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44C - Quel est mon rôle dans ma pratique quotidienne de l’ostéopathie ?

Créé le : vendredi 9 juin 2017 par Barbara Grozdanov

Dernière modificaton le : vendredi 9 juin 2017

Depuis quelque temps, je me questionne sur ma pratique de l’ostéopathie sur les chevaux et les vaches.

Au vu des conditions de détention des chevaux et des vaches de manière générale, j’ai commencé à penser que j’étais en train d’essayer d’aider des animaux malades à retrouver leur capacité d’auto-guérison mais dans des conditions qui ne le leur permettent pas et qui assurent surtout une rechute après une certaine période.

Clandestino photography

Je m’explique par quelques exemples, de loin pas exhaustifs :

Lorsque je fais une consultation sur un chat ou un chien, je n’ai pas le même problème. Je sais que le chat de manière générale est suffisamment opportuniste pour vivre sa vie et venir vers l’humain que lorsqu’il en a envie.

Le chien est un peu plus « attaché » à son maître et prend souvent sur lui les émotions de son propriétaire, il n’a pas tant le choix de sa couche mais par contre il a souvent le droit d’évoluer librement dans la nature et avec plaisir.

Le cheval quand à lui, est confiné dans une réelle petite prison avec une sortie dans un parc minuscule, souvent gérée par le bon vouloir d’un propriétaire ou d’un gérant d’écurie, pendant une heure ou un peu plus, mais surtout pas lorsqu’il pleut car ça pourrait endommager le parc. Ceci me laisse bien songeuse.

Dernièrement j’ai aussi vécu des ricanements de la part d’une propriétaire assez jeune qui m’a vu me mettre sur la tête la bride de son cheval car je n’arrivais pas à comprendre quelle sorte de torture pouvait vivre ce cheval ainsi harnaché.

Effectivement ça peut être rigolo de voir quelqu’un avec une bride de cheval sur la tête... Mais pourquoi ça ne nous fait pas rire lorsque c’est le cheval qui en a une sur sa tête ?

Est-il né avec la bride et un mors dans sa bouche ? Est-il né avec des fers aux pieds ? Avec une selle sur le dos ?

Combien de fois ai-je été appelée pour des vaches qui ne pouvaient plus se relever suite à un vêlage trop difficile car le veau était trop grand.

Merci à l’insémination artificielle et merci pour le choix de la semence d’un taureau bien fort, pas adapté à la taille de la vache mais : " Du moment que « ça » puisse donner un beau « produit » " !!! Et lorsque je suis présente en train d’essayer d’aider cette dernière, voici qu’un bras expert mais sans aucun tact s’enfonce dans la vache, qui est à côté de moi, et dont l’œil humide me regarde… La vache pleure…

Mais qu’est-ce que l’être humain a bien pu faire ? Le cheval qui de part sa nature est si magnifique…il s’est bien fait avoir !!!

La vache avec toute sa sensibilité est traitée à coups de pieds pour la faire se relever ou à coups de bâtons pour la faire avancer…

Et moi dans tout ça, qu’est-ce que je cautionne en allant pratiquer dans ce milieu ?

Finalement, je me trouve un alibi : il y a une demande de soin. L’animal a besoin d’aide parce qu’il souffre et mon rôle est de l’aider à aller mieux.

Le propriétaire a aussi besoin d’aide afin qu’il sente « son » animal de compagnie ou de rente (et oui, « son » animal car finalement, il n’y a que l’être humain qui s’autorise à devenir propriétaire d’un autre être vivant) aller mieux.

Et c’est peut-être par le biais de cette demande que je peux commencer à semer des graines et faire grandir l’idée chez certains ou certaines que ces animaux ne sont pas juste une monture ou une producteur de viande ou de lait mais qu’il y a une autre relation qui peut être développée pour autant que l’on essaye d’écouter et ensuite que l’on soit d’accord pour entendre les vrais besoins de ces animaux.



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