L’ostéopathie, médecine “holistique”
On parle souvent de “médecines globales” pour qualifier les médecines alternatives dont fait partie l’ostéopathie.
Par ce terme on désigne aussi l’importance de la prise en compte de toutes les dysfonctions corporelles – plutôt que du seul symptôme visible – pour expliquer la chaîne dysfonctionnelle des compensations que met en place l’organisme pour résister, autant qu’il le peut, à la dysfonction primaire.
Le cas de NINA illustre cette approche : le symptôme est univoque (inertie d’un antérieur) mais la cause est poly-dysfonctionnelle.
NINA est une belle petite jument qui a de très bons résultats en CSO.
Depuis 9 mois, elle laisse cependant traîner son antérieur droit sur l’obstacle comme s’il était devenu subitement inerte, ce qui lui vaut nombre de pénalités. Elle a déjà été vue par des spécialistes vétérinaires et ostéopathes mais le problème persiste, comme si la jument ne pouvait plus lever et plier son antérieur.
Ce problème n’est apparent qu’à l’obstacle puisque l’examen locomoteur au pas s’avère normal et que la jument pose son antérieur sans problème.
Le “château de cartes” des dysfonctions compensatoires…
L’examen ostéopathique met en évidence une suite de dysfonctions (rotations – latéroflexions) vertébrales qui débutent au niveau du crâne en rotation vers la droite jusqu’à l’iliaque G qui reste peu mobile (cf schéma).
Au niveau viscéral, on note une forte réactivité du médiastin (Triple Réchauffeur en médecine chinoise), un rein gauche dysfonctionnel et le diaphragme entrainé vers la gauche à chaque mouvement thoracique.
Le bilan dresse le portrait d’une jument tendue sur son axe crânio-sacré du fait d’un hémi-bassin gauche peu mobile. Le blocage vertébral compensatoire de C7 jusqu’à T3 à gauche a des répercussions sur la locomotion de l’antérieur droit qui se trouve “poussé” vers le sol. Les dysfonctions viscérales sont sans doute d’origine émotionnelle, liées à des évènements récents dans l’environnement de la jument et de sa jeune propriétaire.
Les techniques de soins utilisées ont combiné des traitements fonctionnels sur les viscères qui ont immédiatement libéré les vertèbres dysfonctionnelles associées (T1-T3 pour le Triple Réchauffeur, L1 pour le rein gauche) puis un traitement structurel sur les antérieurs, pour libérer les premières côtes et sur le postérieur gauche qui entraîne la mobilisation du bassin. La libération de C7, plus laborieuse, demande une manipulation structurelle supplémentaire de l’encolure.
Lors du contrôle, la tension crânienne a disparu ainsi que le déplacement fascial de l’ATM gauche qui “remontait” lors de l’examen.
Conseils de travail
En plus de l’administration d’Arnica en granules de 5 CH dans les 3 jours qui suivent la manipulation, il a été prescrit une cure d’harpagophytum (Harpag’ohm ND) pendant 15 jours et une Fleur de Bach (Wild Oat) pour aider à libérer les tensions émotionnelles.
Les conseils de travail ont porté sur des exercices de barres au sol puis de petits cavalettis pour tester la reprise du contrôle de son antérieur par la jument.
8 jours après la manipulation les résultats sont spectaculaires : la jument relève et plie son antérieur sur des petits obstacles en longe.
1 mois après la visite, la jument sautait à nouveau parfaitement en concours (cf photo)
Conclusion
Ce cas illustre bien les blocages “en série” qui peuvent s’organiser autour d’un point de départ vertébral (sacro-iliaque gauche peu mobile) ou – plus vraisemblablement – viscéral et les symptômes, parfois singuliers, qui peuvent se manifester.
La libération de ces tensions viscérales permet à l’animal de se “ré-organiser” autour d’articulations qui fonctionnement à nouveau correctement sur un plan biomécanique.