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Troubles endocriniens dans la pratique ostéopathique ?

Leur hiérarchie et leur chronologie révélées...
 
Créé le : mardi 29 novembre 2022 par Agathe Arcens, Max Girardin

Dernière modificaton le : jeudi 1er décembre 2022

Photo prise en Finlande pendant le cours de physiologie Evolutionniste, et non je ne fumais pas vraiment, et c’est de l’eau dans le verre...

 Certains d’entre vous m’ont posé cette question : "Tu pourrais être "un peu" plus précis et ne pas te contenter de parler de principes tout le temps..." ?

 Et d’autres m’ont demandé : "comment un cours purement théorique peut-il être immédiatement applicable dans la pratique ostéopathique..."

 Ma réponse, et je pense que je peux inclure mon copain Jean-Paul, reste toujours la même : "si tu vois les principes en action, c’est de la pratique, ça ne se transforme pas en pratique...C’EN EST."

 Mais j’ai compris, et d’ailleurs mon pote me dit souvent : "Soit plus terre à terre Max, redescends, sors de ta bulle « Nature » s’il te plaît".

 Alors pour vous donner un petit avant-goût de ce qui vous attend lorsque vous débarquerez dans l’un de nos séminaires, la première chose à laquelle vous serez confronté c’est que nous parlons beaucoup du « comment ».

 Dans le cursus Morphologicum, au sein d’Evost ou dans le cours de Physiologie de l’Evolution et d’Embryologie, mon copain Jean-Paul et moi osons affirmer "que nos cours sont à la fois de la théorie purement pratique et de la pratique théorique".

 Ce qui semble un peu confus, pour ne pas dire incompréhensible, pour les personnes extérieures d’après les messages réclamant du concret que je reçois.

 Toute l’histoire serait impossible à raconter ici, ça prendrait trop de temps. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre quelques points spécifiques de nos cours et de les partager avec vous.

 Nous allons examiner la genèse des glandes du système endocrinien comme on les appelle communément. Un étudiant Finlandais a pris fortuitement deux photos du PowerPoint du cours de Physiologie Evolutionniste, avec chacune une image claire de tout ceci … Ça sera un très bon point de départ pour ce genre de bavardages.

 Mais d’abord je dois vous poser quelques questions. Et s’il vous plait ne m’envoyez pas vos réponses, je les entends tout le temps pendant nos cours.

Alors pourquoi les poser ?

 Parce que je veux que vous vous souveniez. Regardez en arrière. Qu’avez-vous ressenti à l’époque et que ressentez-vous maintenant ? Je veux que vous voyiez par vous-même ce qu’un rapide coup d’œil à travers les lunettes de la Hiérarchie et de la Chronologie vous fera.

  • Le système endocrinien est-il lui aussi une jungle impénétrable pour vos yeux et votre esprit ?

  •  Quand vous avez étudié les hormones et leurs effets vous êtes-vous également demandé : que puis-je faire dans mon cabinet avec cette tonne d’informations éparses ?

  •  Vous êtes-vous finalement soumis au système et appris tout ça par cœur en espérant réussir vos tests et vos examens ?

  •  Avez-vous aussi oublié la plupart de ces informations dès la fin des examens ?

 Eh bien sachez que vous n’êtes pas seul. C’est pareil pour la majorité. Même dans les autres professions médicales...

Dès que vous voyez les principes en action, vous ne pouvez plus les ignorer.

 Ils collent à la rétine et au cerveau comme un vieux chewing-gum sur la semelle de vos chaussures préférées....

Photo by Ryan McGuirec

 Mais je vous ai promis du concret...

 Je vais essayer de contrôler mon Esprit libre galopant…

Que voyez-vous sur le PowerPoint ?
Mieux encore : qu’est ce qui se cache dans ces quatre dessins si vous parvenez à les déchiffrer ?

La Hiérarchie et la Chronologie avec leurs applications pratiques.

 Oubliez le vieil idiot à la pipe qui s’amuse et concentrez-vous sur ce dessin à partir de maintenant.

 Commençons par le haut et descendons progressivement d’accord ?

Concentrez-vous d’abord sur le titre  : Il s’agit d’une diapositive du cours de Physiologie Evolutionniste.

 Dans ce cours nous avons commencé à construire la complexité de la vie à partir du monde de la biochimie pour avoir une idée des différents éléments que la nature fournit...pour les laisser interagir et évoluer vers le niveau de dimension suivant : les cellules (Cytologie).

 Au moment de la capture de cette image nous sommes au début de la dimension suivante, les tissus, classiquement désignée comme l’Histologie, et nous regardons le premier des quatre tissus traditionnellement décrit : l’Epithélium. L’arrangement des cellules et leurs produits dans le niveau de complexité suivant devient les systèmes et les organes (et non l’inverse chers Syed et Ireeny).

 En réalité il n’y a que deux tissus et non quatre, mais pour le moment ça nous éloignerait trop de l’image actuelle.

 Cette image n’est qu’une des images du chapitre sur les Epithéliums, les membranes composées de nombreuses cellules et leurs différentes jonctions entre elles formant des membranes continues. (Au niveau moléculaire, comme les "Protéines d’Adhésion Cellulaire (CAM)" jusqu’aux structures plus complexes comme les "Jonctions Serrées et les Desmosomes plus complexes" et même les "éthérique-électrique jonctions chargées" comme les "Jonctions Gap ou Nexi")

 Maintenant jetons un coup d’œil à l’ensemble.

 Nous voyons clairement quatre dessins séparés qui représentent chacun une étape différente de la formation des glandes exocrines aussi bien qu’endocrines, de haut en bas, et en bas de gauche à droite.

 En fait, la hiérarchie et la chronologie émergent déjà de cette seule diapo.
Nous commençons par le haut, le premier dessin juste sous le titre dimension-orientation. Alors...

 Si vous parvenez à surmonter la frilosité-apathie naturelle qu’on la plupart des ostéopathes envers la noble branche de l’Histologie, vous verrez peut-être apparaître les principes et en quoi ils sont de la pratique pure...

Source : inconnue

Concentrez-vous sur le dessin du haut  : on y voit un certain symbolisme. Une petite précision pourrait donc être utile.

Source : Wikipedia

Concentrez-vous sur la couche supérieure du dessin et commencez par le haut. La première chose que vous rencontrez est une membrane constituée de cellules attachées fortement les unes aux autres ; cette couche représente le tissu épithélial, ou ici, membrane. Nous l’appelons le Tissu de Frontière car comme vous pouvez le voir, cette membrane est la frontière, comme une Frontière le ferait, de deux environnements très différents.

 Au-dessus, le monde extérieur, la lumière de l’intestin ou des poumons par exemple. Et s’il s’agissait de plusieurs couches de cellules cela pourrait représenter la peau, où le sommet serait l’extérieur du corps au lieu de la lumière... C’est un principe, et où que vous regardiez, dans ou sur le corps, c’est le principe d’organisation de tout Epithélium ou Tissu de Frontière.

Concentrez-vous sur la couche inférieure du dessin supérieur : les raquettes de tennis jointes que vous voyez représentent le système circulatoire : les artères, les veines, les capillaires et même les vaisseaux lymphatiques qui les accompagnent, tout comme les nerfs avant de s’arrêter aux sphincters pré-capillaires. (Pas de contrôle du SNA ici, cette remarque est dédiée spécialement à mon ami Facebook Syed Hussain...Génération Désenchantée...Mylène Farmer)

Source : ebaumsworld.com

Concentrez-vous sur le dessin du haut, la couche intermédiaire en partant du bas, vers le haut jusqu’à la membrane : elle représente le tissu conjonctif ou le tissu d’Intérieur comme nous l’appelons. (Vous m’avez déjà probablement entendu l’appeler le machin vert)

 Vous pouvez reconnaître les longues cellules allongées qui représentent l’ensemble des cellules du tissu conjonctif ou du tissu d’Intérieur, mais ici sous la forme de fibroblastes.

 Dans ce dessin nous les avons entrelacées avec des fibres de collagène (qui représentent en réalité tous les types de fibres), intégrées dans le fluide et la matrice du tissu d’Intérieur.

Concentrez-vous sur le dessin du haut, les deux dernières couches (rayées et pointillées) entre la membrane de l’épithélium et le tissu conjonctif ou d’Intérieur  : ces deux couches n’en sont en fait qu’une seule, la "Lamina Basalis" ou membrane basale. Nous l’avons un peu différenciée afin qu’en regardant cette image, les étudiants n’oublient jamais que la Lamina Basalis est une sorte de colle à deux composants qui "colle et adhère" la membrane l’épithélium (exclusivement cellulaire) sur le tissu intérieur ou Tissu Conjonctif. La lame basale qui colle les deux ensembles est produite d’une part par les cellules de la membrane de l’épithélium et d’autre part, par les cellules du tissu conjonctif, ce qui donne une assez bonne image de la colle à deux composants.

 Tout le symbolisme présent dans le premier dessin se retrouve dans les autres.

Concentrez-vous maintenant sur les principes qui sont essentiels pour la compréhension de la pratique du COMMENT :

  1. 1erprincipe : Le tissu de Frontière ou tissu épithélial commence toujours avec ou à partir des membranes qui sont elles-mêmes des morceaux de cellules distendues par le processus de croissance de l’organisme ; soit la réplication plus rapide de certaines cellules par rapport à d’autres.

  2. 2ndprincipe : le tissu épithélial n’est jamais vascularisé mais dépend toujours de sa Lamina Basalis et du tissu conjonctif sous-jacent dans lequel se trouve son support physiologique (métabolisme) : les tuyaux d’innervation et de circulation.

  3. 3èmeprincipe : l’état de la membrane de l’épithélium se reflète presque comme un miroir ; il démontre ce qui se passe en dessous, dans le tissu conjonctif ou Tissu d’Intérieur avec tout ce qu’il contient (également l’immunologie et l’inflammation). Il sera donc souvent le principal révélateur de quelque chose qui se passe mal, ou du moins pas aussi bien que ça le devrait, dans le tissu conjonctif ou d’Intérieur. (Largement expliqué dans l’article "La peau et ses absurdités" : https://www.linkedin.com/pulse/skin-its-nonsense-max-girardin/)

  4. 4èmeprincipe : (Que j’ai longuement expliqué dans l’article sur l’ostéoporose : https://www.linkedin.com/pulse/osteoporosis-mischaracterisations-max-girardin/)
    La viscosité ou la perméabilité de la matrice peut changer rapidement lorsqu’elle est sollicitée. Lorsqu’elle se déplace vers la viscosité, donc loin de la perméabilité, la première victime sera celle qui dépend exclusivement d’elle pour sa survie : le tissu de Frontière ou Epithélium. Et éventuellement tout le système circulatoire local.

 Maintenant examinons de plus près le développement (embryologique et histologique) des glandes endocrines d’un point de vue mécanique.

 Ça englobe d’autres principes qui forment l’algorithme qui continue de faire son travail tout au long de l’histoire.

 Le philosophe qui y parvient voit soudainement apparaître une hiérarchie et une chronologie, un protocole ostéopathique dicté par la nature pour l’évaluation-test-traitement en pratique... ou comme nous le disons habituellement :

La pratique théorique ou la théorie pratique.

 Principes biologiques généraux

 Chaque forme qui développe ou complexifie sa forme par le biais de l’auto-organisation (Croissance Organique) est fonctionnelle à chacune de ses étapes durant tout le processus.

 Certaines des fonctions ou "modes de comportements" restent présents jusqu’à ce que le nouvel équilibre dynamique soit atteint et elles définissent le fonctionnement de l’ensemble. (Ce que nous appelons fonction est en fait la somme et la reproduction inversée de l’histoire du développement).

 L’histoire du pourquoi et du comment les cellules se reproduisent plus rapidement quand elles reçoivent plus de stimuli ou de triggers de la lame basale et du tissu conjonctif sous-jacent, je l’ai déjà raconté dans plusieurs articles et je ne vais donc pas la répéter ici. (Comme je l’ai souvent mentionné, tous mes bavardages sont une seule et même histoire).

 Malgré tout, pour le comment, lorsque la circulation ralentit, la quantité de stimuli augmente alors que la matrice se déplace un peu plus... avec pour résultat une augmentation locale de la réplication cellulaire. (La science le décrit comme une forte augmentation des fibronectines - des éclaireurs dans le tissu conjonctif). En d’autres termes c’est un ralentissement circulatoire local (congestion relative) qui provoque le changement massif de l’environnement et qui induit l’augmentation de la réplication des cellules épithéliales dans le sens de la polarité (la plus forte concentration de triggers).

 Ce merveilleux mécanisme, appelé rétroaction, quand l’augmentation du nombre de cellules est suffisante pour équilibrer la quantité de stimuli, et donc la polarité, ralenti la croissance par réplication cellulaire jusqu’au niveau de maintien de la forme.

 Bon, je pense que maintenant nous avons l’essentiel pour comprendre les dessins et les transformer en un processus fluide dans notre esprit. Essayons voulez-vous ?

Concentrez-vous à nouveau sur la couche supérieure du dessin : Quelque part au milieu de la schématisation de la membrane épithéliale nous voyons que les cellules commencent à se répliquer plus rapidement que le reste, ce qui signifie qu’à cet endroit ce n’est pas la lenteur de la réplication qui permet de maintenir l’intégrité de la membrane, mais plutôt un rythme de réplication plus rapide qui pousse la lame basale et le tissu conjonctif vers la source de stimuli ou de triggers. Grâce à ces principes nous connaissons maintenant le pourquoi et le comment.

Concentrez-vous sur la deuxième couche supérieure : Nous voyons que la réplication s’accélère et s’enfonce vers le tissu conjonctif, avec l’augmentation de la congestion circulatoire locale et des stimuli.... Et ainsi de suite. Ce qui est important de noter c’est que :

Le bourgeon de la cellule en croissance ne perce pas mais étire la lame basale et le tissu conjonctif sous-jacent avec son contenu (circulatoire, lymphatique et nerveux).

 De plus, il garde un lien (future pédoncule) avec son tissu d’origine, la membrane épithéliale. Toutes les glandes exocrines et futures glandes endocrines répètent ce processus. Dans une plus grande dimension c’est la même chose pour le développement des soi-disant organes. Eh oui, même les poumons. Pigé ?

Concentrez-vous sur la couche supérieure du dessin en bas à gauche : la forme de la glande émerge clairement et maintient sa connexion avec le tissu d’origine. Toutes les glandes exocrines et les organes glandulaires de taille minimale comme les glandes oxyntiques de l’estomac, les glandes sudoripares de la peau ou les grosses glandes comme par exemple le foie, le pancréas, les reins et les poumons se forment par ce même processus ; et même les glandes endocrines comme la thyroïde, les parathyroïdes, les îlots de Langerhans dans le pancréas, les surrénales etc… Les glandes endocrines subissent un processus différent, elles sont forcées par leur environnement à passer à l’étape suivante de leur transformation...

Concentrez-vous sur le dessin en bas à droite et sur le haut où se trouvait le pédoncule : Ce que nous voyons est une trace très localisée de micro-inflammation à travers le tissu conjonctif.

 Que s’est-il passé et comment ?

Source : inconnue

 Comme mentionné précédemment, les différentes parties : organes, tissus, cellules, ne croissent pas à la même vitesse ni dans la même direction, et certainement pas dans le même laps de temps, d’où la Hiérarchie et la Chronologie à nouveau...

 Les parties qui croissent le plus rapidement (celles qui se répliquent) augmentent rapidement en masse et/ou en volume et provoquent une réorganisation interne complète de l’organisme entier, d’où le fait que certaines parties sont véritablement étirées jusqu’à ce que... la résistance du tissu épithélial soit dépassée et que le pédoncule exocrine et son contact avec le tissu d’origine soit arraché. C’est pourquoi la micro-inflammation de courte durée du tissu conjonctif et du tissu cicatriciel, qui fait généralement disparaître les traces d’origine, s’efface complètement avec le temps. Lors de nos cours, l’exemple le plus spectaculaire pour la majorité des participants est la thyroïde et ses parathyroïdes : Leur zone d’origine reste anatomiquement présente en tant que foramen caecum... lors de la réorganisation interne et du repositionnement, l’étirement du cou embryonnaire élimine le pédoncule....

Source : inconnue

 Et pour les sourds et les nuls : les organes ne se déplacent pas dans un embryon. Ils se développent dans le sens de la source de stimuli et, dans une dimension plus grande, dans le sens de la facilité (moindre résistance) ; on oublie le foie qui tourne à droite... parmi d’autres absurdités populaires dans notre "monde ostéopathique"...

 La partie glandulaire, plus massive et un peu plus résistante, se réorganise : une nouvelle glande endocrine est née....

Alors, pour comprendre le COMMENT et peut-être le POURQUOI une glande endocrine a des problèmes ou devient complètement folle avant de finir misérablement en un tissu cicatriciel, il faut en vérifier la hiérarchie et la chronologie...

Max GIRARDIN

 Traduit de l’anglais par Matthieu LARIDON

Vous ne pensez pas que ces éléments sont importants dans l’histoire ?

  • L’alimentation qui influence le biofilm et donc l’état de la muqueuse et de la membrane épithéliale d’origine ?

  • L’état de santé général du biofilm et particulièrement au niveau de la zone d’origine ?

  • L’état général de la muqueuse et spécifiquement celle de la zone d’origine de la glande endocrine ?

  • L’état du tissu conjonctif de la zone d’origine ainsi que du tissu conjonctif local de l’environnement de la glande endocrine ?

  • Son état circulatoire et son drainage en particulier ?

  • L’état des glandes exocrines qui se sont développées dans le même laps de temps, et dans la même région ?

 Et ainsi de suite…. Je dépasse l’image du PowerPoint maintenant... Je dois ralentir les chevaux....

Dessin Norman Thelwell

A.T. Still " Philosophie de l’ostéopathie " 1899, page 28, titre du chapitre : L’ostéopathe doit trouver la santé

 « La recherche de la santé doit être l’objectif du médecin. Tout le monde peut trouver la maladie. Il devrait faire le grand tour des sentinelles... »

Pour faire le grand tour des sentinelles... il faut savoir qui elles sont et où elles se trouvent....

 Et maintenant, voilà...

 On se verra peut-être à l’un d’entre eux ?

www.morphologicum.org



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