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K109 - Chir or not Chir ? *

Is That the Real Question ?
 
Créé le : mercredi 9 décembre 2015 par Patrick Chêne

Dernière modificaton le : mercredi 28 décembre 2022

Quand le fondateur de vetofocus m’a proposé de mettre des articles d’ostéopathie sur le site, j’ai été heureux de pouvoir trouver un espace d’échanges entre deux façons parfois apparemment contradictoires d’aborder la médecine. Toutefois l’exercice butte toujours sur le fait que la nosologie des deux médecines ne se recoupe pas toujours et qu’il est bien difficile pour un vétérinaire n’ayant pas le retour d’expérience d’une pratique manuelle d’imaginer ce que peut faire une main éduquée à pister des tensions corporelles, à les résoudre et d’imaginer que la réaction corporelle qui s’en suit puisse aller jusqu’à stimuler une cicatrisation des tissus défaillants.

 Incompréhension

Mais hélas, il arrive encore trop souvent qu’une incompréhension fort justifiable par ce manque d’expérience et de connaissance se transforme en un combat inutile où chacun peut rester campé sur ces certitudes...

Alors à quand un ostéopathe intégré dans toutes les équipes chirurgicales de choc ? ... D’accord c’est pas demain, mais on y croit.

Aussi, à travers ces deux cas cliniques, cet article est une invitation à plus de discussion entre les différentes médecines, une invitation à réfléchir pour celui qui penserait que le chemin pour arriver à une guérison est unique et donc que pour chaque pathologie on puisse arriver à un "consensus" qui soit l’alpha et l’oméga du traitement de ce symptôme. L’humilité est de mise, notre médecine académique a des côtés extraordinaires, mais aussi des limites que personnellement, je finis par penser intrinsèques. Et comme nous ne savons toujours pas ce qu’est la vie, les médecines complémentaires offrent une alternative avec une vision difficile parfois à expliquer dans une conception matérialiste des corps mais dont la pertinence est parfois bienvenue.

La hernie discale est le sujet type d’une confrontation possible.

Le consensus adopté par notre médecine semble être :
 Le problème est le tissu hernié qui irrite les racines nerveuses à leur sortie vers le trou de conjugaison et vont jusqu’à comprimer la moelle, d’où douleur, amyotrophie, parésie puis enfin paralysie.
 Tant qu’on est dans la phase douleur et tout début de parésie, un traitement médical anti-inflammatoire et anti œdémateux ainsi que du repos peuvent être suffisants.
 Si on passe à la chronicité, si la parésie s’accentue jusqu’à la paralysie, on entre dans le domaine de l’imagerie médicale et de la chirurgie et ceci de manière souvent urgente pour espérer limiter les dégâts nerveux.

Alors que l’ostéopathie nous dit :
 Dans un corps dont on pense que les fascias sont les tissus les plus importants et soumis à ce qu’on appelle la "tenségrité" le tissu hernié est la résultante d’un processus qui a mis des mois à s’installer où la résultante des forces du corps aboutissent de manière exacerbée vers un disque vertébral le contraignant à sortir à moment donné. La hernie n’est plus la cause mais le résultat et donc l’étiologie remonte d’un cran. Ainsi, si l’on sait modifier la répartition des forces pour la rendre plus uniforme, ce que sait faire l’ostéopathie, on voit qu’au lieu d’un point de compression qui entretient la hernie, se fait un vide qui incite la hernie à rentrer en partie et à cicatriser. Une simple affaire de pression positive ou négative.
 Dans ces conditions, la conduite à tenir est la suivante en cas de simple douleur et faible parésie : la manipulation des points de tension à distance s’impose, la manipulation de la zone herniée est inutile en général en tous les cas surtout pas avec des techniques structurelles. Les Anti-inflammatoires sont donnés à la demande et souvent ils seront inutiles ou un jour ou deux suffiront.
 En cas de paralysie, la chirurgie est conseillée mais souvent rebute les propriétaires (ceux que je vois en tous cas) pour ses conséquences possibles et pour son prix. Aussi régulièrement avec le consentement éclairé du propriétaire on décide quand même d’un traitement ostéopathique suivi sur le long terme.

Osé ? Non et ce de manière très affirmative. Avec le recul de plus de 20 ans d’ostéopathie, il me semble que les échecs sont les mêmes que ceux de la chirurgie : les tissus nerveux trop lésés par la compression avant l’intervention. Et cela sans doute la prochaine greffe de tissu nerveux saura le résoudre.

Mais s’il s’agit d’enlever la compression :
 par chirurgie en ôtant le matériel hernié,
 par ostéopathie en lui demandant de rentrer au panier (LOL)

Je suis maintenant convaincu que l’efficacité est la même par les deux méthodes bien conduites et je donnerai même une prime à l’ostéopathie en ce qui concerne les récidives. En effet à la lecture de ce qui est ci-dessus, il est bien facile de comprendre que si on enlève pas la cause de la compression de la zone, le disque voisin s’extrudera quelques mois plus tard ! Et c’est un fait observé très régulièrement, surtout en médecine humaine.

Maintenant vous me direz que même si on me bombardait expert, cela ne vaut pas tripette en EBM !! Mais j’en reviens régulièrement à la question de fond, comme ce n’est pas monsieur "Anti-inflammatoire (ND)" qui va payer une étude comparative chirurgie/ostéopathie dans ce syndrome, qui va le faire ? Les ENV ? Avec quel argent diront-elles ?

Mais il y a un fossé entre un point de vue raisonné où l’on pense qu’il y a encore des études à faire et un vétérinaire comme je l’ai vu récemment qui fait signer après une discussion houleuse et culpabilisante, une décharge à un propriétaire qui ne veut pas faire opérer son chien et préfère le porter à un ostéopathe. Décharge dans laquelle il lui fait écrire qu’il est bien conscient que pour son chien paralysé il faut scanner et chirurgie et non pas de l’ostéopathie.

Pour mémoire ce chien là a été consulté par moi même 2 jours après le début de la paralysie et après un traitement médical en hospitalisation avant opération, il a ensuite été suivi par un confrère plus près du domicile des propriétaires et aux dernières nouvelles, il remarche.

Mais c’est de Fantomas que j’aimerais vous parler, parce que je l’ai suivi de bout en bout et parce que son cas témoigne d’une possibilité d’entente avec le vétérinaire traitant.

 Fantomas

Fantomas est un basset Hound de 5 ans qui s’est brutalement paralysé sans signe précurseur observé. Il est reçu par son vétérinaire, qui constate une paralysie profonde des deux postérieurs, instaure un traitement médical et propose le référé en chirurgie, vite décliné malgré l’attachement énorme des propriétaires à leur chien, parce que deux mois de salaire restent deux mois de salaire en ces temps difficiles...

La vétérinaire propose alors l’ostéopathie en complément du traitement médical (Corticoïdes, Oxygénateur Cérébral). Les clients viennent et jouent le jeu. Le chien sera vu une quinzaine de fois en tout sur quatre mois.

La première consultation met en évidence les zones primaires de tension/blocage en particulier dans le bassin (en tenant compte de ce qu’on appelle la torsion physiologique), entre les épaules et dans le crâne. La zone herniée n’est pas touchée par manipulaion, seules des techniques "fluidiques" y sont utilisées. La consultation est accompagnée de la prescription d’homéopathie (disque vertébral 5CH).

Pendant trois jours l’amélioration est nette avec récupération de la sensibilité profonde et d’un début de continence. Puis intervient une diarrhée qui nécessite une hospitalisation chez le vétérinaire traitant et l’arrêt de la corticothérapie responsable de la diarrhée. La rechute est spectaculaire par l’atteinte de l’état général et apparemment décourageante.

Fantomas est pourtant revu deux fois par semaine le premier mois puis on espace une fois tous les quinze jours et progressivement les tensions s’effacent et la sensibilité revient puis la motricité et enfin la proprioception. Le traitement médical (Candilat ND) est régulièrement contrôlé par la vétérinaire traitante. Plusieurs remèdes homéopathiques se succèderont dont Silicea et Gelsemium.

Au bout de quatre mois, Fantomas montre à peine un petit déficit proprioceptif, l’incontinence n’existe plus et la motricité bien revenue.

 Conclusion Évolutive

Bien sûr nous ne saurons jamais si la chirurgie aurait eu un résultat plus rapide et sans complications ... Bien sûr, nous ne saurons jamais si en ne faisant qu’un traitement médical cela ne serait pas revenu aussi ... Une chose est sûre, le traitement a coûté environ 5 fois moins cher pour un résultat inespéré.

Mais mon propos est seulement de montrer qu’un autre chemin est toujours possible et qu’il n’a pas à rougir d’être différent, un traitement médical est toujours un choix "en fonction des données actuelles de la Science", mais pas que ... il est aussi social quoiqu’on en dise et un accompagnement dans une autre démarche est tout aussi louable.

Et si mon propos théorique a une quelconque valeur, vous comprendrez bien qu’il serait nécessaire de consulter en ostéopathie tout chien qui va se faire opérer pour :
 enlever les tensions autour de la zone opératoire, ce qui facilitera l’intervention et la cicatrisation.
 faciliter la récupération nerveuse et empêcher les récidives ....

Mauvaise photo de Fantomas qui marche !!!



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