Ce cas me parait très important et didactique dans la compréhension de “fatalités” qui ne devraient pas l’être. Dans ce site, tout en reconnaissant que la médecine “classique” a de grand mérites, on n’arrête pas de dire que sa grille de lecture de la santé/maladie est parfois très pauvre et surtout non pertinente dans certains cas. En voici un exemple frappant, où le Primum non Nocere impératif d’Hippocrate a été largement bafoué.
Mine est une chatte à la santé fragile mais assez âgée maintenant qui a été opérée l’an passé de tumeur mammaire. Ce jour là, il fait froid, il neige, elle ne peut donc pas sortir. Elle est un peu apathique, a du mal à descendre l’escalier et surtout parait ne pas pouvoir uriner. Sa propriétaire, inquiète, la porte chez le vétérinaire. Première erreur. La vessie, c’est en décodage biologique le conflit de territoire. – Pensez donc toute cette neige dans Mon Jardin !! je ne vais pas poser mes pattounes dans ce truc tout froid… je suis très contrariée : conflit, je ne peux explorer mon territoire à ma guise. – Ce phénomène de “cystite idiopathique” est très connu pour le chat qui a déménagé avec ses propriétaires. – Hammer donne la solution. Hammer, tout entier qu’il était a fait de la prison parce qu’il est allé trop loin dans son entièreté. Mais, si au lieu de jeter le bébé avec l’eau de bain en déclarant la médecine nouvelle de Hammer comme sectaire, on en comprenait ce qu’elle a de bien fondé, on ne passerait pas son temps en “idiopathie” sur des cas comme cela qui sont trop fréquents et l’équivalence assez pertinente : vessie = territoire pourrait permettre de résoudre les cas sans risque de ce qui va suivre maintenant. – Le concept serait aussi connu que l’on parle souvent de cystite idiopathique, cela aurait évité à la propriétaire de s’inquiéter outre mesure voire ici, il aurait peut être suffit de déblayer largement la neige devant la chattière. – Donc Mine va chez le vétérinaire pour une suspicion de cystite. – Celui ci “consciencieux” fait un examen classique : température, auscultation. Le chat est un peu rétif, le vétérinaire insiste. Deuxième erreur: Comme beaucoup de chats Mine n’aime pas trop l’introduction du thermomètre. Le vétérinaire plaque ce dernier contre la queue et tient fermement les deux. la queue subit quelque traction assez forte avec une chatte qui patine sur la table pour s’échapper. Ce geste malheureux à pour effet potentiel de pouvoir bloquer le filum terminale (point d’attache de la moelle épinière qui s’insère sur la 4ième caudale environ, et être éventuellement à l’origine d’une myélopathie post manipulative (647) comme nous l’a décrite Antonio Ruiz dans un article récent Pas de température… Auscultation, le calme est revenu, le chat ronronne…. on lui tape entre les deux yeux pour le faire taire… ???? A l’autre bout du filum terminale, le cerveau et sa dure mère attachés à l’Ethmoïde et à sa Crista galli, juste entre les deux yeux: deuxième blocage possible par ce geste à l’autre bout du système. Diagnostic … Peut être une cystite… mais ce n’est pas sûr. On fait le traitement, sans avoir fait un essai de relance des temporaux en tirant sur les oreilles parce que malgré tout le vétérinaire en question est aussi un peu ostéopathe (sic…). Mais sur un système médullaire déjà bloqué par les deux gestes précédents je ne suis pas sûr que cela aurait été une réussite Mine rentre à la maison pas si mal que cela. Et pourtant quelques heures plus tard : La queue à la base est complètement ébouriffée (en “rince bouteille”) sur quelques centimètres et elle se dévie vers la droite. Un appel au véto pour demander ce qui se passe reçoit pour réponse ce n’est rien. Manifestement ce vétérinaire n’est pas abonné à l’ostéo4pattes, car il saurait que ce point là est au niveau de l’insertion du filum terminale et qu’en ayant tiré la queue il a fortement perturbé la force de traction médullaire et que se produit là un début de réaction par rapport à cet excès de tension : réaction ortho sympathique au niveau des érecteurs du poil au voisinage de l’insertion du Filum terminale et départ de la queue dans le sens de la torsion physiologique qui s’accentue dans un essai de compensation de l’augmentation de FTM Mais , quelques heures plus tard Mine démarre une mydriase bilatérale et dans la foulée une hémiplégie gauche…. Rendez vous est pris chez un autre vétérinaire qui met sous perfusion, corticoïdes (diminution de l’œdème médullaire), antibiotiques (en cas que..) et pervincamine (augmentation de la perfusion sanguine dans le tissu nerveux). Au bout de deux jours le traitement fonctionne, Mine se relève, marche difficilement et mange un peu. Elle repart chez elle. Sans qu’un diagnostic précis ne puisse être posé si ce n’est qu’une radio montre une masse pulmonaire. L’augmentation de la force de traction médullaire provoque une souffrance neuronale qui peut être très importante et explique les symptômes observés ici…, le traitement médicamenteux efficace dans ce cas s’attaque aux conséquences mais pas du tout à la cause, le trauma au niveau de l’insertion du filum terminale Deux jours plus tard, Mine se met à vomir, ne tient plus debout et se met à convulser, toujours en mydriase. La cause initiale n’avait pas été réglée Le lendemain elle arrive dans mes mains. L’examen montre une chatte en convulsion permanente, avec une raideur très forte des antérieurs qui sont comme plaqués sur l’abdomen. Un cou en scoliose tellement la traction est forte sur lui. L’examen ostéopathique montre: – une énorme densité sacro caudale, due à la traction malheureuse sur la queue (augmentation très forte de la FTM) – une impression d’enfoncement des dorsales entre les omoplates. – Un fort strain postérieur droit de l’occiput (accentuation de la torsion physiologique) – Un blocage du palatin et de l’ethmoïde. – Un traitement ostéopathique est institué avec travail des densités toutes les 6 heures à peu près, pour enlever la cause primaire. – Un traitement médical (corticoïdes, pervincamine, et une fois du valium) pour lutter contre les conséquences il y a urgence… Évolution: – Pendant 24 heures aucune amélioration n’est notée si ce n’est que le valium et la diminution de la FTM… ont calmé les convulsions. – Au bout de 48 heures Mine tient en sphinx, elle remange. – Au bout de 72 heures, elle tient debout mais ne marche pas. Les tensions sur la FTM se sont enfin dissipées. La seule tension notable reste autour du poumon droit donc de la masse tumorale. Conclusion: Pour comprendre ce qui s’est passé et éventuellement pouvoir le résoudre malgré la gravité neurologique, il me semble important de garder en mémoire la tenségrité à l’échelle corporelle. C’est à dire sortir de la vision biochimique du corps pour rentrer dans une vision biophysique (Biodynamique ?). Plusieurs visions en sont possibles assurément, mais celle mise en avant dans le N°14 de l’ostéo4pattes me semble pertinente dans ce cas. Petit rappel: – La FTM s’exerce en hélice gauche entre l’insertion du filum terminale et les yeux prolongement naturel du cerveau. Dans un axe interne à la colonne. – Cette force interne est directement contrebalancée par une hélice fasciale externe droite dont le trajet reprend les principaux points de ce qu’Yves Guillard a appelé la torsion physiologique (torsion qui serait le mouvement quand l’hélice en serait la structure). – Les viscères des différents étages servent de vase d’expansion à ces forces et doivent en prendre leur part quand l’ensemble est trop tendu. L’ensemble de ces trois forces (et d’autres sans doute…) cherche en permanence à s’équilibrer. Tout empêchement d’un côté génère un surcroit de tension qui cherche à se répartir dans les autres systèmes. Les problèmes survenant quand l’ensemble n’arrive pas à trouver un équilibre acceptable par toutes les parties. Aussi voici un petit schéma expliquant la chronologie des différents problèmes ayant empêché l’équilibre d’être atteint et qui permettent de comprendre pourquoi ce fut si grave. – La traction caudale a bloqué le filum terminale, point d’application de la FTM. La base de la queue partant vers la droite et en rince bouteille n’en est que la visualisation de l’irritation. – Le tapotement entre les deux yeux pour arrêter le ronron a bloqué l’autre point d’application de la FTM. – Et cela sur un chat où la FTM adaptait déjà par rapport au système pulmonaire atteint de métastases. – L’hélice fasciale a adapté au maximum (scoliose du cou !!) Mais ce n’était pas suffisant pour que la moelle ne soit pas en tension trop forte et ne subisse des altérations dont certaines se sont montrées réversibles. Conclusion de la conclusion: Après quatre jours Mine a retrouvé ses esprits, la mydriase a disparu, les pattes partaient un peu dans tous les sens au début, maintenant surtout le postérieur droit mais si le terrain agrippe elle peut se mouvoir un peu, elle commence à pouvoir vivre décemment. Il est trop tôt pour savoir si la part réversible de l’atteinte nerveuse est suffisante pour la faire repartir plus loin…. et ce que dira la métastase. Mine est repartie chez elle….elle marche elle ronronne. Seul souci elle urinait mal et on était obligé de presser la vessie… mais cela nous ramène au problème de départ. Elle ne veut pas uriner dans SA cage. Aussitôt prise par sa propriétaire elle a fait son pipi toute seule sur les genoux de celle-ci… Ha territoire !!! Mais, Mine n’aurait jamais du prendre ce chemin si: – Les principes de FTM et tenségrité étaient davantage connus… – Si les manipulations intempestives n’existaient pas… – Si ceux qui font de l’ostéopathie ne faisaient pas les choses à moitié…. Mais qui n’a jamais fauté, lance la première pierre…. donc je ne lancerai rien ( je faute régulièrement), je trouve juste dommage d’en arriver là par méconnaissance. Et ne peut m’empêcher de repenser à tous ces médecins qui hurlent au loup quand ils voient une aggravation derrière un ostéopathe… ne se doutent-ils pas que l’on voit la même chose et que cela nous rend triste que l’heure soit à la confrontation stupide plutôt qu’à la mise en commun des savoirs ?
Ne tirez pas sur la queue du chat !!!
20 janvier 2010 19:46, par Philippe Zeppa
Un très bon plaidoyer pour une autre vision de la médecine et un appel à la réconciliation. Juste une petite précision : j’ai noté l’article avec 5 étoiles mais quand j’ai validé, la notation s’est enregistrée avec une seule étoile. C’est très injuste pour cet article, je corrige ainsi cette injustice.
Ne tirez pas sur la queue du chat !!!
20 janvier 2010 22:59, par Véronique Zenoni
Je te trouve bien mesuré quant aux catastrophes subies par Mine !
Et pourquoi un strain postérieur droit et non gauche ?
Bon rétablissement à Mine.
Ne tirez pas sur la queue du chat !!!
26 janvier 2010 22:37, par vetosteo
C’est là la “grosse différence” avec la torsion chez l’homme notée par Yves Guillard. La torsion amène l’écaille occipitale à droite chez les animaux, à gauche chez l’homme. Un blocage à droite semble une accentuation de la torsion et un blocage à gauche traumatique plutôt. Mais c’est la portion qui me donne encore à réfléchir. Et si on visionne les films en suivant les liens donnés par Antonio, on s’aperçoit que l’on a là une des clefs de la bipédie…. Patience, çà murit….
Ne tirez pas sur la queue du chat !!!
28 janvier 2010 13:30, par Véronique Zenoni
Salut Patrick
Chez le chien, quand j’ai un excès de FTM, j’ai généralement : occiput vers la gauche, mais également le diaphragme ; avec la vessie qui s’enroule vers la gauche, le long de l’axe nombril-vessie. J’ai plus rarement l’occiput vers la droite. Il arrive aussi que la vessie parte vers la droite, mais je ne pense pas à tester systématiquement l’occiput. Quant au diaphragme, il faut que je vérifie.
Bises
Véro
Ne tirez pas sur la queue du chat !!!
24 janvier 2010 12:01, par Catherine Brassaud
Article saisissant quant aux potentiels effets des “fausses manoeuvres” ! Mais qu’en est-il des tractions que l’on exerce intentionnellement en structurel par le biais de la queue, notamment chez le cheval pour libérer le sacrum et les dernières lombaires ?!!
De mon côté toujours pas de ressenti de la FTM mais une sensation d’un enfoncement en spirale à partir du périnée : se pourrait-il que je ressente quelque chose d’approchant à partir de ce point ?
Merci pour cet article (et pour tous les autres bien sûr !)
Ne tirez pas sur la queue du chat !!!
24 janvier 2010 19:09, par vetosteo
Oui effectivement cette manipulation de traction de la queue du coup peut poser un problème. Il convient avant de la faire de bien s’assurer que la FTM n’est pas trop élevée, c’est ce qui était pointé par Antonio dans le N°14 du 4pattes (Myopathies après manipulations (Rés)). Si elle est basse, cela ne cause aucun problème, si elle est élevée, cela peu en causer un, voire grave….
Ensuite oui on peut ressentir une hélice autour du périnée, mais n’est ce pas plutôt l’hélice fasciale externe alors ?, mais surtout on sent une forte densité sur les premières caudales avec ou sans le mouvement d’attirance.
Ne tirez pas sur la queue du chat !!!
25 janvier 2010 08:35, par vetosteo
Antonio Ruiz de azua mercadal, chercheur infatigable répond à cet article et nous envoie quelques liens que je trouve fascinants. Non, nous ne sommes pas les seuls à parler de tenségrité et de FTM, ou de SSB, même si les mots et les logiques sont un peu différentes, mais, regardez par vous même.
Apreciado Patrick :
Estoy impresionado por este caso clínico. Creo que esta expuesto de una forma clara. Además de una teoría has propuesto una solución terapéutica con éxito. Muchas Felicidades.
Imagínate lo que se debe estar produciendo cuando se realizan manipulaciones a pacientes mal diagnosticados con una FTM elevada. Lo peor de todo es que muchos de estos casos producen lesiones silentes que solo dan sintomatología meses o años más tarde y el paciente no lo relaciona con la manipulación.
Te adjunto unos link sobre la evolución del esfenoides en antropología, que mi amiga Gloria Quera piensa que tiene una transcendencia osteopática.
Homo sapiens-Une nouvelle histoire de L’homme Thomas Johnson
– 1º
– 2º
– 3º
– 4º
Varios….
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Homo_s…
– http://www.arte.tv/fr/connaissance-…