Nom de l'auteur/autrice : Magali Charve Biot

Author: Magali Charve Biot

A. Préambule  

Guimauve est une petite chatte européenne de 1 an et demi, de 2,4 kg, amenée en consultation d’ostéopathie le 11 février 2013 car elle souffre depuis trois mois de cystites récidivantes.

B. Anamnèse

Il y a trois mois, lors de sa première crise de dysurie, la propriétaire de Guimauve apporte des urines de la chatte à la clinique, en expliquant qu’elle ne souhaite pas pour le moment contraindre Guimauve à un voyage en voiture et à une venue à la clinique. En effet, celle ci est si stressée, que chaque trajet ou voyage se solde par sa disparition pendant 3 à 5 jours.

Une analyse urinaire est effectuée sur l’échantillon porté, et il ressort :

* Sur la bandelette :

– Densité 1.025 confirmée au réfractomètre

– pH 5,5

– protéines 3+

– leucocytes 4+

– sang 4+

* Sur le culot urinaire :

Présence en grande quantité de cellules et d’hématies, absence de cristaux

* Sur cytologie urinaire :

Absence de germes

Il est alors mis en place un traitement per os d’antispasmodiques urinaires, de cortisone et de Zylkène ND (à base de protéine de lait maternel agissant sur les problèmes de comportement) durant 10 jours. Les symptômes cessent rapidement, mais reprennent dès l’arrêt du traitement.

Guimauve est alors mise sous traitement de Zylkene ND et Uricystyl ND (complexe homéopathique préconisé en cas de cystite) pendant 2 mois. De nouveau, les symptômes disparaissent dès les premiers jours de traitement, mais 15 jours après l’arrêt de celui-ci, Guimauve recommence à souffrir de dysurie et strangurie.

Il est alors décidé un abord ostéopathique de ce problème urinaire récurrent.

C. Déroulement de la première consultation ostéopathique

Guimauve arrive à la clinique dans un état de stress indéniable. Elle est en mydriase, présente une hyperventilation à gueule ouverte et a uriné et déféqué dans sa cage. Toute tentative d’approche de la cage se solde par un feulement et une attaque. Une discussion avec sa propriétaire permet de comprendre que Guimauve, d’ordinaire douce et câline avec ses maitres, est devenue fuyante et rétive à la caresse depuis une bagarre avec un congénère nouvellement arrivé dans le quartier. Depuis ce jour, Guimauve reste beaucoup plus souvent à la maison et refuse de sortir dans le jardin, alors qu’elle y était volontiers auparavant, s’adonnant à de longues parties de chasse.

guimauve.jpgIllustration : Guimauve à l’arrivée à la clinique

Une attention particulière est portée sur le premier contact, qui restera le plus délicat et progressif possible afin que Guimauve accepte de se laisser toucher. Une fois le contact établi, il reste permanent pour éviter tout recul dans la progression.

Un examen clinique sommaire ne met en évidence aucune modification des paramètres physiologiques. La vessie est petite et très douloureuse. La propriétaire relate une diminution de l’appétit depuis quelques semaines.

A l’examen ostéopathique, Guimauve présente :

– un système limbique en forte dysfonction, en particulier au niveau des amygdales, bloquées en position caudales et ventrales et médiales,

– des surrénales caudales, ventrales et médiales,

– une L2 en ERSd,

– une L6 en flexion,

– une vessie en restriction de mobilité, en position caudale et ventrale.

La dysfonction prépondérante est la dysfonction du système limbique. Les amygdales, les surrénales et la vessie sont toutes trois liées d’une part par le système nerveux sympathique, et d’autre part par le système hormonal par le biais de l’hypothalamus et de l’hypophyse, il ne semble pas étonnant de les voir toutes en dysfonction. Bloquée dans sa position ventrale et caudale, la vessie tire, de part ses ligaments latéraux puis le fascia iliaca sur la voute lombaire et plus particulièrement sur les dernières lombaires. Le fascia iliaca est lui même à nouveau concerné par les attaches rénales et surrénales.

Face à ce tableau clinique et ostéopathique, l’hypothèse d’un dérèglement vésical lié à des phénomènes de stress répétés peut être avancé. Ceci expliquerait en effet la modification de comportement de Guimauve, ainsi que ses cystites répétées.

D. Traitement ostéopathique

Un travail en crânien permet la libération des amygdales, et entraine un apaisement de Guimauve. Une écoute des surrénales permet de constater leur normalisation dès obtention de la libération des amygdales.

Une approche viscérale de la vessie permet de l’améliorer, mais de façon insatisfaisante. Elle se normalise après correction structurelle de la sixième lombaire.

A l’issue de la manipulation, Guimauve est plus sereine, et ne montre plus de signes de stress.

E. Suivi 

Compte tenu de l’inefficacité des traitements proposés antérieurement à la consultation d’ostéopathie, tous sont arrêtés. Afin de limiter le stress de la chatte, et de faciliter la réappropriation progressive de son territoire de vie, il est préconisé de placer dans la pièce principale un diffuseur de phéromones apaisantes, ainsi qu’une litière supplémentaire dans la maison.

La propriétaire s’engage à donner rapidement des nouvelles de Guimauve, et il est convenu avec elle d’une consultation de contrôle dans un mois. Celle-ci me précise que si la minette est toujours aussi rétive, elle ne viendra peut-être pas en contrôle afin de ne pas la stresser.

F. Evolution du cas  

Nouvelles téléphoniques à J +15 :

Le comportement de Guimauve a complétement changé. Elle se comporte calmement à la maison, avec ses maitres, mais refuse pour le moment toujours l’accès au jardin. Elle ne souffre plus aucunement de la vessie.

Malheureusement, le souvenir de l’état dans lequel était Guimauve au moment de sa venue à la clinique lors de la première consultation, a dissuadé sa propriétaire de la montrer en contrôle lors du rendez vous convenu.

Nouvelles téléphoniques à J +60 :

Guimauve a le comportement normal d’un chat. Il n’y a plus eu aucune émission d’urine en dehors de la litière, et plus de signes de cystite. Elle a retrouvé son caractère docile et doux envers ses maîtres et recommence depuis un mois environ à explorer le jardin, au départ timidement, puis avec de plus en plus d’aisance.

G. Synthèse et discussion  

Le système limbique est le centre des émotions. Il joue un rôle très important dans le comportement, et en particulier dans diverses émotions comme l’agressivité, la peur, le plaisir, ainsi que la formation de la mémoire.

L’amygdale, incluse dans le système limbique gère tout particulièrement les manifestations de peur et d’agressivité.

Une étude effectuée en 1963 par S.M.Hilton montre que chez le chat, la stimulation électrique de l’amygdale conduit à :

– Un arrêt immédiat du comportement en cours, suivi par des mouvements de recherche.

– Une érection des poils,

– Une miction

– Des grognements, sifflements

– Une posture d’attaque

– Une augmentation du niveau de corticostérone du plasma sanguin.

Selon Thomas et al, 2001, l’activation de l’amygdale serait exagérée chez les sujets anxieux, ou en état de stress post traumatique.

Dans le cas de Guimauve, la dysfonction des amygdales pourrait donc expliquer la modification comportementale, le stress excessif éprouvé durant le transport, les problèmes urinaires récidivants et la restriction de mobilité des surrénales. Cette dysfonction des amygdales pourrait bien avoir été engendrée par le contact tumultueux avec le nouveau voisin.

H. Conclusion 

Guimauve a été présentée au départ pour un problème urinaire isolé, récidivant à l’arrêt de chaque traitement. L’état de stress dans lequel elle était, pourtant complétement inhabituel, ne semblait pas éveiller l’attention de ses propriétaires. Un traitement d’accompagnement à base de phéromones apaisantes a permis de consolider les effets du traitement ostéopathique, en favorisant l’apprentissage progressif et la réappropriation de son territoire par la chatte.

Bibliographie  

S. M. Hilton and A. W. Zbrozyna, « Amygdaloid region for defense reactions and its efferent pathway to the brain stem », J Physiol vol 165, n°1, 1963

K. M. Thomas and al, « amygdala response to fearful faces in anxious and depressed children, Anch Gen Psychaitry, 58 : 1057-1063, 2001


Author: Magali Charve Biot

A. Préambule

Dunne est une chienne Cavalier King Charles Spaniel tricolore de 5 ans pesant 10,4 kg, qui est présentée en consultation d’ostéopathie le 14 février 2013 pour problèmes récurrents de démangeaisons au niveau du cou et une forte suspicion de syringomyélie.dunne.jpgDunne

B. Anamnèse

Depuis ses 10 mois, Dunne passe son temps à se gratter l’oreille, la base du cou et l’entrée de poitrine à gauche.

L’accentuation récente des symptômes, obligeant Dunne à s’arrêter toutes les deux ou trois foulées afin de se gratter, entraine une gène considérable lors des ballades à l’extérieur, et pousse sa propriétaire à évoquer la chose à son vétérinaire traitant. Décontenancé par l’inefficacité de tout traitement mis en place (topiques locaux, cortisone par voie générale…), celui-ci décide de référer la chienne pour avoir un avis dermatologique.

Au cours de la consultation de dermatologie, la spécialiste constate que la peau de Dunne ne présente aucune lésion. Elle réalise des cytologies au niveau de la peau du cou et des conduits auditifs, des raclages cutanés, des scotch-tests et une culture mycologique afin de ne négliger aucune piste. La totalité des examens réalisés reviennent négatifs. A cette occasion, il est constaté que ce prurit sine materia se manifeste systématiquement lorsque l’on stimule Dunne dans le cou, côté gauche.

Face à ce tableau clinique, à la date d’apparition et à l’évolution des symptômes, et aux prédispositions connues pour le Cavalier King Charles, il est envisagé de référer la chienne dans un centre d’imagerie afin de confirmer l’hypothèse principale de syringomyélie. Non seulement l’IRM permettrait de façon certaine de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse de syringomyélie, mais elle pourrait surtout renseigner sur la présence d’un engagement du cervelet dans le foramen magnum quasi omniprésent chez le Cavalier King Charles (« syndrome de Chiari »).

C. Déroulement de la première consultation ostéopathique

Lors de la première consultation d’ostéopathie, la propriétaire de Dunne avoue ne pas avoir voulu entreprendre de gros frais d’imagerie médicale pour le moment, préférant attendre de voir ce que permettra l’ostéopathie.

L’examen clinique est normal. Dunne présente une légère rotation à gauche de la tête, ainsi qu’une incurvation globale du corps sur la gauche. A l’examen orthopédique, aucune douleur n’est mise en évidence, par contre, une légère raideur du cou et une relative intolérance à la mise en flexion, en latéroflexion droite et en rotation droite de la colonne cervicale est mise en évidence. Toute stimulation tactile de la partie gauche du cou et toute tentative d’observation de l’oreille gauche se solde d’un reflexe de grattage avec le postérieur gauche. Lorsqu’ elle marche librement dans la salle de consultation, Dunne ne présente aucun problème, par contre, dès que sa propriétaire la met en laisse, elle s’arrête toutes les deux ou trois foulées pour se gratter à gauche.dunne_tete_penchee.jpgDunne, tête penchée

A l’examen ostéopathique, Dunne présente :

• Un cervelet en restriction, caudal ventral.

• De fortes tensions de membrane sur la faux du cerveau et la tente du cervelet bloquées en position caudales ventrales en arrière du crane.

• Une SSB (Symphyse Sphéno-Basilaire) en flexion.

• Une C1 en rotation gauche.

• Une C2 en ESRg.

• Une C7 en ERSg.

• Une Force de Traction Médullaire (FTM) élevée

La restriction du cervelet et sa position bloquée en caudal et ventral tirent sur les membranes réciproques et les bloquent elles aussi en arrière. De ce fait, les tensions se répercutent sur l’ethmoïde et le sphénoïde par les insertions de ces membranes réciproques et entrainent la restriction de mobilité en flexion de la SSB. L’engagement probable du cervelet dans le foramen magnum conforte les tensions dure-mériennes le long de l’axe vertébral, créant une adaptation de position des premières vertèbres cervicales, se répercutant probablement tout le long de la colonne si on se réfère à la position globalement incurvée à gauche de la chienne.

Selon le docteur Cauzinille, neurochirurgien à l’hôpital de Frégis, le syndrome de Chiari aurait pour origine une inadéquation de taille entre les structures crâniennes dures et le cerveau. En effet, chez les petites races brachycéphales, la cavité crânienne est parfois trop étroite, ce qui entraine l’extériorisation d’une partie du cervelet par le grand trou de l’occiput et une mauvaise circulation du liquide cérébrospinal.

Il se créerait des cavités (syrinx) au sein de la moelle épinière. Ces cavités liquidiennes, appuyant sur les structures nerveuses centrales seraient à l’origine de sensations de brulures, démangeaisons, picotements qui provoquent des réactions de grattages entre les épaules voire dans le vide chez les chiens atteints. A des stades plus avancés, les douleurs engendrées par cette anomalie peuvent être indicatives d’euthanasie.

L’examen ostéopathique semble donc bien aller dans le sens de l’hypothèse diagnostique de syringomyélie.

D. Traitement ostéopathique

Dans le cas de Dunne, où il est fortement suspecté une lésion d’engagement du cervelet dans le foramen magnum, il semble illusoire de croire que l’ostéopathie puisse guérir la chienne, par contre, il semble important d’essayer de limiter les tensions afférentes afin de minimiser les symptômes. Pour ce faire, un relâchement de la FTM est entrepris dans un premier temps par un abord tissulaire au niveau du sacrum.

Un travail sur les membranes intra crâniennes est alors entrepris afin de finir d’en lever les tensions, puis un travail en MRP sur le cervelet afin de lui redonner un peu de mobilité.

Pour finir, un travail en myotensif indirect sur chacune des vertèbres présentant une dysfonction permet de libérer les tensions le long de la colonne. Le choix des techniques indirectes est pour privilégier le confort de la chienne, qui rechignait en début de séance à aller dans le sens de la flexion et de la rotation et latéroflexion droite.

A l’issue de la manipulation, l’harmonie de la correction sur l’axe cranio sacré est vérifiée.

Dans les cas de « syndromes de Chiari » avérés et douloureux, le docteur Rusbridge conseille un traitement chirurgical visant à tronquer la partie basse de l’occiput afin de libérer les pressions sur le cervelet. Dans les cas moins extrêmes, il peut être envisagé de mettre en place un traitement médical à base de molécules diminuant la sécrétion de LCR (Liquide Céphalo-Rachidien), diminuant la douleur, ou à base de cortisone.

Boisseleau rapporte que chez l’humain, il est parfois tenté la section du filum terminale afin de réduire les tensions de tractions induites par les membranes méningées dans les cas de malformation de Chiari avérée. Ceci reste expérimental chez l’animal.

Dunne ne manifestant aucune douleur, cette éventualité de traitement est exposée à sa propriétaire, mais non suggérée pour le moment.

E. Suivi

Il est tout d’abord conseillé à la propriétaire de Dunne de privilégier les promenades sans laisse autant que possible, et lorsque cela s’avère impossible, d’opter pour un harnais plutôt qu’un collier.

Il est ensuite clairement exposé à la propriétaire de Dunne que dans le cas d’un syndrome de Chiari avéré avec engagement du cervelet dans le foramen magnum, l’ostéopathie ne permettra pas une remise en place du cervelet, mais simplement une levée des tensions afférentes.

Elle doit aussi entendre que le corps de Dunne tendra à se réorganiser autour de la lésion, et qu’il est fortement probable que nous devions nous revoir régulièrement à la reprise des symptômes.

F. Evolution du cas

Dunne est amenée en contrôle en mars, un mois après la consultation initiale. Après un mieux de quelques jours, les symptômes ont rapidement repris. A la consultation, les mêmes dysfonctions sont mises en évidence. Les mêmes corrections sont entreprises et des réserves sont émises sur l’efficacité du traitement entrepris.

Au mois d’avril, les nouvelles téléphoniques sont bonnes. Dunne peut à nouveau marcher en laisse avec le harnais sans s’arrêter pour se gratter. La chienne reprend goût aux jeux avec d’autres chiens et montre plus d’entrain lors des sorties.

Dunne est revue au mois de juin pour reprise des grattages depuis 10 jours lors des ballades en laisse. A ce moment là, seul le cervelet et la SSB sont en dysfonction, la FTM est aussi à nouveau élevée.

Après un an de silence, Dunne est à nouveau amenée en juillet 2014. Celle-ci est asymptomatique sauf lorsqu’on lui stimule le côté gauche du cou, mais sa propriétaire préfère la remontrer une fois par an. Les tensions sont toujours présentes sur les membranes de tension réciproque, le cervelet et les cervicales, mais dans des proportions moins importantes.

G. Synthèse et discussion

A la frustration d’une absence de diagnostic de certitude, s’est ajouté le sentiment d’échec à l’issue de la première consultation. Puis au fil du temps, force est de constater que l’ostéopathie permet à Dunne de vivre et fonctionner normalement, malgré une pathologie relativement invalidante.

H. Conclusion

Venue pour un problème de démangeaisons gênant sa locomotion, Dunne s’est vue améliorée par l’ostéopathie. Même si celle ci ne permet pas de solutionner la pathologie dont souffre probablement Dunne, elle lui donne un confort de vie agréable, malgré la réinstallation systématique des tensions.

Bibliographie

✓ L. Cauzinille :« Le syndrome syringomyélie du Cavalier King Charles » Pratique médicale & chirurgicale de l’animal de compagnie 2004, vol. 39, no3, pp. 15-19

✓ Rusbridge C, Jeffery, NJ: Pain mechanisms and treatment in Chiari malformation and syringomyelia in the dog. In press The Veterinary Journal 2007, 10.1016.

✓ Boisseleau, A. (2012). La Force de Traction Médullaire : Etude bibliographique. Thèse de doctorat vétérinaire, Faculté de Médecine, Nantes. ONIRIS : Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes Atlantique, 95-115.


Author: Magali Charve Biot

A. Préambule

Fuji est un jeune Jack Russel Terrier mâle de 1 ans pesant 9,5 kg, amené en consultation le 11 septembre 2013 pour des faiblesses postérieures d’apparition soudaine, et une suspicion de constipation par ses propriétaires.

B. Anamnèse

Depuis deux jours, Fuji est triste, s’isole et reste dans son panier de façon anormale. De caractère espiègle, il ne fait plus la fête à ses propriétaires lorsqu’elles rentrent, et depuis ce matin, il n’arrive plus à monter l’escalier, à sauter, ou à monter sur le canapé. Aucun commémoratif de choc ou de chute n’est rapporté par les propriétaires qui précisent que le chien n’est jamais seul.

En poussant un peu la discussion, il est noté que, depuis quelques semaines, Fuji ne lève plus la patte pour uriner, et que son port de queue est modifié.

Face à ce tableau clinique, il est proposé une approche ostéopathique pour aider Fuji.

C. Déroulement de la première consultation ostéopathique

En entrant dans la salle de consultation, Fuji présente une démarche raide, tout le poids du corps est reporté sur les antérieurs. Lorsqu’il quitte la position assise, aucun effort n’est demandé aux postérieurs, Fuji se lève à la force des lombaires.

Étonnamment calme pour un chien de cette race, Fuji reste indifférent à toute sollicitation.

A l’examen clinique, tous les paramètres sont normaux. La palpation abdominale, bien que tendue, ne permet pas de mettre en évidence de signes de constipation. Les propriétaires relatent une prise alimentaire diminuée, des selles émises en petite quantité, mais avec difficulté, aucun vomissement.

A l’examen orthopédique, on note une douleur à la pression des dernières vertèbres lombaires avec un avachissement de la position sur les postérieurs, une diminution de la proprioception sur les deux postérieurs, et une gène à la manipulation de la queue, ou du moins ce qu’il en reste puisque Fuji a subit une caudectomie à son plus jeune âge.

fuji.jpgFuji après pression sur les dernières vertèbres lombaires

A l ‘examen ostéopathique, il apparaît :

– L7 en FRSd

– Sacrum en torsion D/D

– Sacroiliaque gauche bloquée

– D13 en ERSg

– Estomac caudal, dorsal médial

– SSB en side bending gauche

– Une FTM élévée

La chaine dysfonctionnelle qui peut être proposée semble partir de la jonction lombosacrée, et avoir des répercutions sur la sphère crânienne et le long de l’axe rachidien par l’intermédiaire des structures méningées, et des répercutions viscérales et diaphragmatiques par l’intermédiaire des fascias abdominaux (coccygien, pelvien et iliaca).

La douleur entrainée par le blocage de la sacro-iliaque gauche expliquerait le fait que Fuji rechigne à lever la patte pour uriner, à se lever ou à forcer sur ses postérieurs. Il serait intéressant de corréler ces anomalies de la jonction lombo-sacrée et l’augmentation de la FTM à la caudectomie qu’à subit Fuji lors de son plus jeune âge.

D. Traitement ostéopathique

Préalablement à la correction ostéopathique des dysfonctions observées, et sur demande des propriétaires, il est effectué des radiographies face et profil de la région lombo-sacrée, afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’autres problèmes physiques et pour éloigner le spectre de la constipation semblant préoccuper les propriétaires.

fuji_radio_profil.jpgRadiographie du profil abdominal de Fuji

fuji_radio_face.jpgRadiographie de la région lombosacrée de Fuji

Le traitement ostéopathique est alors entrepris. Dans un premier temps il consiste en la libération du sacrum par une manipulation structurale indirecte bien supportée par le chien malgré la souffrance liée à la sacro-iliaque gauche. Ceci est complété par un travail en crânio-sacré afin de libérer l’axe tête sacrum. Une régulation de la FTM est entreprise ensuite en tissulaire par le sacrum, et un traitement fascial sur le diaphragme et les viscères complète le traitement.

Une écoute crânio-sacrée permet de confirmer l’équilibre tête sacrum à l’issue de la manipulation.

A la fin de la consultation, la démarche de Fuji est moins raide, il explore la salle de consultation, et trouve un coin de mur pour lever la patte et y déposer quelques gouttes d’urine à la grande joie de ses propriétaires. De ce fait, aucun autre traitement n’est proposé.

E. Suivi

Il est alors convenu d’une consultation de contrôle dans 15 jours. D’ici là, il est demandé aux propriétaires de ne pas trop solliciter les hanches de leur chien en évitant les escaliers, les sauts, et en favorisant la marche en laisse dans le calme au moins sur la première semaine.

Toute aggravation de l’état de Fuji doit nous être signalée le plus rapidement possible.

F. Évolution du cas

Fuji est revu en consultation le 25 novembre, soit quinze jours après la première consultation. Dès le lendemain de la consultation, le chien a retrouvé une vie normale. Plus aucune manifestation de douleur, un entrain retrouvé, et un transit rétabli.

Lors de la consultation aucune dysfonction n’est retrouvée, seule une FTM encore un peu élevée est notée. Un travail en tissulaire sur la cicatrice de la caudectomie permet de normaliser la FTM.

Les nouvelles téléphoniques le mois suivant restent excellentes. Fuji est revu ensuite en Avril pour son vaccin, et les propriétaires confirment que l’état de santé du chien est excellent.

G. Synthèse et discussion

Sans commémoratif de choc ou de chute, comment expliquer le tableau clinique de Fuji ?

La pratique de la caudectomie à trois jours de vie, c’est à dire avant la fin de l’ascension apparente de la moelle épinière, pourrait avoir un impact sur l’axe cranio-sacré et sur les structures méningées en créant un point de fixation sur la cicatrice de caudectomie. La croissance se poursuivant, ces tensions de fixation entraineraient des dysfonctions sur l’axe crânio-sacré pouvant entrainer de la douleur, ici par blocage de l’articulation sacro-iliaque gauche. Boisseleau rapporte que les cicatrices au niveau de la moelle épinière ou du filum terminale diminueraient l’élasticité de cette dernière et favoriseraient les adhérences avec la dure mère ou le tissu osseux sous-jacent. Une fois la tension médullaire installée, la moelle prendrait en quelque sorte le chemin le plus court dans le canal rachidien, et subirait dans les zones de fortes courbures des frictions importantes donnant lieu à de nouvelles dysfonctions, de nouvelles zones cicatricielles compliquant le tableau clinique et la tension médullaire.

H. Conclusion

Fuji a été reçu en consultation d’ostéopathie suite à des faiblesses postérieures et une douleur lombaire postérieure l’empêchant de vivre normalement. L’ostéopathie seule est venue à bout des tensions créant ces douleurs à Fuji. Une seule manipulation a permis au jeune chien de retrouver une mobilité satisfaisante malgré un tableau clinique alarmant.

L’ostéopathie s’avère être un outil important dans le diagnostic d’anomalies liées à la caudectomie, tant que cet acte est encore autorisé, et permet le suivi de telles chirurgies.

Bibliographie

Boisseleau, A. (2012). La Force de Traction Médullaire : Etude bibliographique. Thèse de doctorat vétérinaire, Faculté de Médecine, Nantes. ONIRIS : Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes Atlantique, 63-115.


Author: Magali Charve Biot

A. Préambule

Aria est une chienne Bouvier Bernois de 9 ans, pesant 33 kilos, référée en ostéopathie par une consœur pour cervicalgie le samedi 1er mars 2014.

B. Anamnèse

Depuis 72 heures, Aria souffre d’une cervicalgie sévère sans commémoratifs de traumatisme, hormis un trébuchement sur la dernière marche d’un escalier en descente. D’ordinaire pleine d’entrain et sans aucun antécédent de douleur, la chienne se comporte aujourd’hui comme une chienne âgée. Le port de tête bas, la démarche raide, elle rechigne à se lever et ne joue plus avec sa propriétaire. Dès qu’elle lève ou tourne la tête, la chienne manifeste sa douleur en vocalisant puissamment. Forte de ce constat, la propriétaire est allée chez son vétérinaire traitant qui a effectué des radiographies du cou d’Aria, suspectant une hernie cervicale. Aux vues de la radiographie qui ne permet pas de diagnostic de certitude, la vétérinaire d’Aria décide de la mettre sous cortisone (méthylprednisolone 30 mg/kg) et de la référer rapidement en ostéopathie avant de proposer, en cas d’échec de ces traitements, de poursuivre l’exploration par un scanner. radio_aria.jpg

C. Déroulement de la première consultation ostéopathique

A son arrivée à la clinique, Aria semble marcher sur des œufs. Elle porte la tête basse, le cou figé, le regard triste. Elle se plaint spontanément dès qu’elle secoue la tête, baille ou essaye de relever la tête. Elle est incapable de monter ou de descendre de la voiture.

A l’examen clinique, il ressort un léger état d’embonpoint. L’examen clinique est normal. A l’examen orthopédique, Aria présente une raideur nette de la région cervicale, des trémulations musculaires sur toute la région scapulaire, et une réaction de défense à la manipulation de la tête.

A l’examen ostéopathique, il ressort :

– Un asynchronisme crânio-sacré

– Une perte de l’écoute MRP entre C0 et D4

– Une FTM (Force de traction médulaire) élevée

– C7 et D4 en FRSd

– L’occipital en flexion

– le palatin, l’hyoïde sont caudaux

– le pubis cranial

– le sacrum en extension bilatérale

– Le foie caudal, ventral et droit.

Les dysfonctions observées sont compatibles avec un whiplash (ou coup du lapin), affectant en premier lieu l’os occipital, puis entrainant des tensions sur la ligne du dessus par le biais des structures méningées et sur la ligne du dessous par le biais des fascias. Cet état est souvent observé après un traumatisme violent, mais celui-ci peut être ancien.

L’occipital se retrouve impacté en flexion entre les temporaux, et le sacrum impacté entre les iliums. Une fois cette fixation organisée, les tensions se propagent par le biais des fascias cervical profond, endothoracique et abdominal sur la ligne du dessous et les organes abdominaux. L’incapacité de l’axe crânio-sacré à effectuer des cycles inspir/expir complets crée des tensions sur la dure-mère, se manifestant le long de la colonne vertébrale et au niveau crânien.

Les vertébres C7 et D4 étant en FRSd, elles présentent, de par l’engagement de leurs facettes articulaires, une incapacité à être placées en extension sans créer une douleur vive, d’ou la position de repos en flexion du cou de la chienne.

D. Traitement ostéopathique

La chienne présentant des douleurs importantes, et sans certitude d’absence de hernie discale cervicale, une attention particulière est portée lors de la manipulation des cervicales, et les techniques structurelles seront bannies.

Dans un premier temps, l’asynchronisme crânio-sacré est corrigé par une technique fonctionnelle, puis l’écoute MRP est à nouveau effectuée sur la portion C0-D4 et travaillée jusqu’à devenir satisfaisante.

Un travail en myotensif indirect est alors envisagé pour libérer les vertèbres C7 et D4. L’occiput, le sacrum, puis le palatin, l’hyoïde et le pubis sont travaillés en tissulaire. Un dernier travail en viscéral permet de redonner toute sa motilité au foie. La FTM est alors vérifiée et est jugée satisfaisante à ce stade de la correction. En dernier lieu, l’harmonie retrouvée entre le crâne et le sacrum est constatée suite à une nouvelle écoute attentive.

A l’issue de la consultation, Aria a une démarche moins raide, mais manifeste toujours de la douleur lorsqu’elle s’ébroue.

E. Suivi

Il est alors conseillé au propriétaire d’Aria de la laisser au repos, de lui interdire tout effort pour monter ou descendre de la voiture ou du canapé (où elle semble avoir une place dédiée). Le traitement à base de cortisone est stoppé, et la prescription d’une exploration plus poussée par scanner en cas de persistance de la douleur dans les deux jours suivants est donnée. La propriétaire est enfin prévenue du risque important de grande fatigue à l’issue de la manipulation.

Il est mis l’accent sur l’intérêt d’une réévaluation de la ration alimentaire afin de faire perdre quelques kilos superflus à Aria. Cela lui permettrait une plus grande tonicité et limiterait les risques de chutes violentes.

Il est convenu avec la propriétaire que dès le lundi (soit 48 h après cette consultation) des nouvelles soient données afin de choisir le plus précocement possible une autre option de traitement en cas d’échec de celui effectué aujourd’hui.

F. Evolution du cas

Comme convenu, la propriétaire d’Aria donne des nouvelles 48 heures après la consultation. Elles sont bonnes puisque dès le lendemain Aria ne montrait plus aucun signe de douleur. Sa démarche était plus fluide et son port de tête normalisé. Elle aurait tendance à reprendre le jeu comme d’habitude. Devant le caractère maladroit et brutal de la chienne, il est conseillé à la propriétaire de laisser la chienne au repos jusqu’à la visite de contrôle prévue le 10/03/14.

Lors de la consultation de contrôle, la propriétaire rapporte qu’Aria n’a plus manifesté la moindre douleur ou le moindre inconfort depuis le lendemain de la première consultation. A l’examen, la ligne du dos est harmonieuse.

La vétérinaire d’Aria a ensuite revu Aria en septembre, la chienne va très bien et a repris totalement sa vigueur de jeunesse.

G. Synthèse et discussion

Le whiplash est une pathologie particulièrement bien connue chez l’homme. Il est souvent consécutif à un accident de voiture ou à une chute violente sur les fesses. Chez nos animaux domestiques, on le rencontre fréquemment suite à des chutes violentes (arrêt d’une course dans une baie vitrée fermée mais crue ouverte, chute d’une grande hauteur, bagarre avec des congénères…)., plus précisément à la suite d’un changement brutal dans le mouvement, sans que le corps soit en attente de cette modification subite de mouvement.

Il y a dans ce cas un transfert de l’énergie cinétique liée au mouvement vers le corps lors du choc. L’énergie est alors convertie en énergie potentielle qui va être stockée dans les tissus mous, principalement les tissus élastiques de nature conjonctive. Au delà d’un certain seuil de déformation, ces tissus peuvent ne pas retrouver tout à fait leurs caractéristiques mécaniques originelles. C’est ainsi que certaines zones corporelles particulièrement sollicitées par un ou plusieurs traumatismes peuvent conserver en leur sein une certaine quantité d’énergie d’origine traumatique.

Cette énergie excessive ne se cantonne pas au point d’impact, elle peut se propager dans le corps sous la forme d’une onde vibratoire au sein des liquides corporels. Ainsi, l’onde propagée le long de la colonne via les membranes ou le liquide cérébrospinal peut être responsable d’un blocage du MRP le long de l’axe crânio-sacré, d’ou l’asynchronisme entre le crâne et le sacrum. Il est alors indispensable dans un premier temps de rétablir le MRP le long de la ligne du dessus afin de faciliter la résolution des dysfonctions adaptatives.

Dans le cas d’Aria, il n’est pas rapporté de choc violent constaté par la propriétaire, si ce n’est une réception aléatoire en bas d’un escalier. Il est possible qu’un choc minime aujourd’hui ait compliqué les dysfonctions d’un ancien choc plus violent dont les effets auraient été assimilés par le corps sans manifestation physique notable.

H. Conclusion

Venue pour une cervicalgie mimant des symptômes de hernie discale, Aria s’est vue soulagée lors de la consultation d’ostéopathie par la régularisation de son whiplash. Il aurait pu être intéressant d’effectuer un scanner afin de vérifier l’existence ou non d’une hernie, mais ceci aurait obligé la propriétaire d’Aria à faire plus de 300 km et à faire subir un examen sous anesthésie générale pour finalement ne rien changer au résultat, dans ce cas.

Bibliographie

JP Barral, A Croibier : « Approche ostéopathique du traumatisme », 1997, édition Actes Graphiques, p 30-48

P Coatantiec : « Whiplash, cas clinique ostéo4pattes » Janvier 2009, http://www.osteo4pattes.net/spip.php?article522


Author: Magali Charve Biot

Flint est un setter anglais tricolore de 2 ans chasseur à la bécasse, souffrant depuis plus d’un an d’une boiterie du postérieur gauche. A l’origine, la boiterie apparaissait systématiquement après effort, même peu intensif, disparaissait systématiquement après deux jours de repos mais récidivait à chaque sortie.

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Consultation :

Flint m’est présenté le 19/09/2012, en « désespoir de cause » par son propriétaire qui envisage la carte de l’ostéopathie après les échecs des AINS (huit mois de prescription !) et de la mise au chenil prolongée. Des radiographies des hanches, du genou et du tarse ont été réalisées préalablement à la mise sous traitement, mais aucune lésion n’a été mise en évidence.

Ce jour, Flint ne présente aucune boiterie à l’arrivée à la clinique. Pourtant, le propriétaire avait pris soin de le faire sortir et courir avant de venir afin que je me rende compte du handicap de son chien. De caractère, Flint est fuyant, un peu effacé.

A l’examen ostéopathique, il ressort :
– tarse gauche en dysfonction et plus particulièrement le tarsal IV (os cuboïde) en rotation interne par rapport aux autres os du tarse.
– sésamoïdes externes bloqués
– sacrum en latéflexion gauche
– chaine musculaire sous lombaire en tension
– T13 en extension et latéflexion droite
– densité à droite de la jonction thoraco-lombaire
– estomac et vésicule biliaire en dysfonction
– rein gauche en dysfonction, fort, puissant, tumultueux

Mais ce qui attire surtout ma main est la présence dans mes sensations de ce que je qualifie d’un puits de vide sur la face externe du tarsal IV, juste en dessous de celui-ci, et qui me renvoie directement au rein gauche.

Je décide donc d’agir sur le cuboïde, en le libérant et en lui redonnant de la mobilité. Au départ, Flint est relativement inconfortable, puis se laisse aller jusqu’au retour de son tarsal en position physiologique. Un test rapide permet de mettre en évidence une mobilité satisfaisante de cet os.

Juste après manipulation, je fais un nouvel examen ostéopathique de Flint, et me rends compte que les diverses dysfonctions ressenties sont en voie de normalisation.

Ce qui me surprends beaucoup plus, est la disparition instantanée du vide ressenti face externe du cuboïde et la normalisation tout aussi instantanée du rein gauche.

Je demande alors au propriétaire l’arrêt de tout traitement et lui conseille quelques jours de repos avant la reprise de la chasse.

Retour à la maison :

Quelques minutes après la consultation, de retour chez lui, le propriétaire de Flint m’appelle et me dit : « Docteur ! Je ne sais pas ce que vous lui avez fait, mais cela fait cinq minutes montre en main que Flint urine, je ne sais pas s’il va s’arrêter un jour !! »

Ma seule réponse fut : « Intéressant ! », bien que ce monsieur dusse attendre autre chose.

En l’occurrence, Flint a arrêté d’uriner peu de temps après, il a repris la chasse et les sorties, et ne boite plus du postérieur gauche.

Discussion :

Pourquoi et comment se fait il qu’une manipulation ostéopathique du tarse provoque des effets aussi frappants sur le système urinaire de Flint ?

Mes seules connaissances d’ostéopathie ne me suffisent pas à expliquer un lien entre le tarse et le rein. Par contre, au cours de ma formation d’ostéopathie, il m’a été enseigné quelques prémices d’acupuncture et de médecine traditionnelle chinoise, et cette voie semble intéressante dans notre cas.

En effet, en médecine traditionnelle chinoise, l’accent est mis sur l’interdépendance des organes les uns aux autres et le corps est vu comme un tout. A l’intérieur de ce corps, il doit y avoir libre circulation de l’énergie par des méridiens inhérents aux différents organes ou viscères. Dans le cas contraire, quand il y a défaut ou excès d’énergie en des points, il y a pathologie.

Il est important de noter ici que le méridien vessie (de même que le méridien vésicule biliaire) passe en face latérale du membre postérieur.
Plus précisément, on peut voir que le point V63 se situe juste en dessous de la face latérale du cuboïde. Il correspondrait donc à mon puits de vide qui s’est modifié lors de la correction de dysfonction du tarsal IV.

Conclusion :

Avant de débuter ma formation d’ostéopathie, voir entrer dans ma salle de consultation un chien comme Flint, avec une boiterie chronique, sans lésion apparente, et réfractaire aux traitements usuels (issus de la chimie pharmaceutique) m’aurait stressée.

Aujourd’hui, j’appréhende son cas d’une façon tout à fait différente et plus sereinement. Se détacher de la boiterie, cause initiale de la consultation, pour s’intéresser à Flint dans son ensemble est bien plus confortable et enrichissant pour moi (et pour lui !).

Enfin, l’ostéopathie, l’acupuncture, ainsi que l’homéopathie ou la phytothérapie (par exemple et pour ne citer qu’elles) sont très souvent complémentaires et force est de constater qu’elles sont bénéfiques… Sur ce constat, je me dis que je n’ai pas fini d’user mes fonds de culotte…

Bibliographie :

-Initiation à l’acupuncture traditionnelle d’André FAUBERT ed sciences secrètes
-www.acupuncture-traditionnelle.com
-planches acupuncture vétérinaire chez le chien éd You Feng Libraire-Editeur


Author: Magali Charve Biot

Orville ?

Mais qui est cet Orville ?…

Vous le connaissez surement, cet albatros maladroit, pilote-avion des petites souris Bernard et Bianca. (bin oui, on nous a demandé une page « ostéo junior » pour l’ostéo4pattes, il faut donc bien se mettre à niveau).
Et bien, pour tout vous dire, ma semaine en immersion à la ferme de Saint Ygnan m’a remémoré cet oiseau casqué, affublé de lunettes à faire pâlir une taupe…

Étant une spécialiste du départ difficile, tout en lourdeur lors des semaines précédentes à Nantes, j’ai décidé de ne pas me charger de mes valises inutiles pour débarquer à la ferme. « Les problèmes, les tiraillements, les tensions, vous restez là, ok ? Moi, j’vais prendre mon envol ! »

Bon, bin, c’est parti… mais pour fixer les choses, il peut être utile de regarder cette vidéo !

Maintenant, vous savez, mais je vais vous dire, quand même !

Les deux premiers jours, les ailes déployées, pleine de volonté, me voilà prête à dompter les courants porteurs.

une envolée, … de courte durée…

un impact au sol, … Aïeuh !

une nouvelle envolée…

mince !!!… Je vais me crasher !!!

Et bien non !

Au moment même où j’ai la sensation de tomber dans un grand vide, je reçois une espèce de tape dans le croupion, me précipitant plus encore vers ce qui me fait si peur… Bon, bin, maintenant que je chute, il faut définitivement que je crois en mes ailes…

Et bien, vous savez quoi ? Ce n’est pas mal du tout cette glissade précipitée, rattrapée… cette sensation de ce corps qui se découvre capable de se porter, ces ailes qui progressivement percoivent et affinent le mouvement, cette vitesse, ce léger « risque » tout de même…
WOUAHH !!! Grisant !

Après trois jours de libération, de découverte, de prise de confiance, me voilà arrivée au matin des 6eme rencontres, ce samedi 25 juin. Et là… tout plein d’albatros partout !!! Certes, beaucoup ont des ailes bien plus habiles que les miennes, mais ceci ne me paraît pas important. Ce qui me saute aux lunettes, c’est que tout ces albatros expérimentés parlent le même langage que moi !!! Toute une Famille (et pour moi, le mot est important) encore plus grande que celle que nous avons formé entre juniors depuis octobre dernier, toute une famille d’anciens grands maladroits ayant dompté leurs ailes… mais parfois quand même hésitants tout de même (entre Caroline et Persifleur, il y a de quoi!).

Un deuxième grand WOUAHH !!!

En deux jours de vol à 80 albatros environs, j’ai pris conscience que les voies aériennes étaient multiples, plus ou moins hautes, plus ou moins bien connues… Mais surtout, j’ai réalisé une chose importante. Les albatros sont heureux de communiquer entre eux, de transmettre à leurs juniors, de se regrouper, d’échanger, de se rassembler. L’ultime preuve en est l’émotion unanimement ressentie par la colonie à l’écoute de ce petit film d’outre-atlantique ! Est ce uniquement lié à un sur engagement du cerveau droit chez tous ces APIE qui s’ignorent ?

Inutile de dire qu’après un tel vol, le premier vrai atterrissage est un peu compliqué. « Ouille ! non, pas le bec… » !!!

L’albatros n’est pas une langue que tout le monde pratique, et la dispersion physique de la colonie crée un vide tout différent de celui connu jusque là. Vide partiel que la distance ne laissera s’installer réellement. Des albatros, il y en a tout autour de nous, pas loin, tout près… Et puis, nous avons une chance, nous communiquons !!!

Allons les juniors, réparons vite nos becs meurtris par ce premier atterrissage maladroit, et lissons, musclons, affinons nos ailes, puisqu’elles existent…

Et puis, vous savez ces valises que j’avais mises de côté, et bien, je les ai retrouvées, mais elles me sont apparues miniaturisées… Comme diraient certains, tout dépend de la base que l’on choisit… 1+1 n’est pas forcément égal à 2 ! , et … tout est possible !!!

Un grand MERCI à tous les albatros, juniors, séniors ou intermédiaires… et un autre grands MERCI aux rencontres….

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