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Comprendre le vertige positionnel

Julien Vigne, Ostéopathe
 
Créé le : lundi 2 décembre 2019 par Julien Vignes

Dernière modificaton le : lundi 2 décembre 2019

Quelques rappels anatomo-physiologiques

D’un point du vue fonctionnel, l’utricule et le saccule sont spécialisés pour répondre aux accélérations linéaires de la tête.
Les canaux semi circulaires eux répondent aux accélérations rotatoires.
Ce labyrinthe membraneux est amarré au labyrinthe osseux par un tissu conjonctif péri lymphatique qui est un prolongement de la dure mère.

C’est dans ce labyrinthe que se fera la transduction c’est à dire la transformation d’un signal mécanique en activité électrique dans une afférente nerveuse.

Les récepteurs du fuseau neuro-musculaire des muscles de Tillaux renseignent par leur tension sur la position de la tête dans l’espace. Ils sont directement reliés aux noyaux vestibulaires.

La vascularisation du labyrinthe membraneux se fait via l’artère labyrinthique, collatérale du système vertèbro basilaire.

Le retour veineux se fera par le sinus pétreux supérieur, inférieur et latéral.

Les noyaux vestibulaires vont recevoir à la fois des projections canalaires, otholitiques et neuro-musculaires et traiter l’ensemble pour permettre l’équilibre. Une fois ces messages intégrés, les noyaux vestibulaires élaborent des messages pré-moteurs de commande de la musculature oculaire (stabilisation du regard, réflexe oculo-céphalogyre) et somatique (régulation de la posture), cela au travers d’un immense réseau de connexions neurales et de coordination musculaire.

 Applications thérapeutiques

À la vue de ces éléments anatomo-physiologiques, on comprend bien l’intérêt que pourrait apporter un traitement ostéopathique dans les vertiges positionnels et cela à plusieurs niveaux :

- Articulaire par rapport au positionnement de la tête, particulièrement dans le plan sagittal et horizontal ( utricule, saccule, canaux semi circulaires).

On prêtera particulièrement attention au rachis cervical haut et le complexe C0 C1 C2 (OAA). La position de la tête influence le labyrinthe membraneux et la mobilité de ce système doit être parfaite que ce soit sur le plan antéro-postérieur par rapport à l’utricule et au saccule ou sur le plan horizontal par rapport aux canaux semi circulaires.
La mobilité de C2 sera très importante à contrôler car nous savons que sur le plan biomécanique, le positionnement de la dent de l’Axis influence les courbures cervicales dans le plan sagittal.

- Membraneux par rapport à la dure mère qui se prolonge jusqu’au labyrinthe membraneux.

Elle aussi sera très dépendante du rachis cervical haut vu ses attaches de l’OAA mais nous pourrons aussi agir dessus par un traitement du temporal, un traitement sous occipital et dans cette continuité la suture pétro occipitale avec le trou déchiré postérieur, issue de sortie du drainage de ce labyrinthe. Nous prêterons aussi une attention particulière à l’ethmoïde, partie très mobile et sur laquelle il y a un ancrage très fort de la dure mère par l’intermédiaire de l’apophyse cristagali sans oublier le sacrum, lieu d’attache duremèrien important.

- Musculaire avec les muscles de Tillaux.

On veillera à ce qu’il y ait un bon équilibre de tension au sein de ce groupe musculaire qui envoie des informations directes aux noyaux vestibulaires. On comprend qu’une asymétrie de tension liée à une perte de mobilité cervicale haute créera un message vers les noyaux vestibulaires qui pourrait être interprété comme un mouvement de la tête qui n’a pas lieu et donc créer le vertige.
On pourra donc traiter ce déséquilibre de tension par des techniques myotensives spécifiques ou trigger point...

- Échanges fluidiques.

La circulation des liquides par rapport d’une part à la pression de la perilymphe et d’autre part à la concentration de l’endolymphe devra être facilitée par un rythme MRP physiologique. Le drainage devra être aussi favorisé avec des sutures libres notamment la suture pétro occipitale. En effet ce drainage se fera via le sinus pétreux supérieur et inférieur puis transverse pour sortir au travers du trou déchiré postérieur à sa partie latérale.

Sur le plan artériel, là encore les rapports sont nombreux, puisque le labyrinthe membraneux est vascularisé par l’artère labyrinthique ou auditive interne qui provient du système vertébro-basilaire qui vascularisera d’ailleurs également la partie postérieure du tronc cérébral où se situe le noyau auditif.

Une perte de mobilité cervicale peut donc avoir des conséquences sur ce système artériel qui au départ passé au travers des trous transversaires avant de pratiquer un chemin sinueux entre C0 et C1 pour enfin traverser la dure-mère.

Autre point important est la présence d’un système orthosympathique qui transite avec cette artère vertébrale et dont le point de départ est le ganglion stellaire qui est très proche et dépendant de la charnière cervico-dorsale.

 Conclusion

Le vertige positionnel est un vertige bien connu et assez facilement identifiable, il n’en est pas pour le moins facile à traiter tant les interactions avec différents systèmes sont nombreuses comme nous avons pu le voir.

Si l’on veut tenir compte de l’ensemble de ces interactions et traiter au mieux le vertige positionnel on devra traiter une unité fonctionnelle et ne surtout pas se contenter d’une technique locale ou d’une simple manœuvre qui risquerait d’avoir un effet positif seulement transitoirement.

Julien Vigne, Ostéopathe

Le Site de l’Ostéopathie remercie notre confrère, Julien Vigne, de l’avoir autorisé à publier cet article.
1re publication sur le SDO le 4 juillet 2017



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