117- future dépêche
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Charlie est un Cairn Terrier mâle de 7 ans, qui depuis quelques semaines a souvent des difficultés à uriner : strangurie et dysurie, tels sont les uniques symptômes lors de la première consultation.

Différents examens complémentaires sont alors effectués :
– la prise de sang ne révèle aucune anomalie biochimique ou hématologique,
– l’analyse d’urine est normale, l’échographie (et le toucher) montre une prostate de taille normale, la vessie ou l’urètre ne présente pas d’anomalie à l’exception d’une paroi vésicale légèrement épaissie,
– la radiographie ne montre rien au niveau uro-génital, mais on observe au niveau de l’espace lombo-sacré un certain remaniement et un sacrum qui semble en flexion.

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Un premier traitement anti-inflammatoire (meloxicam) et antibiotique (amoxicilline – acide clavulanique) est mis en place, sans amélioration.

Dans un deuxième temps, l’approche neurologique du fonctionnement vésical est envisagé, et Charlie est placé sous diazépam (myorelaxant) et alfuzosine (alpha1-bloquant) pour faciliter la miction. L’amélioration est sensible mais variable d’un jour à l’autre.

Environ un mois plus tard, Charlie est présenté à la consultation car il présente de fortes difficultés à se lever, il ne tient pas debout très longtemps. La parésie postérieure bilatérale est d’apparition très brutale (quelques heures) mais indolore. Il mange normalement, ne se plaint pas. La sensibilité est conservée, la proprioception un peu diminuée.

Compte tenu de l’anamnèse, de l’évolution plausible d’un problème vertébral et des tensions révélées par l’examen clinique, une approche ostéopathique est proposée : de fortes tensions sont présentes au niveau des deux premières lombaires, ainsi que sur l’articulation lombo-sacrée. La force de traction médullaire est élevée. Ces dysfonctions sont traitées par des techniques fluidiques (fasciale, tissulaire et crânio-sacrée), mais sont difficiles à résoudre. Pour renforcer le traitement, quatre aiguilles d’acupuncture sont placées sur les points assentiments (points Yu) du rein et de la vessie : points 23 et 28 du méridien vessie.

Charlie se laisse faire tranquillement, et quand on le redescend de la table, il se tient debout sans difficulté, marche sans gêne, remue la queue et explore volontiers la clinique. Du repos est préconisé 48 heures, mais la rencontre avec le chiot dehors lui fait soigneusement oublier toute prudence, il court et lève alternativement les deux postérieurs pour laisser son empreinte dans le secteur.

Deux jours plus tard, il revient pour un contrôle. Tout va bien, pas de récidive, les tensions dorsales ont disparu, il grimpe (en douce) les escaliers de la maison sans difficulté. Et chose intéressante, une amélioration supplémentaire du confort urinaire est également noté par la propriétaire.

Ce qui nous permet de confirmer l’origine vertébrale et neurologique du problème urinaire de départ, problème qui a évolué jusqu’à l’apparition de symptômes locomoteurs, et qui nous encourage à proposer un arrêt sélectif et progressif du traitement en cours. Les conseils de prudence, et de surveillance étroite de tout début de récidive, sont renouvelés.

Conclusion :

Cet exemple illustre bien la contribution que peuvent apporter ces médecines complémentaires, qui se trouvent parfois être aussi alternatives, dans la compréhension et la résolution concrète de cas cliniques du quotidien. Résolution qui peut être parfois très rapide, au delà de ces images d’Epinal de médecines “douces”.

Dans ces regards croisés qu’elles nous proposent, et à la condition évidente de ne pas négliger le diagnostic différentiel, elles trouvent ainsi toute leur place dans l’arsenal diagnostique et thérapeutique d’une médecine vétérinaire de première intention.


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