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Goyenvalle, 2012 (2) Source : Rapport CORTECS...

Créé le : mardi 31 janvier 2017 par Ostéo4pattes-Site de l’Ostéopathie

Dernière modificaton le : dimanche 27 août 2023

Notre Ami Eric pour son étude sur la pulsatilité cérébrale est cité dans le rapport du Cortecs, il reprend pour nous ce qui est dit dans le rapport et le commente. En gras les écrits du cortecs en Italique la réponse d’Eric.

 Goyenvalle, 2012 (2)
 Source : Rapport CORTECS
 Rapport sur l’ostéopathie crânienne établi par le Collectif d’enseignement et de recherche en esprit critique et sciences (CORTECS), p.76-77

 Il s’agit d’un mémoire d’un étudiant en école vétérinaire
 Si je me présente page 6 comme - un « jeune » étudiant en ostéopathie – trois paragraphes plus tard je précise que je suis Enseignant Chercheur en Chirurgie à ONIRIS, membre d’une équipe INSERM.

 Il n’y a pas mention d’objectifs de recherche clairement défini ni de formulation d’hypothèses de recherche a priori. Ce qui s’apparente le plus à une présentation d’objectifs de recherche dans ce mémoire est ce passage, page 6 :
« Me voilà en tout cas, à cette date du 7 Mai 2009, avec une certitude : il existe bien un mouvement rythmique du cerveau ; mais aussi beaucoup de questions qui persistent :
 pourquoi autant d’aléa dans le délai d’apparition de ce mouvement après ouverture de la boite crânienne ?
 pourquoi une telle impression de variabilité de ce mouvement entre différents animaux, tant sur le plan de la fréquence que de l’amplitude ?
 Cette motilité cérébrale, est-elle synchrone d’autres mouvements physiologiques comme la respiration ou la fonction cardiaque ?
 existe-t-il une relation entre la contraction/expansion cérébrale et les mouvements de flexion/extension du sacrum, comme le laisse penser le concept cranio-sacré de Sutherland ? »

 En quoi cela ne correspond pas à des objectifs de recherche ? Je pose 4 questions auxquelles je vais essayer de répondre

- Ce travail part donc du présupposé qu’il existe bel et bien un « mouvement rythmique du cerveau », sans pour autant renvoyer à une littérature spécifique
 C’est une observation que j’ai faite de mes yeux et filmée avec un caméscope de marque SONY etc…, à l’occasion d’une intervention chirurgicale pratiquée le 7 Mai 2009, comme je le rapporte au 3e paragraphe de la page 6, en donnant la référence internet montrant la vidéo : http://www.osteo4pattes.fr/films/vetosteo2wmv.mpg). Une méthodologie détaillée est ensuite présentée. Nous allons la présenter puis voir si elle permet de répondre aux potentiels objectifs de recherche formulés.

 Sept lapines de race New Zealand, provenant d’un élevage, ont été anesthésiées, puis craniotomisées. Avant et après craniotomie, certains paramètres ont été mesurés durant 45 minutes sur chacune des lapines. Le protocole de relevé des mesures n’a pas été défini a priori ni standardisé.
- Sur quelle base les auteurs peuvent dire que les paramètres de mesures n’ont pas été définis à priori, bien au contraire. Je précise p.7 « En tant qu’enseignant – chercheur en Chirurgie, j’ai la chance d’avoir accès à des infrastructures et moyens qui me permettent de réitérer les observations faites précédemment, et donc d’élaborer un protocole d’étude pour apporter des réponses à mes différentes interrogations concernant la pulsatilité cérébrale.... » J’ai donc rédigé mon protocole et ensuite réalisé l’étude, comme cela doit se faire pour toute étude.
 Les paramètres mesurés ont été : la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la fréquence thoracique, la pulsatilité cérébrale (à travers sa fréquence (3) et son amplitude(4), la fréquence du cycle Inspir/Expir du sacrum (5), les restrictions de mobilité du sacrum(6). Nous avons ajouté une description de ces derniers paramètres en note de bas de page car ils sont spécifiques aux ostéopathes.
Deux nouveaux éléments posent problème à ce stade : l’existence physique des paramètres étudiés ; la validité et la fiabilité des techniques utilisées pour les mesurer
(Notre partie XXX porte d’ailleurs sur l’étude de la fiabilité des outils et techniques diagnostics ostéopathiques).
Il n’est à a aucun moment mention de la façon dont la mesure de ces paramètres va permettre de répondre aux nombreuses questions de recherches soulevées initialement.

 A noter que les deux paramètres qui posent problème de validité aux auteurs ne sont utiles que pour répondre à la 4e et dernière question de la liste des objectifs rapportés précédemment. Pour les trois premières questions, les méthodes d’évaluation des paramètres mesurés ne peuvent pas être remises en question… Elles font d’ailleurs l’objet d’une analyse critique de la méthodologie dans la première partie de la discussion.
Je rappelle juste à ce stade, que la partie Matériel et Méthodes est là pour décrire précisément la méthodologie utilisée. A l’exception des paramètres (5) et (6) uniquement accessibles aux ostéopathes, tout à chacun peut, sur la base du Matériel et Méthodes rapporté, reproduire l’étude à l’identique et ainsi faire ses propres observations.

- La partie résultats du mémoire s’articule en deux temps :
une synthèse par individu des paramètres observés ;
une synthèse par paramètre.
Cette partie ne permet en rien de répondre aux questions de recherches précédemment formulées.

- Comme dans toute étude scientifique, la partie Résultat expose les résultats bruts sans aucune analyse. Cela rend la lecture de la partie Résultats fastidieuse, mais c’est ainsi selon les bonnes pratiques de rédaction scientifique. L’analyse des résultats est faite dans la partie Discussion.

La partie discussion est constituée principalement (pp.37 à 49) de sous-parties intitulées respectivement.
En toute objectivité, il conviendrait de préciser que le Matériel et Méthode fait l’objet d’une analyse critique (page32 à 35) :
- la dure-mère : élément de tenségrité de l’axe cranio-sacré ;
 la pulsatilité cérébrale existe ;
 la pulsatilité cérébrale : un rythme propre ?
 la pulsatilité cérébrale : moteur du MRP ?
Dans ces sous-parties, il n’est à aucun moment fait mention des expériences menées précédemment.

- Le terme « à aucun moment » révèle une lecture très incomplète du document. Pour exemple :
* dans le paragraphe « Dure-mère : élément de tenségrité de l’axe cranio-sacré » , est écrit dans le 3e paragraphe de la page 38 « Dans notre étude, à la suite de la craniotomie, le système de tenségrité de l’axe cranio-sacré s’est retrouvé modifié, en particulier la dure-mère (par son effraction), et par voie de conséquence le LCR (fuite de LCR à l’origine d’une baisse de volume et de pression) ….Lors d’effraction latéralisée, nous avons ressenti, en plus de la flexion, l’apparition d’une rotation du sacrum, avec une rotation toujours dans le même sens par rapport au côté de l’effraction. Ce qui fait que la main sur le sacrum, je pouvais annoncer au chirurgien de quel côté se produit l’effraction dure-mérienne. »
  dans le paragraphe « la pulsatilité cérébrale existe », est écrit dans le 3e paragraphe de la page 41 « Ces différentes observations rapportées dans l’ouvrage de Swedenborg concordent parfaitement avec les nôtres. A deux différences près : (1) - qu’il n’est jamais rapporté l’existence d’un délai dans l’apparition de la pulsatilité cérébrale par rapport au moment de la craniotomie. Il faut noter que toutes les observations rapportées à l’époque proviennent de patients (humains ou animaux) parfaitement vigiles – avec toute l’horreur que cela représente. Cela ne fait que renforcer notre conviction (émise précédemment) que l’anesthésique utilisé dans notre étude est à l’origine de l’apparition retardée de la pulsatilité cérébrale par rapport au moment de la craniotomie. 
(2)- Nos observations montrent que l’effraction dure-mérienne large est une condition nécessaire à l’observation visuelle d’un mouvement d’expansion / rétraction du tissu cérébral. Aucune pulsatilité cérébrale n’a été observé pour les lapins n°2 et 3, animaux pour lesquels l’intégrité de la dure-mère a été largement préservée. Pour tous les autres 
lapins (n°1, n°4, n°5, n°6 et n°7), dès lors que la brèche dure-mérienne est large, un mouvement d’expansion / rétraction du tissu cérébral apparaît après un certain laps de temps (en moyenne 45-50 minutes postinduction anesthésique). Seul Ridley précise dans son observation que la dure-mère a été ouverte. Pour les autres, rien n’est précisé..... Et ainsi de suite dans les différents paragraphes de la discussion des résultats. Je laisse le soin aux lecteurs de se faire sa propre opinion.

- L’auteur cite des travaux ou hypothèses d’autres auteurs. Un tableau présenté dans son étude résume les résultats des expériences menées sur les lapines sans faire mention du MRP.
- Cela montre que les membres du groupe CORTECS n’ont pas bien lu les objectifs de mon étude, qui n’ont rien à voir avec le MRP.

 Cette étude ne nous apporte aucune preuve d’existence du MRP
 Contrairement à ce que sous-entendent les rapporteurs du CORTECS, l’objectif de cette étude, comme le titre l’indique, n’est pas de prouver l’existence du MRP, mais d’en savoir un peu plus sur le rôle de la pulsatilité cérébrale dans le concept cranio-sacré tel que décrit par Sutherland.

 elle pose au départ que ce phénomène existe
 Il y a là de la part des auteurs du groupe CORTECS clairement confusion entre le MRP et pulsatilité cérébrale. Je pose au départ que la pulsatilité cérébrale existe, car j’ai personnellement observé ce phénomène, je l’ai d’ailleurs filmé. D’ailleurs tous les neurochirurgiens l’observent au quotidien, et qu’elle se contentera d’étudier certaines de ses caractéristiques.

 La méthodologie déployée ne permet pas de répondre clairement aux questions de recherche formulées
 Comment peut on oser dire que le comptage visuel des mouvements cérébraux n’est pas fiable ? Comment oser dire que le comptage visuel des mouvements thoraciques couplé à un comptage par un capnomètre n’est pas fiable pour mesurer la fréquence des mouvements respiratoires ? Comment peut-on oser dire que l’utilisation d’un ECG n’est pas fiable pour mesurer la fréquence cardiaque ?

 Qui ne sont pas reprises dans la partie résultat ou discussion
 Comment peut-on oser dire que les questions ne sont pas reprises dans la discussion, eu égard à mes remarques précédentes ?

- Les principales limites de cette étude sont :
 l’absence de présentation claire des objectifs visés par l’étude, et l’absence d’identification des critères de jugements permettant de répondre aux questions de recherche imprécises ;
 la validité et la fiabilité des outils utilisés pour mesurer les paramètres ;
 l’existence physique de certains des paramètres étudiée : existent-ils réellement ?

- Dans son concept cranio-sacré, Sutherland considérait la mobilité inhérente du cerveau (que j’ai appelé la pulsatilité cérébrale) comme le moteur du MRP. L’une des conclusions de mon étude (dernier paragraphe p.48) est que « … à la question posée « Pulsatilité cérébrale : moteur du MRP ? », ma réponse actuelle serait non... ». Ma conclusion remet donc en question le concept cranio-sacré, telle que décrit par Sutherland. Cela peut paraître surprenant de la part d’un vétérinaire ostéopathe, mais l’honnêteté scientifique conduit parfois à remettre en cause certaines idées. Loin de moi l’idée de vouloir prouver que le MRP existe sur la base de résultats sans valeurs scientifiques, comme le laisse sous-entendre les auteurs du Cortecs. Mais peut-être que les auteurs du CORTECS font une allergie systématique à tout document parlant du MRP…..
Je laisse maintenant le soin aux lecteurs de se faire sa propre opinion sur mon étude et sur l’analyse qui en a été faite par le Cortecs.

Notes

2 Goyenvalle E., La pulsatilité cérébrale dans le concept cranio-sacré - Étude chez le Lapin, Mémoire en vue de l’obtention du diplôme d’ostéopathie vétérinaire d’ON×Î×S - École Nationale Vétérinaire de Nantes 2012, revue ostéo4pattes. https://revue.osteo4pattes.fr/IMG/pdf/Memoire_Osteopathie_26-06-12_goyenvalle.pdf
3 « À travers l’ouverture de la boite crânienne, le cerveau a montré des mouvements rythmiques d’expansion/contraction, se traduisant par une montée / descente de la surface cérébrale par rapport à la marge osseuse du défaut osseux de craniotomie. La fréquence de ces cycles montée/descente a été comptabilisée par minute. ». Ibid.
4 « Elle a été classée en trois groupes : faible (mouvement limite perceptible), moyenne (mouvement perceptible sans dépasser les limites des marges de craniotomie), élevée (mouvement perceptible qui dépasse les marges de la craniotomie) ». Ibid.
5 « La main gauche est posée sur le sacrum à l’écoute du mouvement d’inspir/expir (Extension/Flexion) de ce dernier. La fréquence des cycles Inspir / Expir a été comptabilisée par minute ». Ibid.
6 « La main posée sur le sacrum évalue les restrictions de mobilité pouvant être observée (flexion, extension, rotation, side-bending) ». Ibid.

NDLR : Ces quelques lignes montrent que quelles que soient la motivation et la bonne volonté des auteurs de ce rapport, de nombreuses imprécisions ou incompréhensions ou élusions ont été commises. Quoi de plus normal quand on passe en revue des dizaines d’études et c’est bien là la limite de l’exercice qu’ils ont accompli, et qui montrent que d’études en études le petit parti pris plus ou moins conscient du départ s’installe et donne une conclusion sinon partiale en tous cas qui ne trie pas correctement le bon grain de l’ivraie ... Effectivement Eric nous a très bien parlé de pulsatilité cérébrale observée sous plusieurs angles ... ce n’est pas un présupposé de sa part, comme affirmé par les auteurs du Cortecs, c’est une observation ... qualificatif assez péjoratif quand infondé quand on commence l’étude d’une étude et qui laisse penser que sa propre étude est entachée de présupposés. L’arroseur arrosé !

Autre malentendu rapporté ces lapins n’ont pas été sacrifiés sur l’autel de la probation le la pulsatilité cérébrale mais cette expérimentation s’appuyait sur la première expérience pour laquelle ces lapins étaient opérés : la biocompatibilité de matériaux pour restaurer une boite crânienne abimée (par un accident de la route ou un éclat d’obus ...). Aucune souffrance supplémentaire n’a été infligée pour les besoins de cette deuxième expérience pendant l’expérience.

J’aimerais actualiser ma petite touche personnelle car ce sujet, bien que datant maintenant d’une dizaine d’année est brûlant d’actualités. Des experts (autoproclamés il faut le dire) prennent un sujet, regarde les études réalisées sur le sujet et concluent sur la validité scientifique de ce qui a été produit. Cela s’appelle une méta étude et c’est en ce moment le nec plus ultra de la science. Mais comme pour tout, le diable se niche dans les détails. Et sur cette étude particulière, ils sont pris en flagrant délit de lecture en diagonale et de parti pris. Qu’en est ‘il alors pour les autres études du rapport ? Et l’on voudrait que ces gens-là nous expliquent « ce qui est » et doit être à l’exclusion de tout autre ? Vous trouverez dans ces articles sur les cadres de pensée entre autres comment une telle méta étude a « démontré » avec gracieuse mauvaise foi que l’homéopathie ne valait rien : https://www.revue.sdo.osteo4pattes.eu/spip.php?article2959.
Or, ici, Eric nous montre (pour nos yeux) que la pulsatilité du cerveau existe et est quelque chose d’incontournable. De plus, Eric nous dit aussi qu’il ne sait pas après son étude si le MRP et la pulsatilité observées sont liés. Vous savez sans doute que je pense que pour expliquer ce que nous sentons dans nos mains il faut passer par la résonance d’un système de tenségrité. Ai-je tort ou raison scientifiquement ? Je n’en sais rien. Mais je sais deux choses : 1) C’est que l’explication de Sutherland n’est peut-être pas la bonne, tant elle piétine à fournir des preuves de son existence. 2) Je sais aussi que nous sentons vraiment quelque chose dans nos mains que nous nommons MRP et que ce concept produit des effets.
Alors, Il faudra bien effectivement un jour que science et expérience se rejoignent. Mais je suis aussi persuadé que pour cela il faudra que la science médicale élargisse sa conception de la vie …



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