I) Définitions et données bibliographiques
Les mouvements de la tête, continus ou intermittents, plus ou moins violents, rendent parfois, par leur amplitude, un cheval inutilisable lorsque l’exercice l’amplifie. Les mouvements sont verticaux (encenser, head nodding) ou horizontaux (secouer la tête, head shaking) souvent associés à un prurit impérieux du chanfrein contre un canon (Headrubing). Ces mouvements instinctifs, comportement sexuel ou d’évitement (mouches), sont parfois considérés comme une stéréotypie. Lorsque l’exercice physique amplifie ces mouvements jusqu’au stade ultime où le cheval arrache les rênes en permanence ou s’arrête pour se gratter le chanfrein, ce comportement devient un véritable problème clinique mais aussi un casse tête pour le vétérinaire.
Seulement dans 11% des cas, un examen clinique approfondi révèle une étiologie précise :
galle auriculaire
otite interne
paralysie vestibulaire et faciale associées
trauma cervical
troubles oculaires avec kystes iriens flottants
mycose poche gutturale
kyste dentaire apical
syndrome de Horner et rhinite vasomotrice
Fracture de la partie pétreuse de l’os temporal
Les rhinites allergiques semblent être la cause principale du head shaking « idiopathique ».
De nombreux traitement sont essayés, dont dernièrement la cyproheptadine avec quelques résultats (onéreux) dans les signes associés à l’exercice et au soleil (certaine photophobie ou plutôt accentuation des signes par la lumière).
Le prurit impérieux souvent associé aux mouvements horizontaux (ou mixtes) semble comparable aux névrites du trijumeau chez l’homme. Pour COOK, certains chevaux réagissent à la posture nuque fléchie imposée « contre nature » par les cavaliers. Or, à mon avis, la haute école ne fait que reproduire des postures naturelles chez le cheval en liberté. Cook, de même, associe le head shaking à la chaleur et à l’anoxie liée à l’exercice ou aux paralysies laryngées. Certains prétendent avoir des résultats sur les rhinites vasomotrices ou allergiques avec la névrectomie des nerfs infra orbitaires. L’utilisation d’un masque semble de même éviter l’exacerbation par la lumière ou les pollens.
En conclusion, les hypothèses diagnostiques sont nombreuses, les recherches peu fructueuses (11%), et les traitements multiples et peu efficaces.
II) Intérêt de l’ostéopathie
L’ostéopathie est basée sur l’art de la palpation ; elle étudie l’organisme dans sa totalité, recherchant une restriction de mobilité (« blocage ») entraînant une dysfonction dans le but de la corriger par différentes techniques manipulatoires.
La restriction de mobilité se recherche au niveau de tous les tissus de l’organisme, fascias, articulations, viscères et leurs insertions, avec comme principe que le corps est une entité dans laquelle la structure et la fonction sont mutuellement et réciproquement interdépendantes : moins un boulet bouge et plus les tissus péri articulaires se fibrosent et inversement. Agir sur un boulet ankylosé, ne serait-ce que par un stretching répété, va améliorer la fonction et donc la structure, dans la limite du raisonnable évidemment.
Toute restriction de mobilité au niveau d’une articulation intervertébrale - schéma simple mais applicable partout- va envoyer en permanence, par le biais des propriocepteurs, des influx afférents au segment médullaire du même métamère. Grâce aux neurones associatifs, ce segment médullaire facilité, hyper excité, va renvoyer des influx efférents vers l’ensemble de son métamère :
les muscles para vertébraux d’où la sensation de nœud dans les muscles à proximité d’une vertèbre douloureuse (en lésion ostéopathique)
les muscles du membre dépendant de ce segment médullaire, l’antérieur pour la charnière cervico-dorsale par exemple, avec certains muscles contracturés en excès.
les viscères, les vaisseaux, la peau par l’intermédiaire des neurones de la corne intermédio-latérale et la chaîne para vertébrale sympathique......
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C06 - Head shaking (AS)
Fiche C06 - Ostéopathie et Head Shaking chez le cheval