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Le questionnement de santé publique du Dr Garcia

Créé le : jeudi 7 novembre 2019 par Jean Louis Boutin

Dernière modificaton le : jeudi 7 novembre 2019

Interview du Dr GARCIA paru dans le Quotidien du Médecin du 14/04/2004

(Cet article était libre d’accès sur le site du Quotidien du Médecin lors de la création du dossier)

Le Dr GARCIA est rhumatologue et Président du Syndicat de médecine manuelle-ostéopathie de France (SMMOF www.medecins-osteo.org ). Il est responsable du Diplôme interuniversitaire (DIU) de la faculté de médecine de Reims

Dans son interview, le Dr GARCIA pose un certain nombre de questions sur l’ostéopathie. Les voici :

" Pourquoi créer une profession parallèle d’ostéopathe alors que des médecins revendiquent et pratiquent déjà l’ostéopathie. Selon le Dr Garcia, ils seraient 4 500 à avoir appris l’ostéopathie et 2 500 à pratiquer."

Il est évident, aux yeux des ostéopathes et également des patients qui ont pratiqué les deux formes d’ostéopathie, que l’ostéopathie médicale prônée par le Dr Garcia n’a rien à voir avec l’ostéopathie pratiquée par les ostéopathes (non médecins).

La preuve ? Une seule :

Les médecins revendiquent pour eux les manipulations vertébrales et veulent en interdire l’usage aux ostéopathes. Mais les manipulations pratiquées par les médecins ne sont pas des traitements d’ostéopathie. C’est de la vertébrothérapie, c’est-à-dire des manipulations qui répondent à un symptôme du patient.

L’ostéopathe n’agit pas de cette manière. Il examine le patient dans sa totalité, cherche les zones de moindre mouvement, là où la mobilité n’est pas libre à travers différents tests ; vérifie l’ensemble du corps et décide alors, en fonction de son analyse, des diverses techniques qu’il va employer. Ce sera un travail tissulaire, un travail sur un organe, sur un muscle, un ligament, une articulation, un étirement, un pompage et bien d’autres choses encore. La manipulation vertébrale sera peut-être nécessaire mais JAMAIS ce sera une manœuvre de force.

Nous ne pratiquons pas le même métier que le Dr GARCIA, c’est une évidence !

" Seul un médecin peut établir un diagnostic, prescrire des examens et des médicaments. Pas les ostéopathes."

Seuls les médecins peuvent établir un diagnostic médical, prescrire les examens nécessaires à l’établissement de ce diagnostic médical et prescrire des médicaments. Jamais les ostéopathes n’ont eu cette revendication, et pour cause, ils ne sont pas (à de rares exceptions près) des médecins.

Ce que les ostéopathes revendiquent, c’est la possibilité d’établir un diagnostic d’exclusion. C’est quoi ? C’est simplement la capacité de l’ostéopathe à reconnaître que ce patient ne peut pas bénéficier des soins ostéopathiques parce que l’ostéopathe n’est pas compétent pour traiter cette pathologie.

Pour en savoir plus : Lire l’article de M. JAVERLIAT Pascal, Ostéopathe DO MROF, Réflexions sur le diagnostic, Apostill n°14, Hiver 2004.

" L’ostéopathie est basée sur des philosophies du XIXe siècle qui sont étrangères à la médecine."

C’est ce qu’on appelle l’argument d’autorité. Parce que l’ostéopathie est née aux USA au 19e siècle dans un contexte où la médecine de l’époque tuait plus de malades qu’elle n’en guérissait, ses bases conceptuelles sont fausses et erronées.

Cet argument de base, que l’on retrouve très souvent (voir la réponse du Pr. Hamonet, par exemple) chez les opposants à l’ostéopathie, manifeste surtout de la part des détracteurs une pensée unique et réductionniste.

La philosophie ostéopathique est différente de celle de la médecine actuelle parce qu’elle s’appuie, non sur des concepts erronés, mais sur des principes différents de la médecine scientifique actuelle qui ne regarde qu’une chose : peut être reconnue que ce qui est démontrée scientifiquement ! Tout le reste doit être abandonné, considéré comme faux. La polémique sur les remèdes homéopathiques est un très bon exemple de cette pensée. Parce que l’on ne sait pas pourquoi ça marche et qu’on ne peut le démontrer, alors exit l’homéopathie, et qu’importe que 45 % des français se soignent peu ou prou par cette médecine.

Si l’on y prend garde, il en sera de même de l’ostéopathie. Déjà et depuis plusieurs années, l’ostéopathie dans le champ crânien subit des attaques parce que les 5 composantes de l’ostéo crânienne n’ont aucune réalité scientifique selon les normes actuelles. Oui, mais les détracteurs ont complètement oublié que cette explication de l’ostéopathie crânienne donnée par Sutherland est plus un modèle de travail. Ce sont souvent ses disciples qui en ont fait un absolu : hors de l’ostéo crânienne pas de salut !

Car à travers ces attaques sur les conceptions philosophiques du 19e siècle pointe le crânien et ses théories jugées absurdes, non scientifiques, etc.

" Il ne s’agit pas de concurrence entre ostéopathe et médecin."

Dont acte.

"Mais il s’agit d’un « problème de santé public », défini comme la pratique de manipulations inutiles et de retard de diagnostic (« Des gens traînent pendant des mois chez un ostéopathe avant de consulter un médecin alors qu’ils ont plus qu’un simple mal de dos »)."

Qui pratique les manipulations inutiles ? Qui s’autorise à des retards de diagnostic ? C’est le Dr Wogue, dans QDM qui a répondu à cette affirmation : « Mais [le Dr GARCIA] semble oublier que beaucoup de nos patients ont traîné chez leur médecin pendant des mois ou des années, sans résultats, voire avec aggravation de certains de leurs symptômes par des thérapeutiques agressives comme la chirurgie, avec toute la panoplie de moyens d’investigation et de thérapeutique souvent iatrogène, alors que quelques séances d’ostéopathie, souvent une seule, ont suffi pour sortir le patient d’un « bourbier » médical dans lequel il se sentait enlisé ».

La formation des ostéopathes non médecins : la formation des kinésithérapeutes peut être sérieuse, pour d’autres non (« d’autres suivent un séminaire de temps en temps »). Plus grave et le seul véritable problème est la formation des jeunes après le baccalauréat : « six ans d’apprentissage, un mémoire de fin d’études et quelque fois des stages hospitaliers ». Le comble, c’est que « des professeurs de faculté de médecine n’hésitent pas à leur donner des cours ».

La formation des ostéopathes est tout à fait sérieuse. Non seulement ils apprennent l’anatomie et la pathologie, la sémiologie, la physiologie articulaire, la radiologie (nombre d’ostéopathes passent actuellement leur Diplôme Universitaire (DU) d’anatomie appliquée à l’imagerie médicale !), etc. Il faut se rappeler ce qu’a écrit le Dr Jean-Pierre BAECHLE, anesthésiste-réanimateur, Réflexions sur le étudiants pleins temps en ostéo :

< « En tant que médecin ne connaissant que peu de choses en ostéopathie, je veux témoigner que les élèves de ces écoles font preuve d’un enthousiasme et d’une joie dans l’apprentissage de l’ostéopathie (et des connaissances médicales qui vont de pair, dans l’approche du diagnostic positif et du diagnostic différentiel) qui forcent l’admiration, et qui leur donne une force de conviction inébranlable. Ils n’ont rien d’autre d’ailleurs à opposer aux donneurs de leçon de tout bord, qui n’ont souvent pas eu le courage de faire apparaître le simple mot "ostéopathie" sur leurs plaques rutilantes, et qui sortent de l’ombre maintenant que le danger semble s’éloigner !... ».

© Jean-Louis Boutin et le Site de l’Ostéopathie

Article publié sur le Site de l’Ostéopathie le 01-02-2005



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