La place du visage dans la science ostéopathique.
L’essai d’Éric Delion « La place du visage dans la science de l’Ostéopathie » est le fruit du travail de recherche effectué par l’auteur pour valider le DU de Philosophie de l’ostéopathie, organisé par le Centre Interdisciplinaire d’Éthique (CIE) au sein de l’Université Catholique de Lyon (Ucly). Préfacé par le philosophe Bertrand Vergely, l’essai questionne le visage à partir d’une phrase de Still prononcée en 1898
« J’aime mon prochain parce que je vois Dieu dans son visage et dans sa forme ». Ayant retrouvé cette citation du fondateur dans le Journal of osteopathy daté de novembre 1898, l’auteur recontextualise cette citation et le texte où elle apparait, dans le siècle qui a vu naître l’ostéopathie et en particulier au regard du courant méthodiste. En effet la question de Dieu telle qu’elle est abordée par Still donne un éclairage à la citation, mais renseigne aussi sur une partie importante et méconnue des origines de l’ostéopathie. Pour comprendre ensuite ce que le visage relève de l’autre en tant que tout autre, l’auteur aborde à travers l’icône, le visage des visages, le mystère présent au-delà du visible et la dimension thérapeutique qu’elle offre en proposant déjà un espace de rencontre et de dialogue. Puis vient le moment de questionner le visage d’un point de vue plus philosophique et éthique, en faisant appel entre autres à Emmanuel Lévinas, Paul Ricoeur et Jean-Luc Marion, avant de retourner au corps et à l’abord thérapeutique en médecine ostéopathique. En effet, le corps peut être abordé et considéré lui aussi comme un visage, avec précaution et délicatesse au regard du mystère qu’il recèle et qu’il ne cessera de receler. En conclusion ce petit essai, facile à lire, nous suggère que pour approcher l’essence de l’être qu’est le patient, nous essayons de viser au-delà de son visage.