Lettre envoyée en sept. 2013 au Président du syndicat ovin et caprin, dans un but de sensibilisation à l’examen et aux soins dentaires dans l’espèce caprine.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les techniciens et éleveurs,
Dentiste et ostéopathe équin depuis de nombreuses années, il m’est arrivé, à quelques reprises, de soigner en ostéopathie des chèvres chez des particuliers.
Ces quelques chèvres souffraient d’un affaiblissement général et quelle ne fut pas ma surprise, après avoir vérifié l’état de la dentition, de constater qu’elles souffraient des mêmes problèmes dentaires que les équidés.
J’ai réussi à râper les surdents qui les empêchaient de se nourrir correctement et elles ont immédiatement retrouvé l’appétit.
La perte de poids chez les ovins et caprins adultes est un problème récurrent auquel les éleveurs sont confrontés. La diminution de la production de lait et du poids de la carcasse a des effets directs sur la valeur marchande.
Ma constatation est que la cavité buccale des ovins et caprins en élevage doit faire l’objet de plus d’attention et est trop fréquemment négligée.
Certaines molaires (animaux de 3 à 5 ans) comme chez les chevaux peuvent avoir poussé de manière excessive ou être déchaussées et provoquer des ulcères et abcès douloureux sur la langue et les joues.
Si l’articulation temporo-mandibulaire est en souffrance, il est certain qu’une nourriture mal absorbée, mal broyée sera mal digérée et donc en grande partie perdue pour l’animal.
De plus, et là c’est l’ostéopathie qui le découvre, par répercussion c’est tout le système postural et fonctionnel qui en souffre.
J’ai le projet de faire construire du matériel spécialisé pour caprin et de proposer des forfaits à la journée ou demi-journée aux éleveurs.
Les chevaux qui ont eu la chance d’avoir un soin dentaire ont tous vu leur espérance de vie rallongée de 7 ans en moyenne.
Croyez-vous que cela corresponde à une attente des éleveurs ?
Je suis disposé à vous rencontrer, voire rencontrer les éleveurs à une de vos réunions pour en discuter.
Une étude vétérinaire récente, en Angleterre sur 2000 chevaux révèle que 32% des pathologies découlent d’une dentition en souffrance.
Il est vraisemblable que l’on retrouve les mêmes résultats sur vos troupeaux. C’est donc très encourageant de penser qu’un seul contrôle et soins tous les 2 ans sur les animaux fragilisés de votre élevage va très nettement rendre l’absorption, la mastication et la digestion des aliments plus aisée et supprimer des souffrances inutiles et les répercutions diverses.
Dans un premier temps, et ceci pour vous rencontrer, il serait sage de faire une étude des soins appropriés à mettre en place.
Je compte sur les éleveurs qui le désirent, pour se rapprocher de leur technicien d’élevage et organiser une rencontre ensemble afin de discuter de ces problèmes.
Nous savons tous que des budgets européens conséquents sont chaque année distribués en agriculture.
Je suis prêt avec l’aide des techniciens et des éleveurs à monter et défendre un dossier pour obtenir l’aide nécessaire à mettre en place cette technique d’avant-garde.
La dentisterie animale a vu le jour dans les années 2000. Tous les chevaux de haut niveau sont suivis chaque année car leurs propriétaires en ont compris l’intérêt.
Voila l’essentiel est dit, maintenant le plus dur reste à faire. Faire évoluer les mentalités, et oui, je sais comme pour les chevaux, je vais entendre : « mon grand-père a eu des chèvres toute sa vie et il n’y avait pas de dentiste ! »
A ceux-là je réponds, oui mais, combien sont parties à l’abattoir faute de ces soins !
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