour lui d’aussi belles découvertes ?
Franck fut parmi les tout premiers à enseigner au sein du Collège Atman où nous fûmes nombreux à le rejoindre tant il donnait à tous, professeurs comme élèves ; et nous en parlions encore il y a quelques semaines :

" Enseigner l’ostéopathie n’est rien, disait-il, c’est transmettre le mode d’emploi d’un outil, mais éveiller en quelqu’un le germe de générosité qui l’habite, pour en faire un Thérapeute au sens noble et ancien du terme, cela est tout."

Et nous savons tous combien sa main de Thérapeute était douce et aimante en plus d’une sensibilité hors pair.
Un autre caractère de Franck, que peu de gens connaissent, était sa capacité secrète de s’indigner jusqu’à la colère intérieure et l’humiliation, face aux mesquineries et injustices, petites ou grandes, caractéristiques de notre monde.
Ces mesquineries ,même si elles ne le concernaient pas, le déchiraient et souvent il lui fallait de longues méditations pour que le calme règne à nouveau dans son cœur, la plaie se refermait mais une cicatrice s’ajoutait.

Enfin, un dernier combat l’attendait.
Un combat avec lui-même, avec ses doutes et ses peurs. Le champ clos de ce duel devait être la maladie.
Le combat fut terrible, épuisant, entrecoupé de trêves.

Sa conscience, son âme trouvèrent une aide précieuse auprès de son Maître spirituel : Chari, dont c’est aujourd’hui l’anniversaire et dont la présence parmi nous ne fait aucun doute..

Anonyme


 Adieu mon frère


Malgré les apparences, Franck est sorti vainqueur de ce duel, car il nous a quitté le coeur et l’âme en paix, dans la sérénité qu’engendre la disparition du doute profond qui l’habitait, la disparition de la peur et des cicatrices ; car je sais qu’il ne doutait plus, qu’il savait, que son Ame avait pris conscience de la Confiance.
Franck consacra ses derniers jours à accéder à cette grâce.
Bien sûr, nous sommes tristes pour sa famille et ses amis. Rien ne sera plus comme avant, mais même avant son départ, hier ne ressemblait pas avant-hier, et je ne voudrais pas qu’il y ait dans l’esprit des gens venus l’accompagner, en personne ou en pensée, un avant et un après Franck.
Et je crois que la meilleur façon de lui rendre hommage, d’honorer sa mémoire et de faire perdurer son passage parmi nous est de faire croître et d’embellir ce germe de générosité qu’il avait su découvrir et éveiller dans notre cœur.

Adieu mon frère.

Pierre-Yves DODIN


 Cher Franck,


Il est toujours difficile de remercier quelqu’un.
Alors, comment te dire assez merci pour le cadeau que tu nous as fait ?
L’ostéopathie est une grande dame que tu nous a appris à admirer, respecter, découvrir, et expliquer en tant qu’enseignant.
C’est toi, l’enseignant de nos débuts, qui nous a suivis le plus souvent au cours de nos toutes premières années laborieuses, où tout se bouscule et s’entrechoque :
Un geste, un regard, un contact lors d’une "pratique", la profondeur et le rire, l’humanité dans la thérapeutique et peut-être la thérapeutique pour l’Humanité...
Apprendre le patient et son impatience.
Apprendre à connaître mais surtout sentir, palper, aimer ces tissus que l’on découvre, aimer cet être en attente et qui souffre.
Tu sais donner ton expérience.
Le "Grand Frère" voudrait-il que les "petits" se jettent dans le bain ?...
Que tu dois rire de nous voir si maladroits.
Mais tu sais, quand les "grands" sont rendus plus loin, les "petits" regrettent le temps où ils écoutaient, fascinés, les histoires extraordinaires de leurs aînés...
Merci pour tout, Grand Frère.

Bruno BAUDOT.


 Lettre de Xavier Johannes à Tania Gilly


Par la revue "Ostéopathie", j’ai appris avec une immense peine le décès de Franck. Le sachant malade ces derniers temps, je n’ai pu m’empêcher de l’admirer dans sa lutte. Cela m’est pénible à écrire : en luttant, il m’a appris à aimer la vie, à savoir profiter de chaque instant, à être ici et maintenant.
Il est dit que les enfants sentent les bonnes personnes ; aux journées cliniques externes, jamais un enfant n’a montré la moindre crainte à son approche.
Le passage terrestre de Franck nous aura donné dans les derniers mois, une leçon d’Humilité, dans le sens le plus noble du terme.
Par le biais de cet écrit, j’aimerais adresser à Tania et à ses enfants mes sincères condoléances.

Xavier JOHANNES


 Pour Franck, À l’arbre de vie


Partir en forêt et ne demander à l’arbre que son imperturbable sérénité, pour lui confier une joie interne, de celles que ne peut capter que sa sève la plus profonde et la plus pure, celle qui relie la terre au ciel.
Lui confier la joie de l’indicible, l’émanation d’un vécu à Son contact, lui dire sans des mots que Ses mots ont porté, au Cœur... Au Cœur, oui, où Vie est Mouvement ; mais Mouvement feutré de l’Aine...
Enfin, que hors de la voie sèche et technique, il en est une autre qu’il maîtrisait elle était simple, de sous-rire et com-préhension. Tant d’êtres sont, qui par ce monde fou ont perdu le sens du Sacré... Franck, dans le silence, je voudrais te dire... Mais je ne peux plus maintenant, et puis je ne suis pas seul à penser la même chose. Alors, tu sais, s’élève vers toi un chant d’amour, et il n’est que l’écho de celui que tu nous as appris...
C’est fini. C’est un passage de plus pour toi, comme pour cette race d’êtres qui montrent la Voie. Merci Franck !
Tu nous laisses là, tristes et déchirés. Nous voudrions certainement tous t’avoir un jour parlé de tout ça, mais tu as rejoint les royaumes transparents de Still et de ses Fils...
Il est des états que les mots ne peuvent ni saisir ni donner ; alors ce soir, tous ces états intérieurs un arbre les a reçus et il te les transmettra, il tedira que ta Force et ton Amour sont toujours là, en nous tous, et bien vivants.

Anonyme


 Hommage


Un sourire, une force,
Des mains lumineuses,
Un esprit avide de donner,
De communiquer avec ses proches,
Ses élèves, et "ses" Plein-Temps,
Sans vouloir jamais économiser le sien...

Une honnêteté sans pareille
Vis à vis de ses semblables,
De lui-même aussi.

Beaucoup d’humilité empreinte de sagesse.
Toujours calme et serein, mais vigilant à l’extrême.

Épicurien magnifique à ses heures.
Être son ami était un honneur.
Le portrait est si ressemblant
Que point n’est besoin d’y mettre un nom.

Ton souvenir reste vivant,
Mais est-ce vraiment un souvenir,
Puisque tous ces gestes
Que nous accomplissons chaque jour
Sont un peu les tiens...

Armand GERSANOIS


 Lettre à Franck Gilly


Franck GILLY nous a quitté le 19 Juillet 1990 à l’âge de 48 ans. Il laisse Tania, son épouse, et ses deux fils de 21 ans et 19 ans. Je voudrais adresser une pensée pleine de chaleur et de fraternité à Tania qui est aussi notre consœur. Chacun de nous a essayé, à sa façon, de participer à ton chagrin et t’a manifesté son affection. Sois persuadée, Chère Tania, que nos pensées les plus affectueuses se dirige vers toi.

Franck, sortant de l’École de DE SAMBUCK a passé son diplôme de masseur- kinésithérapeute en 1965. Rapidement il a fait une démarche de recherche vers des thérapies nouvelles. Il fut pris par le virus de l’ostéopathie. En 1980, dix ans déjà, nous fûmes quelques uns à suivre Marc BOZZETTO dans l’Aventure de la création d’un Collège Ostéopathique ATMAN. Franck en fut une des poutres maîtresses. Menant de pair une activité professionnelle - il était un praticien remarquable - et une activité d’enseignant où il se révéla excellent, il se dépensa sans compter.

Puis, trop tôt, la Maladie survint. Il l’affronta avec courage et lucidité. Il puisa au plus profond de son cœur les ressources nécessaires pour accomplir ce qu’il devait. L’art ostéopathique est une voie initiatique. Franck l’avait compris. Pour parcourir cette Voie, le Viel Homme doit se dépouiller, changer d’esprit se remettre en question pour devenir un Homme Nouveau, un Thérapeute. Beaucoup de tes élèves, Franck, que tu encourageais, que tu stimulais gentiment savent ce qu’ils te doivent. Tu es allé rejoindre Denis BROOKES ; notre Maître. Il est vraisemblable que vous devez, tous deux, avoir un sourire franco-anglais amusé en observant notre monde ostéopathique. La chaîne ostéopathique qui nous lie dans le Temps comme dans l’Espace, de STILL à SUTHERLAND en passant par BROOKES jusqu’à toi, Franck, n’est pas interrompue. Tu as contribué à forger de nouveaux maillons, solides, qui, petit à petit, viennent renforcer cette chaîne.

Franck, tu étais un Homme simple, sain, aimant la vie. Tu aimais rire et te retrouver ; avec tes amis, autour d’une bonne table. Tu n’avais pas peur de la Mort.

Je suis persuadé que tu aurais pu dire, comme Jacques BREL :

« J’veux qu’on rit, j’veux qu’on danse, j’yeux qu’on s’amuse comme des fous
j’yeux qu’on rit ; j’yeux qu’on danse, quand c’est qu’on me mettra dans l’trou ».

Tu laisses un grand vide derrière toi. Mais tu ne veux pas que nous soyons tristes. Simplement nous ne t’oublions pas. Tu es toujours vivant parmi nous. Toi et Jean JOSSE, vous étiez des hommes de la même race, celle des hommes véritables, honnêtes et généreux.

L’ostéopathie et le Registre des Ostéopathes de France se souviendront de vous. Nous vous remercions profondément.

Serge ZILBERMANN
DO-MRO(F) Secrétaire Général du
Registre des Ostéopathes de France



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