La névralgie cervico-brachiale (NCB) est une douleur localisée sur le trajet des nerfs issus des trous de conjugaison des vertèbres cervicales. La NCB est donc l’équivalent d’une sciatique, mais au niveau du membre antérieur.
Les nerfs émergeant au niveau cervical forment les plexus cervicaux et brachial.
Le plexus cervical dorsal et le plexus cervical ventral sont formés par les émergences de C3 à C5. Le nerf dorsal de l’épaule provient de racines issues de C6. Le plexus brachial est formé par les rameaux ventraux de C6 à D2 chez le chien (D1 chez le cheval).
Ce gros plexus brachial se divise en 5 branches destinées au tronc et 7 destinées au membre thoracique lui-même.
C’est le principal élément neurologique intéressé par la NCB.
Notons plus précisément dans les branches destinées au tronc :
– le nerf thoraco-dorsal (thoracodorsalis) émergeant en C8 (donc entre C7 et D1)
– le nerf long thoracique (thoracicus longus) émergeant en C7 et C8
– le nerf thoracique latéral (thoracicus lateralis) émergeant en C8 et D1
et dans les branches destinées au membre lui-même :
– le nerf supra-scapulaire (suprascapularis) émergeant en C6 et C7 chez le chien (C6 à C8 chez le cheval)
– le nerf axillaire (axillaris) émergeant en C7 et C8
– le nerf musculo-cutané (musculocutaneus) émergeant en C7 et C8 chez le chien (C6 à C8 chez le cheval)
– le nerf radial (radialis) émergeant en C7 à D1
– le nerf médian (medianus) émergeant en C8 et D1 (C8 à D2 chez le cheval)
– le nerf ulnaire (ulnaris) émergeant de C8 et D1 (et quelquefois D2 chez le chien et le cheval)
Les zones douloureuses sont le bas du cou, la zone pré-scapulaire et le membre antérieur. Elles résultent des projections cutanées des nerfs intéressés par la dysfonction vertébrale (schéma)
Chez l’homme, il est décrit des fourmillements, des engourdissements notamment au niveau digité, qu’il est difficile d’objectiver dans notre pratique chez l’animal.
Néanmoins, des léchages répétés sur une zone précise, plus particulièrement dans la partie distale du membre, peuvent être évocateurs.
La douleur évolue le plus souvent par crises, bien qu’un fond douloureux sourd et persistant existe fréquemment.
Elle se traduit fréquemment par une boiterie d’un membre antérieur avec un très léger appui. Un traitement anti-inflammatoire conséquent (AINS, voire AIS) apporte parfois une amélioration qui reste transitoire, la récidive étant quasi de règle dès l’arrêt du traitement.
L’examen du patient montre une diminution de la mobilité du rachis cervical.L’épaule reste non douloureuse dans sa manipulation, mais la pression dans la zone médiale de l’articulation est souvent sensible
La démarche ostéopathique, sur les bases anatomiques décrites ici, permet de préciser l’étage vertébral responsable. Un traitement manipulatoire classique résout généralement la boiterie, mais nécessite parfois deux interventions espacées d’une quinzaine de jours. Il faut donc prévenir le propriétaire de cette possibilité dès le départ. Cela évite la déception de revoir son animal reboiter après quelques jours sans en comprendre la raison.